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69. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Dans l’Homélie 3. de David et de Saul, ce Saint nous donne un échantillon de l’exactitude de la discipline, et de la pénitence de son siècle : écoutons-le avec attention : « Je crois que plusieurs de ceux qui nous abandonnèrent hier, pour aller aux Spectacles, sont aujourd’hui présents ; je voudrais les reconnaître publiquement, afin de leur interdire l’entrée de ces Lieux sacrés, non pas pour les laisser toujours dehors ; mais pour les rappeler après leur amendement. […] C’est pour ce sujet que je voudrais pouvoir reconnaître ces personnes ; mais encore qu’elles nous soient inconnues, elle ne peuvent néanmoins se dérober aux yeux du Verbe éternel : j’espère qu’il touchera leur conscience, et qu’il leur persuadera de sortir volontairement, leur faisant connaître qu’il n’y a que ceux qui se portent à faire pénitence, qui soient véritablement dans l’Eglise.

70. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Reconnaissez donc, Monsieur, que puisque nos Comédies ressemblent si fort aux vôtres, il faut bien qu’elles ne soient pas si criminelles que vous dites. […] Sans mentir ils ont toute une autre manière d’écrire que les Faiseurs de Romans, ils ont toute une autre adresse pour embellir la Vérité, ainsi vous avez grand tort quand vous m’accusez de les comparer avec les autres ; je n’ai point prétendu égaler Desmarets à M. le Maistre, il ne faut point pour cela que vous souleviez les Juges, et le Palais contre moim, je reconnais de bonne foi que les Plaidoyers de ce dernier sont sans comparaison plus dévots que les Romans du premier ; je crois bien que si Desmarets avait revu ses Romans depuis sa conversion, comme on dit que M. le Maistre a revu ses Plaidoyers, il y aurait peut-être mis de la spiritualité, mais il a cru qu’un pénitent devait oublier tout ce qu’il a fait pour le Monde.

71. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Imagine avec quelle surprise, mêlée de joie, j’ai vu, en achevant de lire, que monsieur D’Alzan est un honnête-homme, qu’un goût passager a surpris ; qui se l’avoue, reconnaît ses torts, & cherche à intéresser à son retour vers toi jusqu’à la vanité de celle qui lui a trop plu… Elle veut s’immoler… Elle n’est donc pas… Tu as oublié de me la nommer : mais je la crois une Actrice.

72. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190

 » Pour ce qui est de la Comédie, les Païens même ont reconnu combien elle était dangereuse, et que les jeunes gens ne devaient pas lire ces sortes d’Ouvrages, qu’après que leurs mœurs seraient tellement affermies, qu’elles ne pourraient plus en être blesséesb

73. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

Reconnaissez que c’est une très-méchante chose que de mettre des enfants que l’on vous confie pour les élever Chrétiennement, en état de pouvoir aimer un jour ces divertissements dangereux, et que des Païens mêmes ont jugé indignes de personnes qui ne seraient pas folles, ou que l’excès du vin n’aurait pas mis hors de leur bon sens.

74. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

On a vu des comédiens enterrés dans nos églises, tandis que d’autres n’ont pu obtenir de places dans nos cimetières ; et l’on voit journellement nos comédiens entrer dans nos temples, participer même aux exercices de notre religion, en même temps qu’ils exercent leur profession ; donc ils ne sont pas excommuniés dénoncés, car en ce cas ils devraient être exclus de l’église, et l’église purifiée après leur expulsion ; Les papes, les rois et tous les souverains de la chrétienté ayant institué des théâtres et des comédiens dans leurs Etats, pour le plaisir et l’instruction de leurs sujets, n’ont pas prétendu se damner eux et toutes leurs nations, par la fréquentation obligée qu’ils établiraient avec des excommuniés ; Le clergé usurpe sur l’autorité séculière en blâmant, en punissant, en damnant ce qu’elle a créé et institué ; Certaines processions et d’autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, sont infiniment plus obscènes, plus coupables, plus nuisibles à la majesté de notre sainte religion que l’exercice de la comédie ; Le clergé qui veut anéantir une profession que les princes et les lois ont instituée, prétexte la rigueur des anciens canons des conciles, et il oublie lui-même, en ce qui lui est propre et absolument obligatoire, ce que ces mêmes canons ont dicté et voulu ; circonstance qui met l’auteur dans la nécessité de les lui rappeler ; La puissance séculière doit veiller avec d’autant plus de soins à ce que le clergé ne s’éloigne pas des devoirs qui lui sont imposés par la discipline ecclésiastique, que c’est l’oubli de ces mêmes lois, au dire de notre roi, Henri III, qui a porté le clergé à faire ensanglanter son trône, et à bouleverser ses Etats ; que l’expérience du passé doit toujours servir de leçon pour l’avenir ; Le prince étant le protecteur né des canons des saints conciles, ainsi que l’Eglise le reconnaît elle-même, doit surveiller tant par lui que par ses délégués l’exécution de ce qu’ils ordonnent, afin que la religion ne perde rien de son lustre et des dogmes de son institution, parce qu’il est utile que les ministres du culte donnent eux-mêmes l’exemple de cette conformité aux saints canons, afin d’y amener successivement les fidèles commis à leur instruction ; les procureurs du roi, les préfets, les sous-préfets et les maires qui sont les délégués du prince, tant en ce qui concerne la justice que la police du royaume, doivent, avec tous les procédés convenables en pareils cas, faire sentir aux prêtres qu’ils ont sur eux une suprématie d’action, qui est assez forte pour les faire rentrer dans les lois de la discipline de l’Eglise, s’ils commettaient la faute de s’en écarter.

75. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Violento reconnoît sa sœur, il est mis au fait de ses amours avec le marquis, et la voyant près d’expirer, il consent à leur union ; mais Inès lui dit que sa blessure est feinte, &c. […] Ce Valet, échappé des galères, reconnoît une femme qu’il avoit enlevée, & qui lui a été enlevée ensuite à lui-même, par un de ses Juges. Celui-ci qui croit reconnoître ce vaurien dit qu’il l’a vu quelque part, à quoi le forçat répond : j’y vais quelquefois  ; il ne s’agit dans cet ouvrage que de faux billets, de prostitutions, de rapt, & de plaisanteries sur la potence. […] Ceux-ci sont aisés à reconnoître, et ont, si je puis m’exprimer ainsi, un signe sur le front.

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