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108. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

s’écriait naguère un écrivain sensible : la vérité semble pour jamais exilée de la terre, la fourberie prend le langage de la bonne foi, la cupidité le masque du désintéressement, la calomnie aiguise son stylet, la délation tient d’une main le rameau d’or pour séduire, et de l’autre le poignard pour frapper ! […] Il est vrai que depuis ce temps-là on a dit le plus éloquemment, et d’après l’expérience aussi, tout ce qu’il était possible de dire des effets du théâtre sur le cœur ; mais il me semble qu’il reste encore quelque chose à dire de ses effets sur la tête ; c’est-à-dire de l’influence de ses critiques vagues des personnes sur l’esprit et le jugement.

109. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Ces Ridicules, dépendans des usages, des modes, & des différentes manieres de penser, suivant les tems & les Nations, ne doivent pas, à ce qu’il semble, être toujours attaqués de la même façon. […] Outre cela cette tristesse que cause la Tragédie est un chatouillement de l’Ame : & Descartes remarque dans son traité des Passions, que de même que le chatouillement, quand les nerfs ont assez de force pour le soutenir, cause un sentiment agréable qui deviendroit douloureux, si les nerfs n’avoient pas assez de force pour y resister, la tristesse que nous causent les Représentations Tragiques ne pouvant nous nuire en aucune façon, semble chatouiller notre ame en la touchant, & ce chatouillement cause un plaisir.

110. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Il ne voulut donc pas épouvanter le monde, il voulait les attirer ; se persuadant que si une étincelle de l’amour divin entrait dans leurs cœurs, ils seraient bientôt embrasés, et alors ils trouveraient facile ce qui leur semblait difficile. […] Il a semblé autoriser ces divertissements, et son dessein a été de les détruire, d’autant qu’on ne peut faire ces réflexions qu’il demande, sans en avoir de l’horreur.

111. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Celui-ci semble vouloir substituer la Morale des Païens à celle de Jésus-Christ, et nous faire passer la sagesse Stoïque pour la folie de la Croix : Celui-là fait d’un amour propre, qui ne tend qu’à la conservation du corps, le fondement de la Morale; par la soustraction de toute vérité nécessaire anéantit la Religion, et par la loi du plus fort qu’il prétend établir, ébranle les fondements de la société et de la paix. […] Il lui siérait mieux, ce me semble, de prouver son sentiment par la connaissance de l’homme, et par les vraies idées de la Religion, que par des comparaisons qui loin d’éclaircir la matière, présentent à l’esprit plusieurs cas à la fois, et des cas qui demandent qu’on compare une infinité de circonstances, si on veut les décider avec quelque exactitude. […] Le Père demandait des adoucissements en faveur de la Comédie ; En voila ce me semble, autant qu’il en peut souhaiter. […] Et il s’ensuit de là, ce me semble, qu’un certain Auteur qui s’est imaginé « qu’il faudrait ou fermer le Théâtre, ou prononcer moins sévèrement sur l’état des Comédiens », n’a pas trop bien rencontré. […] Tout ce qu’on peut faire pour l’obliger, c’est de ne le point regarder comme Casuiste ni relâché, ni sévère, ni modéré ; et de croire ou ne croire pas « trahir la vérité », ni « blesser » personne, en voulant mettre celle de son ami dans « un plein repos » : mais que malheureusement il se trompe et qui pis est : qu’il semble aimer son erreur.

112. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « PRIVILEGE DU ROI. » pp. -

Fagan, s’il Nous plaisait lui accorder nos Lettres de permission pour ce nécessaires : A ces causes, voulant favorablement traiter l’Exposant, Nous lui avons permis et permettons par ces Présentes de faire imprimer ledit Ouvrage en un ou plusieurs Volumes, et autant de fois que bon lui semblera, et de le faire vendre et débiter par tout notre Royaume pendant le temps de trois années consécutives, à compter du jour de la date des Présentes.

113. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Pourroit-il déplaire, si e trouve un moyen propre, ce semble, à raprocher insensiblement les amateurs du vrai ? […] Il me semble, Messieurs, qu’on m’accorde à présent que le Theatre tragique ou comique peut devenir une Ecole capable de former les mœurs. […] Je demande à présent que vous semble de la Danse. […] Vous semblez hesiter ! […] Avec son air enjoué elle semble se feliciter de sa destinée presente, bien superieure (dit-elle) à son ancienne fortune.

114. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Il semble par ces paroles, & encore plus par la suite de l’Ouvrage, qu’on y veuille réduire tout ce qui nous charme dans la Tragédie, au seul plaisir que la justesse de l’Imitation fait naître dans notre ame. […] La Musique exprime même la majesté de la Vertu, & semble lui prêter des graces & des charmes, & c’étoit la premiere destination du chant & de la symphonie. […] Il me semble donc que si l’Auteur du discours qui m’a fait naître toutes ces pensées, veut plaire & instruire véritablement en traitant la matiere de l’Imitation par rapport à la Tragédie, il doit embrasser également les deux objets principaux auxquels on peut la réduire toute entiere ; je veux dire : 1°.  […] C’est par-là qu’il semble ajouter quelque chose à la nature, & il la surpasseroit même, si la fiction pouvoit jamais faire sur nous autant d’impression que la Vérité. […] L’Auteur a raison de trouver qu’Aristote ne nous donne qu’une idée très-imparfaite de ces causes, lorsqu’il semble les réduire au seul désir d’apprendre & de s’instruire, qui est commun à tous les hommes.

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