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2. (1823) Instruction sur les spectacles « Table des chapitres. » pp. 187-188

L’amour profane est la plus dangereuse de toutes les passions. 29 Chap.  […] Les spectacles inspirent l’amour profane. 32 Chap.  […] Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. 179 Chap. 

3. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41

Le Théâtre recommença par les représentations saintes ou morales : Peu de temps après, la corruption y mêla du profane, et le Public les goûta davantage. Par succession de temps, le profane s’empara entièrement de la Scène, et les représentations saintes cessèrent. On ne peut pas douter que, dans les commencements, les Poètes, les Spectateurs et les Gouvernements n’ayent reconnu, d’un aveu unanime, que le Théâtre n’avait rien de mauvais, et qu’il méritait, au contraire, d’être soutenu et suivi ; mais, lorsque le profane fut resté en possession de la Scène, les sentiments se trouvèrent partagés.

4. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Un Concile de Carthage défend sévèrement aux Clercs de prendre aucune part aux spectacles profanes ; & quelle est la raison qu’il en apporte ? […] En effet, n’est-ce pas l’amour profane qui fait le fond ordinaire des pièces de théâtre ? […] A Dieu ne plaise que je profane la sainteté de la Chaire Evangélique, en citant ici les maximes insensées qu’on débite au théâtre sur l’usage des passions, sur l’amour des plaisirs, sur l’emploi de la jeunesse. […] Non, mes Frères, ne croyez pas qu’un profane Comédien puisse jamais devenir pour vous l’instrument des miséricordes du Seigneur. […] Que ne pourrois-je pas vous dire enfin sur l’assemblée profane dont vous allez faire partie, & qui n’est peut-être pas moins blâmable que le Spectacle même qui en est l’objet ?

5. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Mais tout dégénère, la faiblesse humaine se glisse dans les choses les plus saintes, et les profane, au grand préjudice de cette même piété qui les avait inspirées. […] Le mélange du sacré avec le profane ne convient pas mieux aux romans et aux poèmes épiques. […] Mais jamais les premiers fidèles ne respectèrent assez peu la religion pour l’abandonner aux yeux et aux oreilles profanes de l’amphithéâtre ; ils étaient trop sages pour en courir le risque. […] Si le premier profane la sainteté de la personne par de mauvais discours, l’autre profane la sainteté de la parole par la corruption de la personne. […] Il s’étend beaucoup sur la gravité convenable au chant de l’Eglise, la manière respectueuse dont on doit l’exécuter, et les dangers d’une musique molle, efféminée, trop vive et légère, ordinaire à la musique profane, qu’il traite de nouvelle, c’est-à-dire peu connue de son temps.

6. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Mais, grâces au Seigneur, la licence des lâches Chrétiens ne saurait déroger à l’invariable sainteté de la loi chrétienne, qui a condamné de tout temps, comme elle condamne encore aujourd’hui, ces profanes et scandaleux divertissements. […] Une grimace de piété succède à plusieurs jours de fêtes profanes : Semblables à ces peuples envoyés dans Samarieb, qui tantôt Assyriens et tantôt Israëlites, après avoir encensé les Idoles, venaient adorer le vrai Dieu. […] Pour peu qu’on ait de Religion, on ne peut s’empêcher de condamner les réjouissances et les mascarades du carnaval, on ne peut ignorer que l’Evangile ne condamne le bal, les spectacles, et les assemblées profanes ; mais on s’étourdit à plaisir sur ce point de morale comme sur bien d’autres. […] Le temps viendra que ces jeunes personnes, ces libertins, ces gens du monde, condamneront avec indignation contre eux-mêmes, avec une espèce d’horreur, tous ces profanes divertissements, mais en sera-t-il temps ? […] Quel homme raisonnable peut conserver l’esprit chrétien et ne pas condamner les divertissements profanes du carnaval, et ne pas regarder comme criminelles toutes ces joies licencieuses.

7. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

cette œuvre profane, inventée par le démon pour perdre les âmes, serait une œuvre sainte et agréable au Seigneur ! […] » « Jésus-Christ aimerait une bouche d’où sortent des airs profanes ou lascifs ! […] « Pour bien comprendre ce que nous venons d’avancer, il ne faut que considérer quelles impressions font sur l’âme les images les moins animées par elles-mêmes, et quel est le sentiment naturel qui accompagne la lecture d’un événement profane, la vue d’une peinture immodeste ou d’une statue indécente : si ces objets, tout inanimés qu’ils sont, se retracent naturellement à l’esprit, si on ne peut même en sentir toute la beauté et toute la force sans entrer dans la pensée de l’auteur ou dans l’idée du peintre, quelle impression ne font pas les spectacles, où ce ne sont pas des personnages morts ou des figures muettes qui agissent, mais des personnages animés, qui parlent aux oreilles, qui, trouvant dans les cœurs une sensibilité qui répond aux mouvements qu’ils ont tâché d’y produire, jettent toute une assemblée dans la langueur et la font brûler des flammes les plus impures ! […] « En effet, c’est là que la volupté, l’ambition, la haine donnent tour à tour des leçons de tendresse, de perfidie, de vengeance ; qu’elles enseignent à réaliser ce qu’elles ne font que peindre ; c’est là que, le cœur s’exprimant en mille façons touchantes, on est frappé par des expressions d’autant plus faciles à retenir, qu’une poésie profane leur prête des charmes corrupteurs. […] Trahisons, fourberies, violences, cruautés, tout est employé : comme le meurtrier de Naboth, il ose tout tenter, sans respecter ni le sacré ni le profane.

8. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

 307.), appelle pieux et savant Jésuite, Mariana, qui a écrit aussi contre la comédie, croit que c’est un moindre mal de laisser représenter aux Comédiens des pièces profanes et galantes, que des pièces tirées des livres saints. […] Sous le masque d’un vers profane, sur des lèvres impures, livrée à l’amusement du public, la parole divine, si on la lisait avec les yeux de la foi, serait-elle ainsi avilie ? […] Corneille a mêlé des amours profanes dans Polyeucte et dans Théodore, Boyer dans Judith. […] Faut-il qu’un homme si bigarré de sacré et de profane fût Prêtre et Religieux ! […] C’est un faux monnayeur qui toujours la déguise, l’altère, la profane ; peut-elle venir pure par un canal si corrompu ?

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