Je ne m’arrêteray pas même à vous convaincre de la veritê de ce principe, que personne ne peut contester, aprés l’Oracle du Saint Esprit, que quiconque cherche le peril, y perira immanquablement, & aprés le sentiment de tous les Docteurs, que de rechercher une occasion, où l’on commet ordinairement le crime, c’est être dans le dessein de le commettre. […] Car je veux que les comedies, ausquelles je m’arrête plus particulierement, en parlant des spectacles, que les comedies, dis-je, de ce tems, soient plus honnêtes qu’elles n’ont jamais été, cependant, ceux qui examinent les choses de plus prés, & à qui les autres vertus chrétiennes ne sont pas moins cheres que l’honnêteté, trouvent étrange qu’on les appelle innocentes, vû que le plus honnêtes ne contiennent autre chose que des passions d’ambition, de jalousie, de vengeance, de fausse generosité, & des autres vices, qui étant colorez d’une idée de grandeur d’ame, entrent facilement dans l’esprit, & ruinent tous les principes du Christianisme.
Mais la loi n’en existe pas moins, les parents n’en ont pas moins le droit, la tache de l’infamie n’est pas moins certaine, et si le cas se présentait au palais, on ne manquerait pas de prononcer sur ces principes, et on le devrait. […] Après avoir prouvé la fausseté de ce principe, l’Avocat ajoute vivement : « Croira-t-on qu’un homme de condition soit né pour être Comédien ?
Il a fallu envelopper la calomnie, et; pour lui donner plus de cours, vous vous êtes avisé d’accumuler des principes faux dont vous avez tiré de frivoles conséquences. […] L’état de Comédien n’auroit assurément rien de flétrissant si tous ceux qui l’ont embrassé dans son principe, s’étoient comportés comme beaucoup d’Acteurs de nos jours. […] Mais en supposant qu’un Ouvrage de la nature que celui que je propose n’eut pas un succès aussi brillant qu’un autre qui seroit tout-à-fait sanguinaire, il suffiroit que dans son principe cette tentative ne déplut pas. […] Vous taxez sans doute tous les Spectateurs de corruption par une suite de votre principe, que c’est un vice du cœur de rire du mal qu’on voit à la Comédie. […] On voit clairement qu’elle n’a rien dans son principe qui doive la rendre méprisable.
Les Anciens les employoient dans leurs Tragédies avec éclat, parce qu’elles étoient conformes aux principes de leur mitologie.
Tout en est mauvais & pernicieux ; tout tire à conséquence pour les spectateurs ; & le plaisir même du Comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que plus la Comédie est agréable & parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs ».
C’est par cette lâcheté que nous détruisons tous les mystères du symbole, ou au moins que tout ce qui est contenu dans la profession de notre créance est ébranlé, parce que les conséquences nécessaires ne sauraient subsister lorsqu’on ne s’arrête pas inviolablement aux principes qui les doivent appuyer et soutenir. » De provident. li. 2.
C’était l’ennemi du salut des hommes, qui, élevé presque sur tous les Autels, fier de l’empire qu’il avait sur tous les cœurs, se faisait consacrer par ces dissolutions les premiers jours de chaque année ; à quel autre principe peut-on attribuer l’institution et la coutume des scandaleux divertissements du carnaval ?