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296. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Si mon esprit avait la vigueur de celui du fixe fort, j’en dirais bien davantage : mais je sens que je me lasse : une même matière, traitée trop longtems m’excède : ma vue troublée ne voit plus qu’un assemblage confus de Décorations, d’Acteurs, d’Actrices… les dernières sur-tout… mais c’est un mal nécessaire. […] Il y a pourtant encore une autre indécence de geste, plus recherchée, plus fine, dont on n’est pas absolument corrigé ; elle consiste à accompagner une expression à double sens, d’un mouvement des yeux, des bras, ou du corps, qui fasse naître dans l’esprit du Spectateur, l’idée nondécente exclusivement à l’autre ; il arrive par-là, qu’une Pièce en apparence fort sagement écrite, très châtiée, devient néanmoins dangereuse à la représentation. […] La Musique commencerait à l’ordinaire : des accords enchanteurs mettraient nos sens à leur unisson (car le nouveau Théâtre aurait un excellent Orquestre) : la Danse qui s’y joindrait, au bout de quelques minutes rendrait l’émotion plus vive ; la Représentation qui succéderait, acheverait l’enchantement : tout irait par une gradation agréable, délicieuse, inconnue même à l’Opéra. […] Cette conséquence est juste & sévère ; mais ce qui doit en adoucir la dureté, c’est que le Mimisme est le plus perfectible de tous les dons de la nature par le travail & par l’art : il dépend moins du génie, que de sens exquis, délicats, faciles à ébranler ; les jeunes-gens sont tous capables d’imiter ; & pour peu qu’on cultive ce don, il deviendra, dans la plupart d’abord un talent, ensuite un art parfait. […] Rousseau, l’existence est le premier comme le plus grand des biens : il est même le seul réel : un homme qui jouit de ses cinq sens & de la santé, est plus riche que Crésus : l’opulence, les honneurs, les divertissemens, la liberté même si naturellement aimable pour tout être pensant, ne sont que des accessoires du bonheur, auxquels l’imagination seule donne un prix plus ou moins grand.

297. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

touchant la lecture des livres des Païens vers la fin, il dit : que pour conserver la pureté de son âme, il faut éviter le plaisir des sens, qu’il faut fuir à cette fin les spectacles et la musique que l’on y chante, qui n’est propre qu’à corrompre l’âme, et à irriter les passions Basil. hom. […]  » Saint Antonin appelle des choses beaucoup déshonnêtes, par rapport à celles qui ne le sont que légèrement : autrement il s’ensuivrait qu’on ne pècherait point à représenter des choses déshonnêtes et à les voir ; ce qui est contre le sentiment des Pères et celui des Théologiens : on doit expliquer ce qu’a dit Sylvestre sur le mot Ludus, §. 8. dans le même sens. […] Le Rituel de Sens au titre de la Communion des Malades, page 90. parle des Comédiens en ces termes : « Mais il faut prendre garde surtout de ne la pas donner à des indignes, ce qui ne se peut faire sans scandale, tels que sont des usuriers publics, des Comédiens et des Farceurs, des concubinaires, et des gens notoirement criminels. […] [NDE] Il manque un infinitif, mais le sens est compréhensible.

298. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Nos plus purs sentimens ne sont-ils pas toujours l’ouvrage de nos sens ? […] Nos plus purs sentimens ne sont-ils pas toujours l’ouvrage de nos sens ? […] L’Auteur de cet avis me permettra de lui dire, que je connois ces deux pieces aussi-bien que lui, & que je ne sens pas à cet égard la nécessité d’une plus longue apologie.

299. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

N’est ce pas un amas de paroles sans grace, sans esprit, & vuide de sens ?

300. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Un Peuple qui a mis long-temps son honneur dans la fidélité des femmes, & dans une vengeance cruelle de l’affront d’être trahi en amour, a dû fournir des intrigues périlleuses pour les Amans, & capables d’exercer la fourberie des Valets : ce Peuple d’ailleurs pantomime, a donné lieu à ce jeu muet, qui quelquefois, par une expression vive & plaisante, & souvent par des grimaces qui rapprochent l’homme du singe, soutient seul une intrigue dépourvue d’art, de sens, d’esprit & de goût.

301. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Qui étale, bien que ce soit pour le mariage, cette impression de beauté sensible qui force à aimer, et qui tâche à la rendre agréable, veut rendre agréables la concupiscence et la révolte des sens.

302. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Il présidait à tous les plaisirs des sens.

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