Elles n’oublient rien pour se conserver l’air de jeunesse, elles veulent tromper les hommes, & je ne sais si elles n’espèrent pas de tromper la mort, elles veulent toujours être l’objet de l’amour des hommes, afin d’avoir part à tous les plaisirs quand la vieillesse a répandu ses caractères sur leur tein, elles tirent le rideau dessus pour la rendre invisible ; vous les voyez ces femmes idolâtres du monde & de la volupté ensevelir leurs têtes sous un amas de poudre pour confondre la blancheur de leurs cheveux avec cette blancheur étrangère ; elles comblent avec du fard les enfoncemens de leur visage, elles ombragent les rides de leur front avec des boucles, des rubans, des dentelles ; ce qu’elles font de plus prudent, c’est d’embaumer leur corps avec des parfums pour arrêter l’odeur qui sort de leur cadavre : dans cet équipage elles se mêlent dans toutes les sociétés, dans toutes les parties, au bal, à la comédie, elles y tremblent de foiblesse, à peine distinguent-elles les couleurs, après avoir été les idoles du monde, elles le châtient des crimes qu’elles lui ont fait commettre ; ce sont des spectres qui le poursuivent, il les fuit, il en a horreur. […] 16 : nous menames votre jeune parente à l’opéra pour la première fois : figurez-vous ce que c’est que l’opéra au sortir du Couvent. […] Psiché & l’amour n’étoient point sortis de son esprit, je lui promis que pendant la nuit elle seroit Psiché plus de vingt fois, elle me l’avoua le lendemain, &c. […] Marot étoit un débauché & un impie, emprisonné pour ses crimes, il n’évita le dernier supplice que par la fuite, & alla mourir de misère en Piémont, il plut à quelque Prince & dût sa réputation à l’irréligion & à l’obscénité, il a des saillies, des tours ingénieux, des naïvetés agréables ; en élaguant ses poésies & en ramassant ce qu’il a de bon, on feroit une vingtaine de pages, tout le reste mérite le sort que sa personne avoit mérité ; il a osé toucher aux Pseaumes de David, & en a traduit quelques-uns, ou plutôt les a défigurés & prophanés, on n’en peut pas lire un seul, il n’est pas moins barbare qu’Hétérodoxe.
La nuit suivante il eut un songe mystérieux : il vit une colombe noire & chargée d’ordures voltiger autour de lui, il la prit & la jetta dans un bassin plein d’eau, elle en sortit toute blanche & nette, s’envola vers le ciel, & disparut. […] Pélagie distribua tous ses effets aux pauvres, se revétit d’un cilice, &, déguisée en homme sous le nom de Pélage, alla s’enfermer dans une cellule, d’où elle ne sortit plus, & y passa le reste de sa vie dans la plus austere pénitence, & une très-grande réputation de sainteté. […] Peut-on verser trop de larmes sur ce sort déplorable ? […] En attendant on jouit d’une fenêtre que le propriétaire de la maison avoit pratiquée pour sa commodité, d’où il entendoit la Messe sans sortir de sa chambre.
A peine étoit-on sorti de la fête qu’il falloit marcher à l’ennemi. […] Quel seroit le sort des familles, des princes, des états, si leur état flotant au gré du hazard, dépendoit du caprice, de l’inconstance, des crimes des deux époux ? […] Quand on fut arrivé au milieu de la forêt, on découvrit un palais superbe, on s’arrêta à la porte, Diane en sortit avec ses nymphes, pour accueillir la demi-déesse & l’inviter à entrer ; on se place dans un sallon orné de peintures représentant les amours & les aventures de Diane. […] Un autre coup de baguette fait sortir de la tente les grands officiers du serrail ; le Grand-Turc étoit au milieu d’eux tout éclatant de pierreries : c’étoit encore l’Electeur déguisé avec ses seigneurs.
Mais elles échappent à la mémoire des hommes, dont la plupart ne sortent jamais du cercle tracé par la main des plaisirs ou celle de la frivolité. […] Mais quoiqu’il en soit de ce point important, qui, sans doute, est moins du domaine de la morale que de celui de la politique, dans l’éloignement de toute instruction religieuse, que deviendront les mœurs et le sort de cette classe si précieuse de la société ? […] Pourquoi vous troubler, dira-t-il encore à celui que l’inconstance du sort, a précipité du faîte de la gloire et des honneurs, et que l’injustice des hommes a le plus indignement abreuvé de tout le fiel de la calomnie. […] bientôt avec le ministre éloquent qui le soutient et le console, au milieu des plus grandes afflictions, et comme ce roi puissant dont la fidélité fut mise à une épreuve si douloureuse et si terrible, il s’écriera, « je suis sorti nu du sein de ma mère, et j’y rentrerai nu. […] Quel sera donc en France le sort du Clergé ?
« La Scene, comme vous le dites sort bien, est un tableau des passions humaines dont l’original est dans tous les cœurs. […] Les Lecteurs sont séduits, et; entraînés dans le piége qu’on leur a tendu, parcequ’il ne se trouve personne qui les garantisse du précipice ou qui les aide à en sortir. […] Les manufactures se perfectionneront et; se multiplieront à mesure que les dépenses, qui ne sortiront pas du sein de la République, deviendront plus considérables. […] Qui vous a découvert les secrets les plus cachés du cœur humain, pour oser soutenir que les mêmes gens à qui vous prêtez tant d’amour pour le libertinage, ne désirent pas en sortir ? […] Son effet, quant aux mœurs, sera-t-il différent parce qu’on n’aura pas la peine de sortir de la ville pour y assister ?
N ous n’entendons point par machines, celles qui servent à l’Opéra à descendre les Dieux du ciel, à les y enlever, à faire sortir des abîmes de la terre ou des enfers, des monstres & des furies. […] Au contraire la reconnoissance entre Electre & Oreste sort du sujet même.
Toute son action sort du fond de la piece, c’est l’Auteur qui la lui prète. […] C’est sans doute par un effet du même enthousiasme, que cet Auteur « dit encore, que, maître de son sort, il se feroit Comédien demain, si on vouloit lui répondre des succès de Quinaut du Fresne.