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16. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Mais enfin Andronicus donna publiquement dans Rome des Fables qu'il jouait lui-même, et dont ces vieilles Satires lui prestèrent le fondement et l'invention ; et je ne vois pas pourquoi l'on a voulu deviner que ce fussent des Tragédies et des Comédies, car il est certain que ce n'en pouvait pas être ; c'étaient des Mimes, ou de petites Fables qu'il mettait en Vers, comme les Fableaux de nos vieux Poètes français, et qu'il dansait lui-même en sautant, chantant et touchant quelque instrument ; comme tous les autres Poètes de son temps, selon mêmes les termes de Tite-Live ; mais j'estime qu'il les fit avec plus d'art, et qu'il se rendit si célèbre qu'il en fut nommé l'Auteur ou le premier. […] Unde sit Embolaria mulier, id est Scenica. »  nues avec des postures indécentes, et que le moindre sentiment de pudeur ne pouvait souffrir ; il ne faut que lire le grand Pline, qui lui donne cette qualité en termes exprès ; et Galéria était un Embolaire ou Bouffonne, c'est-à-dire du nombre de ces femmes Scéniques, qui venaient sur le Théâtre dans les intervalles des Actes, sauter et danser en bouffonnant, ce qu'on nommait Embola ou Intermèdes ; et si cet Apologiste eût pris la peine de lire les termes de Pline, ou qu'il en eût cherché la signification dans son Calepin, ou qu'il eût seulement jeté les yeux sur le commentaire, il n'aurait pas fait cette faute ; et bien loin de croire ces femmes fort honnêtes, comme il se l'est imaginé, il doit savoir qu'elles étaient l'opprobre du Théâtre, prostituées et louées à prix d'argent pour ce honteux exercice.

17. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

On sait bien qu’elle est plus curieuse que solide ; que quand elle demeure dans les termes de la Nature et qu’elle ne consulte que les Astres, elle est ignorante ; que quand elle passe ces bornes, et qu’elle consulte les Démons, elle devient criminelle : De sorte qu’en quelque état qu’on la regarde, elle doit être toujours suspecte au Souverain, et il faut qu’il demeure bien persuadé, qu’il n’y a point d’argent plus mal employé que celui qu’on donne pour la récompense d’un Art qui ne vend que des conjectures ou des mensonges. Il demeurera donc dans les termes de la prudence ordinaire, et comme il sait bien que les hommes ne connaissent pas l’avenir, il se contentera de connaître le présent, abandonnant le surplus à la Providence de Celui qui a réglé les événements des choses, et les aventures des hommes dans l’Eternité.

18. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Ignore-t-on au Théatre jusqu’aux termes de la Religion ? […] Sortir d’étonnement & d’admiration est un terme qu’aucune Académie n’a encore vu. […] Peut on se permettre un abus si prophane des termes de la Religion quand on n’y a pas renoncé ? […] Le style en est aisé, coulant, vif & agréable, à quelque terme près qui a vieilli, ou qui sent le terroir. […] Les Ecoliers ne font point corps, n’ont ni Doyen, ni Syndic, ni caisse, ni assemblée, ne peuvent imposer ni faire des procès, ils ne savent ni les regles ni les termes.

19. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

« Prætoris verba dicunt, ce sont les termes d’une Loi du Digeste, Leg. prætoris. […]  » Ce sont les termes de ce Concile ; et il n’y a pas lieu de s’étonner de cette ancienne sévérité de l’Eglise à l’égard des Comédiens, et de ceux qui assistaient, ou qui participaient à leurs spectacles ; puisque les Païens mêmes, comme Sénèque, ont regardé les Comédies, comme la chose la plus contraire aux bonnes mœurs : « Nihil tam moribus alienum, dit ce Philosophe, quam in spectaculo detineri » ; et qu’il y eut même quelques Empereurs, du nombre desquels est Domitien, qui chassèrent de Rome tous les Comédiens, comme autant de gens, dont il regardait la profession, comme pernicieuse au bon Gouvernement de ses Etats : en quoi certainement il ne se trompait pas dans cette pensée. […] dont le Décret est conçu en ces termes : « Scænicis atque histrionibus, cæterisque hujusmodi personis, vel Apostaticis conversis, vel reversis ad Dominum, gratia, vel reconciliatio non negetur. […] Voici ses termes. « Consulendum me existimasti, frater carissime, quid mihi videatur de histrione quodam, qui, apud vos constitutus, in ejusdem adhuc artis suæ dedecore perseverat et Magister et Doctor, non erudiendorum, sed perdendorum puerorum, id, quod male didicit, cæteris quoque insinuat, an talis debeat communicare nobiscum ; puto, nec Majestati Divinæ, nec Evangelicæ disciplinæ congruere, ut pudor et honor Ecclesiæ tam turpi et tam infami contagione fæletur… nec excuset se quisquam, si à theatro ipse cessaverit, cum tamen hoc cæteros doceat. […]  » Ce sont les termes du Concile, qui ne doivent pas moins regarder les Religieux que les Religieuses, et qui condamnent encore plus ceux dont il s’agit dans l’espèce proposée ; puisqu’ils sont eux-mêmes les Acteurs de la Comédie.

20. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

s’explique en ces termes : « Quisquis delectatur in peccato mortali, peccat mortaliter præsertim in illis quæ sunt mala, non quia prohibita, sed quia essentialiter includunt turpitudinem, quales sunt omnina Comediæ nostri temporis ; ex Apost. ad Rom. 1. […] La troisième proposition que cet Auteur s’applique à bien examiner, est conçue en ces termes : Si ceux qui assistent aux Spectacles pèchent mortellement. […] Il fait parler en sa place le Père Adam Contzenaa en ces termes : « Affectum amantis numquam verbis aut gestibus exprimant, ne eo quidem fine, ut calamitosus exitus impudicitiæ ostendatur, quia moribus libidinosis contagionis minima aura transfunditur : alienas libidines improvidæ mentes secura non audiunt : nulla scenam mulier ingrediatur, absit a Theatro etiam habitus illus sexus.  […] Corneille de parler en ces termes : « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. » Et l’humilité de Théâtre souffre aussi qu’elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, Et si Rome et le temps m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encore le courage et le sang, Dans mon sort ravalé je sais vivre en Princesse Je fuis l’ambition, mais je hais la faiblesse. » Il fait voir ensuite que les passions qui ne pourraient causer que de l’horreur, si elles étaient représentées telles qu’elles sont, deviennent aimables par la manière dont elles sont exprimées.

21. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Concile d’Arles, tenu l’an 314 s’explique en ces termes : « Quant aux Comédiens, nous ordonnons qu’ils soient excommuniés tant qu’ils feront ce métier.  […] Je ne rapporterai point les termes dont se servent les Rituels de Sens, l’Alet, de Langres, de Coutances, de Bayeux, de Reims ; mais tous ces Rituels ordonnent les mêmes peines contre les Comédiens. […] Je commencerai par Tertullien, dans son Livre des Spectacles, chapitre 4. où il s’exprime en ces termes : « Peut-on dire que les Spectacles ne sont pas défendus dans la sainte Ecriture, puisqu’elle condamne toute sorte de concupiscence ?

22. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

A ces Vers grossiers succéderent des récits d’avantures ou plaisantes ou tristes, & c’est ici qu’il faut placer la naissance de la Poësie Dramatique, qui fut ainsi nommée du terme Grec, Action, lorsqu’on eut commencé à réciter des Actions. […] Les divers mouvemens du Chœur à droit ou à gauche, ou vis-à-vis les Spectateurs, qui donnerent lieu à ces termes, strophe, antistrophe, épode, étoient faits, suivant les uns, pour imiter les mouvemens des Planetes ; & suivant d’autres avoient été établis par Thésée à son retour de Crete, en mémoire du labyrinthe. L’ignorance où nous sommes de ces termes d’une Musique très-inconnue, termes dont les Romains n’ont pas fait usage, fait voir le ridicule des Poëtes Latins modernes, & de quelques Poëte Italiens & François, qui en ont voulu orner leurs Odes. […] Comme il voulut qu’un Acteur représentant un Dieu ou un Héros, parût plus grand que les autres hommes, il voulut aussi qu’il parlât dans un stile plus pompeux : le stile d’Eschyle est si ampoullé, ses mots si longs, qu’il est appellé par Aristophane, Homme qui éleve de grands termes en monceaux.

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