Dans les premiers siècles de notre monarchie, nos rois, occupés à conserver ou à étendre leurs conquêtes, négligèrent longtemps les jeux et les plaisirs. […] Telles étaient ces fêtes qui avaient lieu lorsque nos rois tenaient leurs cours plénières. […] Catherine de Médicis, mère de trois rois, si célèbre dans nos annales, soit qu’on l’envisage du bon ou du mauvais côté, ajouta les spectacles aux divertissements de la cour. […] Le parlement les rebuta, comme personnes que les bonnes mœurs, les canons, les Pères de l’Église et nos rois de France avaient toujours réputées infâmes, et leur défendit de jouer ni de plus obtenir de semblables lettres, sous peine de 10.000 livres d’amende applicable aux pauvres ; et néanmoins, dès que la cour fut de retour de Poitiers, le roi voulut qu’ils rouvrissent leur théâtre.
Docte et sage Prélat dont le Ciel a fait choix, Pour instruire et former la jeunesse des Rois, Et qui par des discours vifs et pleins d’éloquence Sais confondre l’erreur, et bannir l’ignorance. […] Cependant un Prélat se croit en sûreté Avec vingt mille écus dont il se voit renté ; Et l’on ne pourra pas à l’Hôtel de Bourgogne, Voir le Rôle plaisant d’un sot et d’un ivrogne, Ou charmé de Corneille au Théâtre Français Aller plaindre le sort des Princes et des Rois.
Il étoit Conseiller d’Etat, pensionné du Roi, de la Reine de Suede & des Etats de Hollande. […] A la mort des Rois, des Reines & des Princes du Sang les spectacles sont fermés : c’est sans doute à l’imitation des comédiens que les Dames charitables se sont privées de ces délices. […] Ce sont des diamants qui embelliroient la couronne des rois, mais dont une courtisanne se pare pour répandre le vice. […] A Noël on lâche des oiseaux dans les Eglises, aux Rois on mange le gâteau, on fait des rois de la fêve, à la Passion, à la Fête-Dieu on fait des représentations ; autrefois on dansoit, on jouoit des comédies, on donnoit des repas dans les églises. […] C’est une danse de l’esprit de l’Abbé, qui, par les cabrioles & les entrechats, lui assure le titre de roi du bal autour du chêne antique.
Ils appellent ainsi la robe que portoit Thamar, fille de David, lorsqu’elle fut violée par Amon, & que le livre des Rois déclare être la robe que portoient les filles des Rois avant leur mariage : Vestis Talaris . […] Les Rois pour marquer que leur souveraine puissance les égale aux Empereurs, ont pris les ornemens Impériaux. […] Le torrent des queues a entraîné les Evêques, après tout, Rois & Papes, dans leurs Dioceses. […] On ne le devroit pas plus dans l’Eglise que dans les appartemens du Roi. […] Les Magistrats la baissent en entrant dans le chœur des Chapitres, pour assister aux cérémonies ecclésiastiques, & quand ils montent sur le tribunal, où ils sont censés en présence du Roi, au nom duquel ils prononcent, comme dans le lit de justice, où les queues des plus grands Seigneurs sont traînantes, même celles des Evêques, Ducs & Pairs ; comment ne le seroient-elles pas à l’Eglise devant le Roi des Rois ?
Comme il n’y a en France que le Roi qui donne les Evêchés, on ne peut douter que ce ne soit lui que vous avez voulu désigner par Apollon, à qui Jupiter laisse comme à son Agent, le soin de donner au plus digne l’Archevêché d’Aix. […] sinon le P. de la Chaise qui avertit le Roi que le Siège Archiépiscopal d’Aix étant vaquant, il est à propos de le remplir, et qui lui donne en même temps les noms de tous ceux qui lui ont fait savoir qu’ils y prétendaient.
Les principaux agents de l’autorité souveraine doivent craindre sans doute, de servir d’instrument inquisitorial pour protéger les prétentions de ce parti ambitieux, qui sait en imposer aux rois, les tromper et les effrayer. Ce parti formidable, qui se déguise mal et siège à Montrouge, etc., etc., a adopté pour principe invariable que l’autorité des rois est sur terre, inférieure à l’autorité sacerdotale, et que cette autorité ecclésiastique peut, dans l’intérêt de la religion, et pour la gloire de Dieu, disposer ici-bas des trônes et de la vie des souverains. […] Il faut donc en conclure, que la cause des acteurs est enfin gagnée, tant auprès du gouvernement qu’auprès des membres du haut clergé de France, qui, se distinguant aujourd’hui par leurs lumières et leur équité, se convaincront que les comédiens et la comédie ont été transférés d’une manière honorable sur nos théâtres publics par la volonté de nos rois, par les arrêts de nos parlements, et enfin par l’approbation des souverains pontifes à Rome, chefs de l’église chrétienne, catholique, apostolique et romaine.
Ce théatin était le Père Caffaro, fils d’un Sicilien qui avait fait révolter Messine, en 1675, et qui l’avait livrée au roi. Les conjonctures, quatre ans après, ayant obligé le roi d’en retirer ses troupes, la famille de Caffaro se réfugia en France, où elle a subsisté des pensions que la cour lui donna. […] I1 n’y avait guère qu’un mois ou deux que l’Académie en corps avait présenté au roi ce fameux dictionnaire où elle travaillait depuis plus de cinquante ans.