Or tant s'en faut que la Comédie y puisse servir, qu'il n'y a rien qui rende l'âme plus mal disposée, non seulement aux principales occupations Chrétiennes, comme la prière, mais aux actions mêmes les plus communes, lorsqu'on les veut faire dans un esprit de Chrétien, c'est-à-dire recueilli et attentif à Dieu, qu'il faut tâcher, autant que l'on peut, de conserver dans les actions extérieures; ainsi comme le besoin que nous avons de manger ne fait pas qu'il nous soit permis de manger des viandes qui ne servent qu'à affaiblir le corps; de même le besoin de se divertir ne peut excuser ceux qui cherchent des divertissements qui ne font que rendre leur esprit moins propre à agir Chrétiennement.
On a juré de porter la coignée à la racine de l’arbre ; d’ôter à la concupiscence l’empire, puisqu’on ne peut lui ôter la vie ; de l’attaquer jusques dans ses retranchemens ; de la poursuivre dans tous les endroits qui lui servent de retraite ; de réduire en servitude son propre corps, qui paroît être son complice & d’intelligence avec elle ; & de le forcer de lui désobéir & de lui refuser son ministére : voilà ce qu’on a promis.
renverserait-il ses propres ordonnances ?
Et c'est pourquoi ceux qui ont voulu introduire des Saints et des Saintes sur le Théâtre ont été contraints de les faire paraître orgueilleux, et de leur mettre dans la bouche des discours plus propres à ces héros de l'ancienne Rome, qu'à des Saints et à des Martyrs.
Le temps qui suit immédiatement après le repas, n’est pas si propre aux affaires, et aux occupations plus sérieuses et importantes : c’est pourquoi, d’ordinaire, on prend alors quelque divertissement en Jeux, conversation, ou autres semblables récréations ; et parfois on en fait le même en certains jours de la semaine : d’autres passent plus avant, prenant en certains temps de l’année, quelque nombre de jours pour se divertir, et égayer un peu leurs esprits et leurs corps, après les travaux et emplois sérieux et pénibles : je veux ici instruire l’âme Chrétienne, à se recréer, et à se divertir, et à faire tellement cette action, que par icelle, non seulement elle ne se fourvoie pas du chemin de l’Eternité bien heureuse, mais plutôt qu’elle s’y avance et mérite un Paradis.
Il est vrai que le génie du pays, tourné à la bouffonnerie & aux concetti, est moins propre au tragique : aussi les italiens ne donnent point de tragédies. […] Cette nouvelle bagatelle n’est que l’Emile de Rousseau, travestie à la maniere, & montée sur le ton plaisant qui lui est propre. […] La danse embellit & perfectionne, pose le corps dans l’état d’équilibre le plus propre à la souplesse & à la légereté, & fait agir avec plus d’aisance & de promptitude. Cela est vrai : aussi est-il d’une bonne éducation de faire prendre pendant quelques mois des leçons de danse : mais de faire des danseuses, de faire courir les bals, de mêler les deux sexes dans les danses, la plupart licencieuses, & toujours dangereuses à l’un & à l’autre sexe, regarder, admirer, imiter les danses théatrales, écoles & objets du vice ; c’est l’éducation la plus pernicieuse, qui n’est propre qu’à faire des libertins, & même à énerver le corps. […] Peres (expression basse & indécente, mais propre à son style frondeur), frappées d’anathême par les Papes, & abolies par nos Rois, parce qu’elles précipitoient dans une licence effrenée.
Fut-il jamais de lieu moins propre que le Théâtre à établir, que tout ce qu’on ne fait pas pour Dieu est une cupidité condamnable ? […] J’entre tout à fait dans cette réflexion, et je conviens encore que s’il n’est question que de fournir aux Chrétiens les plus grands sujets de consolation, les spectacles les plus éclatants, et les révolutions les plus surprenantes, rien n’est plus propre que les Histoires saintes. […] Le choix même des sujets qu’on croit les plus propres pour le Théâtre, est une nouvelle cause d’altération, parce qu’on en choisira qui donneront lieu aux spectateurs d’altérer l’Ecriture dans leur esprit et dans leur cœur. […] « Que la tête de ce superbe soit coupée de sa propre épée, qu’il soit pris par ses propres yeux comme par un piège, et que j’aie assez de force pour le faire périr. […] , qui est propre à faire avaler sans défiance ce qui doit enivrer.