Il semble d'abord, dans la précision métaphysique, que la religion ne condamne pas tant le plaisir que l'abus et l'excès du plaisir, et que si on pouvait les séparer, comme fait le spectacle, en le détournant sur des objets fabuleux et sans conséquence, le plaisir de la passion n'aurait rien de mauvais.
La lecture des romans, la fréquentation du théâtre, les danses lascives, la mise indécente semblent être de rigueur.
Mais enfin, il me semble que j’entends quelqu’un qui me dit, que toutes ces raisons ne le regardent point, qu’il se connoît assez pour ne point apprehender les mauvaises impressions que cela peut faire, qu’il luy reste encore assez de temps aprés avoir vaqué à ses devoirs & à ses affaires, pour le donner à quelque divertissement, & qu’il n’est pas d’un rang si distingué, que son exemple puisse authoriser les desordres que les autres y peuvent commettre ; & pourquoy donc, dira-t-il, m’interdire un divertissement que nous ne voyons pas défendu par les Lois ni divines, ni humaines ?
Le goût de la musique semble attaché à ce bénéfice, le dernier possesseur l’aimoit beaucoup aussi ; mais il étoit moins élégant, il n’aimoit que la musique sainte, il avoit composé & fait imprimer des cantiques, pour les missions, des livres d’Eglise pour le chant ; il en donnoit des leçons aux enfans & aux jeunes chantres.
Née tendre & sensible (Voilà de grands & de rares talens dans une femme), ses foiblesses semblent avoir été annoblies par celui qui en fut l’objet & par celui qui en fut le fruit.
Il semble par l’enchantement de tant de plaisirs réunis, que c’est un paradis terrestre.
Non seulement la religion n’entre pour rien dans toute la piece, quoiqu’elle soit le vrai, l’unique moyen de réconcilier sincèrement des époux & de les rendre fideles, mais on semble l’exclure, on n’emploie que des moyens humains, on ne montre que des personnes mondaines.