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80. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

Toutes ces qualités supérieurement réunies dans ses autres Ouvrages sont bien propres à faire desirer qu’il en veuille donner la Collection complette.

81. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

Puisque le mal diffère du bien, il faut sans doute exprimer l’un d’une manière qui le différencie de l’autre ; ce serait le moyen de les confondre en effet que de les confondre dans le langage : toutes les mauvaises qualités doivent être désignées par des termes capables d’en inspirer de l’horreur.

82. (1731) Discours sur la comédie « PRIVILEGE DU ROI. »

Faisons défenses à toutes sortes de personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance comme aussi à tous Imprimeurs, Libraires et autres, d’imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire lesdits Livres ci-dessus exposés, en tout, ni en partie, ni d’en faire aucuns Extraits, sous quelque prétexte que ce soit, d’augmentation, correction, changement de titre, ou autrement sans la permission expresse et par écrit de ladite Exposante, ou de ceux qui auront droit d’elle : A peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende contre chacun des contrevenants, dont un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, l’autre tiers à ladite Exposante, et de tous dépens, dommages et intérêts.

83. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Philippe avoit les plus belles qualités ; personne n’en doute, ni ne l’ignore. […] Celui qu’il fit en qualité de Directeur, à la reception de M. de Saint-Cyr, est une vraie Oraison funebre du Cardinal de Polignac. […] Cet éloge est en partie une satyre de l’Abbé de Saint-Cyr, qui n’avoit pas, il est vrai, des négociations, des ambassades, des poëmes épiques, mais des mœurs, une religion, une piété, qui valent devant Dieu, juste estimateur du mérite, les qualités les plus brillantes. […] La fécondité apparente en ce genre est une vraie stérilité, & les qualités paisibles du cœur les entraves du génie dramatique ; il faut un grain de passion & même de folie pour faire un Poëte, il en faut deux pour faire un Poëte comique.

84. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

N’ont-ils pas toujours nommé la Comédie l’Art de charmer, et n’ont-ils pas cru, en lui donnant cette qualité, la mettre au-dessus de tous les Arts ? […] L’un traduit un Auteur pour l’instruction des enfants qui est un bien nécessaire, l’autre fait des Comédies, dont la meilleure qualité est d’être inutiles. […] [NDE] Goibaud du Bois cite une nouvelle fois Nicole, mais décale la portée du jugement : dans la première des Visionnaires (Les Visionnaires, ou seconde partie des lettres sur l’Hérésie Imaginaire, contenant les huit dernières, Liège : Adolphe Beyers, 1667) ces mots s’appliquaient non aux pièces de théâtre elles-mêmes, mais aux qualités qui leur sont généralement attribuées : « Ces qualités qui ne sont pas fort honorables au jugement des honnêtes gens, sont horribles, étant considérées selon les principes de la religion chrétienne, et les règles de l’Évangile. » h.

85. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Cependant on peut dire, pour justifier cette indulgence, que l’Eglise regarde de plus près aux qualités des Ministres qu’elle admet, que des Ministres déjà reçus, qu’un refus ne fait pas autant de tort qu’un châtiment, que la privation de tout privilège clérical est une plus grande punition que la simple exclusion, qu’on exclut pour de simples défauts de corps ou d’esprit, qui ne sont point de péchés, et que des bouffons, tels qu’ils étaient dans ce siècle, qui amusaient les passants dans les rues, étaient moins pernicieux et moins coupables que des Comédiens et Comédiennes de profession qui passent toute leur vie à exciter par toute sorte d’artifices les passions les plus criminelles : métier si opposé au christianisme, que d’autres canons appellent cette espèce d’hommes des apostats et des démons. […] Cochin, quoique son défenseur, frappé de l’infamie du métier de Comédien, ne peut s’empêcher de conclure en ces termes : « Tout est de droit public dans cette cause, par la qualité des parties (Comédiens). […] Quelques jours après il s’en repent, désavoue la qualité de père, et refuse celle de tuteur. Un mois après il change de langage, reconnaît son sang, qu’il avait désavoué, et reprend la qualité de tuteur.

86. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Christine avoit des bonnes qualités, elle étoit capable de grandes choses, il y avoit en elle de quoi faire un bon Roi ; les premières années de son règne furent heureuses, son père dans son testament lui donna pour tuteurs cinq Ministres habiles qui gouvernèrent sagement & glorieusement. […] Cette vie avoit plu aux Suédois, peuple belliqueux, tres-éloigné du luxe & de la molesse ; le théatre qui l’introduisit dans la Cour, & à qui ses vices donnèrent une libre entrée, défigurèrent toutes ses bonnes qualités qu’elle tourna en comédie ; il ne lui resta que la force du tempérament & le goût des voyages, la dureté, la hauteur, l’emportement ; elle n’en fut que plus hardie à mépriser toutes les bienséancss de son rang & de son sexe, elle ne portoit qu’avec peine le joug du peu qu’elle observoit. […] L’Abbé Menage dont elle avoit entendu parler, qui lui avoit adressé des vers, & qui connoissoit toute la république des lettres, fut chargé d’être son nomenclator ; il ne manquoit pas lorsque quelqu’un se montroit de dire à Sa Majesté son nom, ses qualités, ses talens, ses ouvrages avec de grands éloges ; elle en fut fatiguée, & ne pouvoit croire un si grand nombre de gens savans, elle dit en se moquant de lui : ce Monsieur Menage connoît bien des gens de mérite. […] C’est , dit ingénieusement Madame de Motteville, une Héroine d’Amadis & de Roland ; c’est Marphise & Bradamante , elle étoit du moins en aussi mauvais équipage, sans domestiques, sans argent, sans vaisselle ; elle faisoit seule toute sa maison & toute sa Cour, il fallut que le Roi lui donna tout : le peu de temps qu’elle demeura à la Cour lui fut peu favorable ; ses défauts qui étoient grands furent d’abord couverts par les bonnes qualités & par le plaisir de la nouveauté, mais ces défauts percèrent bientôt, la surprise cessa, elle parut une personne très-commune, nous lui verrons bientôt perdre honteusement tous les avantages, c’est le sort des grands, ils sont plus exposés que les autres, leurs belles qualités sont au grand jour, ils sont d’abord reçus avec applaudissement ; leurs défauts aussi exposés, sont soustraits à la rigueur des loix & à l’autorité des Juges. […] Cette barbarie & la passion qui en furent le principe, ternirent sa philosophie , dit Voltaire, toutes ces belles qualités fussent-elles aussi réelles qu’elle sont fausses ou superficielles, sont dégradées par cette horreur ; elle eût été punie en Angleterre & par-tout ailleurs, la France ferma les yeux sur cet attentat contre l’autorité du Roi, le droit des nations & de l’humanité .

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