/ 260
63. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XX. Silence de l’Ecriture sur les spectacles : il n’y en avait point parmi les Juifs : comment ils sont condamnés dans les saintes Ecritures : passages de saint Jean et de saint Paul. » pp. 72-75

Les immodesties des tableaux sont condamnées par tous les passages, où sont rejetées en général les choses déshonnêtes : il en est de même des représentations du théâtre.

64. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VI. Les spectacles produisent et favorisent l’incrédulité. » pp. 86-89

Ces tableaux tragiques remplissent l’imagination d’idées fausses qui affaiblissent presque toujours dans l’âme des spectateurs le respect qu’ils doivent avoir pour elle.

65. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

 2, permet d’introduire dans la tragédie, des personnages scélérats, comme on met des bourreaux dans le tableau d’un martyr. […] Les histoires sacrées, habillées en scénes, passoient en revue sur le théatre : la Reine de Navarre Marguerite avoit cru de son tems & croyoit avoir fait un chef d’œuvre en dialoguant en dramatisant tout l’Evangile : long tems auparavant on avoit fait contre la Reine Jeanne de Naples, une piece très-indécente, dont la réprésentation dura cinq à six jours, & où l’on avoit détaillé toute sa vie ; les graveurs & les peintres l’ont fait aussi dans une suite de tableaux ou d’estampes, comme autant de scénes recueillies, où ils ont rendu toute la vie d’un homme célébre ; la vie du Cardinal de Richelieu remplit la superbe galerie du château de Richelieu. […] Ces Acteurs célebres ces actrices brillantes, Baron, la Chammellé, les Gaussins, ces musiciens, ces danseurs, Pecourt, Lulli, Rameau dont vous voyez les tableaux ou les bustes, ont brillé sur la scéne, bientôt comme eux vous serez la proie du tombeau, pulvis es & in pulverem reverteris : par-tout on pense à la mort : on veut mourir, on attend la mort, le dénouement est quelque mort, les Cinna, les Pompées, les Cesars, les Titus, &c. […] Des erreurs instructives, des erreurs amoureuses, forment le fonds de ce Roman ; mais nous doutons qu’elles soient instructives, à moins que le tableau du libertinage ne soit matiere d’instructions, & la vue du vice puni, ne fasse naître l’horreur, ce qui n’arrive pas toujours, sous quelque forme qu’on présente le vice, s’il est peint avec chaleur, il réveille nos penchans naturels, & développe le levain caché de nos passions. […] Il y avoit une chapelle ornée de tableaux de pénitence.

66. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Les platitudes d’Aristophane et de Plaute étoient-elles d’un plus grand effet dans le ravage des mœurs, que les ressorts des passions les plus secrètes comme les plus violentes, déployées avec l’art du crime réfléchi, paré des attributs de l’honnêteté et de la décence ; que ces gestes, ces mignardises, ces situations pittoresquement lascives qui forment un tableau du vice, plus corrupteur, plus contagieux que le vice même, toujours inséparable de l’opprobre qui l’accompagne et du dégoût qui le suit ? […] Cependant ce désordre, qu’on pourroit considérer comme une calamité publique, vu l’importance d’une bonne éducation par rapport à la société civile, n’est rien en comparaison d’un système qui ayant pris naissance dans la licence républicaine d’un pays où le mélange de toutes les sectes modernes a remplacé la religion antique, s’étend d’une manière effrayante dans les pays catholiques ; et menace d’une révolution prochaine dans les mœurs, plus générale et plus subversive de toute décence, que tout ce que la vicissitude des siècles et des nations nous présente dans le tableau des folies et des prévarications humaines. […] « Mais ces observations, quelque graves qu’elles soient par leur objet direct, et les effets multipliés dont elles présentent pour l’avenir le tableau le plus effrayant, n’appartiennent pas en propre au ministre d’un grand Etat. […] Il est à croire sans doute que tous ne jouissoient pas d’une santé égale ; mais le nombre des infirmes étoit si petit que l’histoire n’en parle pas, que les conducteurs de ces hordes conquérantes, ne s’en plaignirent pas, et que l’ennemi ne s’en aperçut jamais… La décence me défend de tracer ici le tableau d’un monstre qui en même-temps qu’il engloutit la génération présente, creuse le tombeau des générations futures.

67. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

J’ai vu le théâtre offrir un instant une école de vol et le peuple s’amuser à ces hideux tableaux. […] Rien de plus vrai que les personnages de ce tableau, mais en bonne police, il est des vérités sur lesquelles on doit tenir un éternel rideau et surtout au théâtre. […] L’opéra intitulé : Un jour à Paris 8 sera toujours un vilain tableau à mettre sous les yeux de la jeunesse. […] Paris sauvé 67, le Manteau 68 et l’Artisan philosophe 69, ouvrages du temps dont vous parlez, ont cédé le pas aux dégoûtants tableaux, tirés du crime commis à Rodez70 ; on y vient, non pas pour s’amuser, mais parce qu’il faut passer le temps.

68. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Ce second tableau vient à l’appui du premier, & le fortifie pour légitimer de mauvaises mœurs. […] Il ne devrait pas y avoir un tableau, dans les Drames imitatifs des mœurs actuelles, qui ne présentât une instruction solide : l’Auteur doit non-seulement exprimer aux yeux, nos coutumes & leurs abus, chacun avec le vernis qui caractérise l’assentiment ou l’improbation ; mais encore sonder le cœur humain, pour y découvrir la source de nos défauts, & du déclinement d’usage viciés, mais légitimes à leur naissance : c’est en dévoîlant les secrets ressorts de ce sphynx impénétrable, en mettant à nud ses tortueux détours, ses abîmes de noblesse & de grandeur, de bassesse ou de turpitude, qu’il éclairera son siècle sur les mœurs : la peinture du bien ou du mal, quoi qu’en dise Riccoboni, est également utile sur le Théâtre ; le chef-d’œuvre de Molière, sera toujours la Pièce où cet excellent Dramatique a fait le tableau de l’hypocrisie. […] J’ai longtemps eu sous les yeux ces tableaux, qui doivent vous être inconnus. […] le Sage qui lit des Livres de morale, n’y trouve que ce qu’il sait ; mais cette lecture nourrit son cœur, & l’excite plus vivement au bien : le tableau d’un honnête Père-de-famille, d’une Mère desabusée sur les égaremens de son fils, d’une épouse vertueuse qui regagne le cœur de son mari, nous représentent ce que nous savons ; mais ils nous le font savoir plus efficacement pour notre conduite. […] A la vérité, l’on y trouve peu de naturel ; des vertus outrées ; un tableau des champs… quel tableau !

69. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Quelques observations sur l’ordonnance du tableau, nous mettront en état de mieux juger de ses proportions & de la vérité de ses caractères. […] Voilà ce grand tableau qui a dabord fait quelque sensation, parce que les apparences du beau sont souvent prises pour lui-même.

/ 260