On vient de publier des renseignements historiques sous un titre assez singulier ; mais, par une singularité plus grande, le scandale n’est pas dans la réunion de deux mots1 au rapprochement desquels on n’est pas très habitué ; une intention inexcusable se décèle dans les maximes, pures en apparence, dont ces récits sont entremêlés.
Et quand bien en ces jours consacrés à la gloire de Dieu, on ne danserait qu’en secret, on ne serait pas exempt de péché ; Car encore que le scandale ne s’y trouve pas, on s’oppose manifestement, non seulement à l’ordre ; mais à l’esprit de l’Eglise, qui est celui de Dieu même ; puisqu’on perd par des actions séculières, le temps qu’elle avait marqué pour la mortification, et pour les autres exercices spirituels nécessaires à la sanctification des âmes.
Ce bruit est devenu un scandale public, et semble nous faire entendre qu’il faudrait proscrire la piété et la bannir du Théâtre, comme si nous étions encore dans ce siècle barbare et ignorant, où les spectacles publics représentaient nos plus sacrés mystères d’une manière qui rendait ridicule ce qui devait être le sujet de l’attention la plus sérieuse et de la plus profonde vénération.
Le Fils de Dieu a porté, contre les amateurs des joies profanes du monde, cet arrêt formidable : Malheur au monde, à cause des scandales qui y règnent 8 ! […] Puissent-ils plus mûrement calculer la terrible responsabilité qu’impose le scandale donné, et comprendre l’énergie de ces paroles redoutables : Si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attachât au cou une meule de moulin, et qu’on le jetât dans le fond de la mer… Malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! […] Les gens du bon air, les demi-raisonneurs, les pitoyables incrédules peuvent, à leur aise, se moquer de ma démarche : je serai trop dédommagé de leur petite censure et de leurs froides plaisanteries, si les gens sensés et vertueux, si les écrivains dignes de servir la Religion, si les âmes honnêtes et pieuses que j’ai pu scandaliser, voient mon humble désaveu, avec cette satisfaction pure que fait naître la Vérité, dès qu’elle se montre… L’unique regret qui me reste, c’est de ne pouvoir assez effacer le scandale que j’ai pu donner à la Religion par mes Ouvrages, et de n’être point à portée de réparer le mal que j’ai pu causer sans le vouloir.
C’est un opéra sur la toile : matiere de scandale devenue commune, qu’on appelle ornemens typographiques. […] Le nombre en est très-grand, & ce ne sont pas les bonnes qui font le plus grand nombre ; il est aisé de sentir combien le burin augmente le scandale du pinceau, le répand de toute part, & le perpétue. […] C’est une grande grace de faire pénitence de ses scandales, mais ils ne sont pas faciles à réparer. […] Il n’est pas plus permis de présenter l’impureté par les mouvemens & les gestes, que par les paroles & les tableaux ; il n’est pas plus permis de la regarder sous ces traits que sous d’autres : c’est un vrai scandale.
On ne représente rien sur le théatre aujourd’hui, dites-vous, qui puisse blesser tant soi peu la bienséance & la pudeur ; cela peut être : mais ce qui est constant, est qu’on y dit au moins bien des choses qui y donnent de fâcheuses atteintes ; & la seule façon de représenter ce que l’on y joue, quelqu’honnête qu’on le suppose, est un grand sujet de scandale. […] Cependant malgré toutes ces réformes, ce grand Patriarche de l’Eglise Grecque ne laissa pas que de crier encore contre ces jeux de théâtre, comme contre un scandale public, qu’il appelle des écoles de libertinage & d’adultére, non pas à la vérité pour les choses obscénes qu’on y représentât, puisqu’on les en avoit retranchées, mais parceque les comédiens de l’un & de l’autre sexe affectoient des gestes, des postures & des airs efféminés, capables d’amollir les cœurs les moins sensibles & les plus purs. […] Qu’il aime les spectacles de vanité, qui l’amusent sans le satisfaire, & qui le corrompent en le divertissant ; nous les fuirons comme des lieux de contagion & de scandale.
Toutes ces écoles sont de vrais scandales. […] Si on étoit malheureux, on l’étoit sans scandale, en son particulier. […] Les accompagne-t-on de danse, de musique, de spectacles, des débauches, des folies, si chantées sur la scène, poussées souvent jusqu’à l’ivresse & au scandale ?