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205. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Et la raison du Concile d’Agde n’a pas moins de force touchant les Danses secrètes qu’à l’égard des publiques, puisqu’il sera toujours vrai, que l’Ecclésiastique qui assiste à la Danse, expose sa vue, et ses oreilles, qui sont consacrées à Dieu par l’application au service de l’Autel, à la profanation, et au danger évident de salir sa pureté. […] Enfin quand bien un Ecclésiastique pourrait danser secrètement, il y aurait toujours beaucoup de raisons, qui le rendraient inexcusable dans son péché.

206. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Pour ceste raison S.  […] Paccien Euesque de Barcelonne prit la peine d’en escrire elegamment vn liure entier intitulé de Ceruolo, pour la raison que nous en rendrons : Homel. de Kalendis Ianuar. […] Et ie pense que c’est la raison pourquoy S. […] Ceste mesme effrenee liberté les emporte à prophaner l’habit des moines & hermites contre les loix qui les deffendent aux bastelleurs & Comediens, à plus forte raison aux masques sur peine de punition corporelle & de bannissement contre les infracteurs & contreuenans, ces loix Romaines nous obligent à les garder & entretenir en ce qu’elles sont ordonnees par Theodose, Arcade, Honore & Iustinian Empereurs Chrestiens, & sont conformes à la raison & à la bien-seance, L. […] c’est manquer de raison quand on a recours à la coustume non appuyee de raison, reuerons les saincts iours, employons les en bonnes oeuures, Pasquier. l.

207. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Il le combattit avec beaucoup d’érudition, de noblesse et de force ; il le fit non seulement par ses discours et ses exemples, mais, ce qui est unique dans des personnes de son rang, il composa un livre contre la comédie, où il ramassa les raisons qui doivent la faire proscrire, et les passages des conciles et des saints Pères qui la condamnent unanimement, dont il fait une chaîne perpétuelle de tradition. […] Plus elle est charmante, plus elle est dangereuse ; plus elle semble honnête, plus je la tiens criminelle. » Il cite l’exemple de Chimène dans le Cid, alors si admiré et si honnête : « Elle exprime mieux son amour que sa piété, son inclination est plus éloquente que sa raison, elle excuse plus le parricide qu’elle ne le condamne ; sous ce désir de vengeance qu’elle découvre, on remarque une autre passion qui la retient, elle paraît incomparablement plus amoureuse qu’irritée ; prête à épouser le meurtrier de son père, l’amour qui triomphe de la nature, va la rendre coupable du crime de son amant. […]  7.) parle au long des spectacles, de la poésie, de la musique et de la danse, et condamne absolument le théâtre, comme contraire au bien de la République, gâtant l’esprit, corrompant le cœur, pervertissant la jeunesse, excitant toutes les passions qu’il devait réprimer, portant au mensonge, à l’oisiveté, à la frivolité, à la mollesse, et ce n’est pas même à raison des grossièretés, que ce Philosophe ne soupçonne pas qu’on y tolère. […] Dacier dit dans son Commentaire : « Je voudrais qu’on fit réflexion sur ces paroles d’un Païen : les Païens pouvaient avoir des raisons d’aller aux jeux publics, c’étaient des Magistrats qui les donnaient ; mais elles sont aujourd’hui très mauvaises, c’est une vertu et une marque de piété de les mépriser ; on ne doit juger des progrès qu’on a fait dans la sagesse que par l’augmentation de ce mépris. » M. […] Peu de gens se conduisent par la raison, et agissent par de bonnes vues ; on regarde la volupté comme le souverain bonheur.

208. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

pour raison qu’il affirme, que leurs fables (ainsi les appelle-t-il) desquelles Homère et Hésiode sont auteurs, sont grandement inutiles aux jeunes gens, et principalement pour autant ou qu’ils ont mauvaise opinion des dieux, ou bien ils en parlent mal. […] Toutefois quant à moy, je ne trouve point que cette raison soit suffisante de ce qu’ils ont par la raillerie de leurs fables méprisé les sottes opinions qu’avaient les Païens touchant les dieux, et touchant leurs vaines et folles superstitions. […] Il les faut enseigner aux jeunes enfants, à raison que sous les appâts et allèchements des fables,Platon 2. de Rep. ou de Iusto. […] Et partant ce n’est sans raison, que cet excellent Satirique dit :Iuuenal sætyre. 3. […] à raison que dès ma première jeunesse je les ai hantés avec un grandissime contentement et plaisir d’esprit : voire ai moi-même composé quelques Poésies en quatre volumes.

209. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Tertullien le plus sévère, comme un des plus anciens Pères de l'Eglise a fait un grand discours exprès contre les Spectacles des Païens plein de doctrine, de raisons, d'autorités et d'agréments ; mais le fondement général qu'il prend pour les interdire tous aux Chrétiens, est qu'ils faisaient la plus grande partie des cérémonies du Paganisme ; ce qu'il traite fort au long, comme la plus puissante et la plus importante raison que l'on puisse mettre en avant : Et voici comme il en parleTertul. de Spect. c. 4. […] » Il répond qu'il ne s'agit pas des lieux, et que l'on peut aller même dans leurs Temples, pourvu que ce soit pour des raisons de la vie commune, qui ne regardent point les affaires pour lesquelles ils sont établis. […] rendre raison aux Païens pourquoi les Fidèles refusaient d'assister à leurs Spectacles, il dit en un mot.

210. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

C’est pourquoi, plein de confiance dans la nouvelle ère qui vient de s’ouvrir, je veux ajouter mon denier au tribut de talents ou d’efforts attendus de tous les amis de l’ordre et de la patrie, pour concourir au rétablissement de la morale sur ses anciennes bases, revues ou éclairées, et au retour du repos et du bonheur de la société dont on voudrait souvent pouvoir s’éloigner aujourd’hui, en s’écriant avec plus de raison qu’autrefois : O beata solitudo ! […] Je prie d’observer aussi que je ne me suis permis cette discussion tardive ou réchauffée sur cet auteur respectable, dont on ne peut lire les principaux ouvrages sans admiration, qu’enhardi par la pensée que malgré tout ce qui en a été dit, on pourra encore le discuter sous quelque rapport, même dans des siècles, comme nous le faisons tous les jours des anciens auteurs grecs et latins les plus fameux ; et me sentant d’ailleurs soutenu, quant au fond, par de grandes autorités, par celles de Labruyère, de Racine, du président de Lamoignon, de Bourdaloue, des savants de Port-Royal et d’autres, qui en ont parlé dans le même sens, qui ont combattu la comédie en question à sa naissance, et l’ont jugée dangereuse unanimement, par des présomptions, par des calculs de probabilité seulement, et sur qui j’ai donc l’avantage du temps, de plus longues observations, des faits, ou de raisons positives, en un mot, de l’expérience. […] C’est sous ce point de vue, particulièrement, que je considérerai l’action du théâtre ; je rappellerai cependant et confondrai avec les miennes, pour les fortifier les unes par les autres, une partie des raisons apportées et déjà bien répétées contre cette institution dans son état actuel.

211. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Il se fatiguoit promptement dans les disputes de la conversation, & il quittoit sagement la partie ; il n’avoit meme ni assez de connoissance, ni assez d’esprit pour rien soutenir : il n’étoit rien hors de la Scène ; & il disoit, pour couvrir ses foiblesses, en style du Pont-neuf : Que feroit la Raison avec un filet de voix contre une gueule qui défend la Sotise ? […] C’est de lui que l’âne dont parle Boileau, diroit avec raison (car qu’y a-t-il de plus méprisable qu’un bouffon sur le Théatre, & des spectateurs imbéciles qui l’admirent ?)

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