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7. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] » pp. 663-664

Vraiment il ne se peut nier que les Poètes pour donner lustre et autorité à leurs ouvrages fabuleux, font, mais ce n’est que par feinte, revenir les Ames des hommes en terre, les faisant sortir du creux des Enfers. […]  » Qu’est-il besoin, ce disait un grand et docte personnage, que les Ames reviennent au monde ?

8. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Le théâtre de Bordeaux revient à cinquante mille écus, celui de Marseille autant, Toulouse cent mille livres, la petite ville d’Auch trente mille livres, la Rochelle quarante mille liv. etc. […] Tout cela paraît peu de chose en détail, la totalité cependant monte dans le royaume à des sommes immenses, et même pour le particulier qui y revient souvent, l’objet est considérable. […] Le Comédien Roscius touchait lui seul du trésor public trente-six mille écus par an pour jouer une douzaine de fois, ce qui revient à près de dix mille livres par représentation. […] Du moins n’était-ce qu’aux dépens des particuliers que se faisaient ces folies, jamais imposées sur le public, ou prises sur les revenus de la République. […] On va rarement seul à la comédie, rarement on en revient seul ; le jeu, les repas, les parties de plaisir la suivent, on y fait des connaissances, et quelles connaissances !

9. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  dénombrement du clergé de france avant et depuis la révolution.  » pp. 346-350

On jugera par le dénombrement de l’ancien clergé de France, qui va suivre, combien la cour de Rome avait de zélés serviteurs dans le royaume, avant la révolution, et combien l’autorité de nos princes devait être entravée, lorsque le clergé formait et soutenait d’autres prétentions ; puissant par le nombre, puissant par les richesses de ses revenus, et plus puissant encore par l’influence de ses fonctions, le clergé à lui seul pouvait singulièrement contrarier la volonté du prince, lors même qu’elle se dirigeait vers le bien-être de ses sujets ; aujourd’hui à la vérité, tout est diminué dans le clergé, le nombre, les richesses, et même l’influence de l’opinion ; il faut encore ajouter que les lois constitutionnelles rendent au prince et à son gouvernement une suprématie d’autorité, qui n’en reconnaît ou n’en craint pas d’autre dans l’Etat, mais encore ce clergé s’élève actuellement à environ 50.000 individus, qui jouissent de plus de 30.000.000 fr. de revenus, et ces individus pourraient un jour, si on leur permettait de dériver de la ligne tracée par nos lois, chercher à ressaisir une autorité qu’ils n’ont perdue qu’à regret.

10. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Qu’il ne prétende pas abuser de notre charité jusqu’à vouloir nous vendre sa conversion, c’est son intérêt plus que le nôtre de quitter son péché : « Ut à peccatis cesset, non nobis, sed sibi præstat. » Qu’il revienne sincèrement de ses désordres, et qu’il cesse d’engraisser des victimes pour l’enfer, « perniciose in sæculo saginatos ad æterna supplicia deducit ab hac pravitate et dedecore revoca ». […] Telle femme qui était allé chaste à la comédie en revient impudique  « Quæ casta processerat, revertitur impudica. » Quelle plaie aux bonnes mœurs, quel aliment du vice, que les gestes des Acteurs ! […] « De rebus criminosis voluptatem capit. » C’est les aimer que de les regarder : « Has amat cum spectat. » Ce sont des inventions du démon, non de Dieu : « Dæmoniorum inventa, non Dei. » Il y a renoncé au baptême ; aller au spectacle c’est renoncer à Jésus-Christ pour revenir au démon : « Dum in spectaculum vadit, Christo renuntiat. » Il parle ensuite des cruels spectacles des Gladiateurs et des bêtes féroces, qui furent abolis par Constantin, et revient au théâtre. […] » Ceux qui s’y plaisent en reviennent l’imagination pleine des plus vives images de ces folies : « Evidentes domi imagines imprimant. » Ceux même qui en sont peu touchés perdent du moins leur temps à des plaisirs fort inutiles. […] Il revient (L.

11. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164

Sans doute le confident d’Amœnophis, comptoit que la uouvelle de la mort de Zaraès arriveroit en Arabie aussi promptement que l’Armée étoit partie & revenue. […] Zaraès revient ensuite, se fait connoître, dit au Roi que c’est la scène du poignard tombé des mains d’Alzaïde en sa présence, qui a rompu ses desseins.

12. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Cette parente si compatissante, qui la retire du Couvent, la remet dans un autre, & l’y fait faire profession, se rend ainsi complice des injustices de la mère, & contre les règles est seule témoin, qui seule dans ces murs me vit rendre à mes fers, & lui fait une petite pension, me laissa l’héritage d’un petit revenu. […] Quand il revient si souvent, il fatigue, & marque la stérilité de l’Auteur, qui ne sachant pas finir, se donne un air mystérieux, pour se dispenser de rien dire. […] Il faut bien qu’il lâche sa proie, qu’on l’empêcheroit bien d’enlever, & il fait le converti, comme un voleur qu’on surprend, qui laisse ce qu’il emportoit, proteste qu’il n’y reviendra plus, & s’enfuit. […] On court lui donner du secours ; mais ne pouvant la faire revenir, on l’emporte mourante, & l’Auteur, aussi mourant qu’elle, dénoue la piece, en disant la toile se baisse. […] A quoi mène l’idée triviale de la mort, qui revient à tout moment ?

13. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

La première fois qu’elle parut, je fus frappé ; je me hâtai de revenir, pour vérifier une ressemblance aussi singulière : je trouvai mon épouse tranquille, occupée des soins de sa maison : c’était précisément les mêmes traits, la même beauté : avec la même parure, on n’aurait pu distinguer Ursule de la nouvelle Actrice : pourtant, j’ai cru voir dans le sourire de madame D’Alzan plus de délicatesse.… Aussi, qui sourit comme elle ? […] Tu n’auras qu’à mon retour le travail de ton tendre, de ton généreux Amant (c’est à l’Actrice que je parle) : je te trouve assez occupée… Je gagerais que tu reviendras plus d’une fois au joli portrait… Ma sœur, quelle situation !

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