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159. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Les Prêtres seuls représentaient en public. […] de représenter la Souveraine puissance comme un Roi qui séduit des femmes, & s’est matériellement changé en pluie d’or pour Danaé, en taureau pour Europe ? […] Ils y rassemblèrent des bateaux & des barques, sur lesquels ils dressèrent un Théâtre, où ils représentèrent l’Enfer. […] L’on représenta les Pièces burlesques de Scarron, dans lesquelles brilla le fameux Acteur Jodelet. […] Malheureusement tout le contraire arrive ; ce sont des Pièces ariettées, & nos Comédies les moins estimables qu’ils aiment à représenter.

160. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

Les pèlerins devinrent tellement à la mode, que des personnes riches et charitables leur prodiguèrent des soins, et firent dresser des théâtres sur lesquels ces pieux comédiens représentaient tantôt quelque chrétien martyrisé, tantôt les miracles les plus étonnants, opérés par le pouvoir de Dieu ou par l’intercession des saints, et enfin les mystères de notre religion. […] Ces sortes de comédies étaient pour la plupart représentées dans les églises mêmes, ou sur des théâtres construits dans des couvents de moines ; c’est là que des ecclésiastiques de tous grades intervenaient comme acteurs dans ces représentations religieuses, ainsi que dans ces fameuses processions trop souvent licencieuses, quelquefois obscènes et n’offrant que des farces du plus mauvais goût.

161. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Celui qui les représente n’est pas plus avili que celui qui les cite. […] Les Dames & Seigneurs de la Cour y représentèrent les autres rolles. […]  17.] « Ils représentaient aux jours de fêtes des Tragédies & des Comédies qui n’avaient rien de bas ni de rampant. […] « Histrions ou Mimes se mirent à représenter les Comédies qui approchaient le plus de leur caractère ; c’était les Attelanes. […] Pourquoi eux-mêmes s’exposaient-ils à représenter les Attelanes ou Exodes ?

162. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

La comédie doit être un tableau de la vie humaine, un exemple pour la conduite des mœurs, un image de la vérité ; je vois cependant qu’elle ne représente aujourd’hui que des extravagances, qu’elle propose & autorise de mauvaises actions, & qu’elle est presque toujours l’image d’une sale volupté. […] Une aventure singuliere, l’une des plus vraisemblables, c’est le jeu des marionnettes qui représente le combat de quelques chevaliers contre des géans qui enlevent une princesse. […] C’est à peu près le même effet que dans D Quichotte : ces passions représentent, nourrissent, raniment, excitent des passions réelles ; ce sont deux cordes à l’unisson : les vibrations de l’une se repétent dans l’autre, & dans l’occasion font faire les mêmes extravagances & commettre les mêmes crimes.

163. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

On n’a d’ame, pour ainsi dire, que pour sentir leurs peines ou leur bonheur, & que pour juger s’ils sont représentés tels qu’ils doivent être. […] C’est donc envain que les règles recommandent au Poète de ne jamais représenter ses Acteurs sous deux aspects différens, s’il a le privilège de les contredire dans un endroit de son Poème ? […] En agissant de la sorte, les personnages amoureux du nouveau Spectacle ne seront plus si froids, si glacés ; les Acteurs qui les représenteront pourront rendre leur jeu plus vif, & la Pièce sera plus animée.

164. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

C’est horreur d’y voir représenter les parricides et les incestueux exprimés et dépeints au vif par personnages : de peur que ce qui a été une fois commis et perpétré, ne se puisse oublier. […] Ils représentent Vénus impudique, Mars adultère, et leur Jupiter, non moins prince de vices, que du royaume, qui brûle d’amour des humains, avec ses foudres : maintenant blanc comme un cygne, maintenant descendant du ciel en forme de pluie d’or : maintenant par le ministère des oiseaux se lançant pour s’amouracher de jeunes enfants et les ravir.

165. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Elles sont tirées ces raisons, de la nature des spectacles, qu’ils mettent constamment au nombre des Pompes du Démon ; du vice intrinséque des piéces qu’on y représente, de leurs sujets, de la morale qu’on y enseigne, de l’émotion des passions, des illusions de l’imagination, des impressions mauvaises. […] En 1779, je fus prié de consulter le cas suivant : Un grand Seigneur, qui avoit souvent chez lui une compagnie aussi nombreuse que respectable, faisoit représenter dans son Château, (non par des Comédiens, mais par des personnes de condition qui alloient lui tenir compagnie) les piéces de Moliere & autres, qu’on débite sur nos Théatres. […] Tous les Curés de la Capitale déclarerent, d’une voix unanime avec les Docteurs, qui signerent avec eux, que le Seigneur susdit ne pouvoit en conscience, faire représenter ces piéces, parce que, quoique gazées, elles n’en portoient pas moins au mal, de leur nature : ex se. […] est il plus permis d’assister à ces piéces, que de les représenter ? […] Puisque la Comédie est un si grand mal dans les Acteurs & les Actrices qui la représentent, on ne peut douter, que ceux qui y concourent… Ceux qui leur fournissent les moyens d’exercer leur profession, ne péchent aussi très-griévement, suivant cette maxime de St.

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