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262. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Il pouvoit même arriver que la Vestale fût reconnue innocente, & le séducteur puni de son attentat : & ce sont les premiers principes de la justice.

263. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

En effet, ôtez au plus brillant de ces tableaux le charme des vers & les ornemens étrangers qui l’embellissent ; dépouillez-le du coloris de la Poësie ou du style, & n’y laissez que le dessein, vous aurez peine à le reconnoître : ou, s’il est reconnoissable, il ne plaira plus ; semblable à ces enfans plutôt jolis que beaux, qui, parés de leur seule fleur de jeunesse, perdent avec elle toutes leurs graces, sans avoir rien perdu de leurs traits.

264. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Cette Pièce fut représentée avec un succès prodigieux, que dès ce coup d’essai, l’on reconnut l’excellent génie de ce nouvel Auteur, et l’on jugea qu’il allait remettre la Comédie en crédit.

265. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Louis XII ayant trouvé des Conseillers au Parlement jouant à la paume, leur en fit de sévères réprimandes, et les assura que s’il les y trouvait encore, il ne les reconnaîtrait plus pour Conseillers, et n’en ferait pas plus d’état que du moindre cadet de ses Gardes. » Tous ces traits qu’on a inséré dans un nouveau livre (l’Esprit de Lamothe le Vayer), sont rapportés dans le Journal des Savants, février 1764.

266. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Pensez-vous, Monsieur, qu’un de ces especes de monstres à la représentation d’Esope à la Cour ne se fera pas horreur à lui-même lorsqu’il verra une mere tendre se plaindre du mépris de sa fille qui refuse de la reconnoître, et; croyez-vous que ce même monstre ne sera pas touché, quand cette fille tombera aux genoux de sa mere après le reproche qu’Esope lui aura fait de la perversité de son cœur, en la comparant à une petite riviere qui enflée d’orgueil, parcequ’elle est devenue un fleuve considerable méconnoît son humble source. […] Elle me semble d’autant plus dangereuse qu’avant de l’entamer vous avez soin de faire parade d’un esprit de modération, et; de douceur qui ne m’a pas paru vous inspirer jusqu’à présent. « Ne nous prévalons, c’est vous qui parlez, ni des irrégularités qui peuvent se trouver dans les ouvrages de sa jeunesse, ni de ce qu’il y a de moins bien dans ses autres piéces, et; passons tout d’un coup à celle qu’on reconnoît unanimement pour son chef-d’œuvre : je veux dire le Misantrope. » Cette indulgence qui veut excuser ce que tout le monde disculpe aura bientôt des suites rigoureuses. […] Vous êtes encore dans une bien plus grande erreur sur le fonds du caractere de Philinte, que sur celui du Misantrope, peu s’en faut que vous n’en fassiez un frippon. « C’est, dites-vous, un de ces honnêtes gens du grand monde, dont les maximes ressemblent beaucoup à celles des frippons,… de ces gens qui sont toujours contens de tout le monde, parcequ’ils ne se soucient de personne ; qui autour d’une bonne table soutiennent qu’il n’est pas vrai que le peuple ait faim ; qui, le gousset bien garni, trouvent fort mauvais qu’on déclame en faveur des pauvres, et;c. » Où, s’il vous plaît, avez-vous reconnu cette façon de penser dans les discours de Philinte ? […] Michel à ceux en qui il reconnoît une supériorité de genie extraordinaire.

267. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Je ne prétends point pour cela blâmer la doctrine que vous leur imputez ; je dis seulement qu’on n’a nul droit de la leur imputer, à moins qu’ils ne la reconnaissent. […] En ce sens, je vous remercie pour ma Patrie de l’esprit de Philosophie et d’humanité que vous reconnaissez dans son Clergé, et de la justice que vous aimez à lui rendre ; je suis d’accord avec vous sur ce point. […] Ne nous prévalons, ni des irrégularités qui peuvent se trouver dans les ouvrages de sa jeunesse, ni de ce qu’il y a de moins bien dans ses autres Pièces, et passons tout d’un coup à celle qu’on reconnaît unanimement pour son chef-d’œuvre : je veux dire, Le Misanthrope. […] Heureux qui sait se reconnaître au bord du précipice et s’empêcher d’y tomber ! […] On ne le reconnaît plus : ce n’est plus ce peuple si rangé qui ne se départ point de ses règles économiques ; ce n’est plus ce long raisonneur qui pèse tout jusqu’à la plaisanterie à la balance du jugement.

268. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Il ne s’y représente rien qui puisse blesser tant soit peu la bienséance & la pudeur, & si ces grands Saints voyoient la comédie sur le pié qu’elle est à présent, loin de la condamner, ils l’approuveroient ; parceque ce n’est en effet qu’une juste & continuelle critique de tous les vices qui régnent dans le monde, où chacun se reconnoît dans les portraits ingénieux qu’on y en fait : & les Prédicateurs dans leurs sermons ne font guéres de morales plus intéressantes.

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