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8. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

La Providence divine semblait nous avoir mis à couvert pour toujours de cette espèce de séduction, par la chute des premiers qui vous l’apportèrent. […] Cependant nous avons vu tout d’un coup renaître une nouvelle Troupe, et s’élever un second Théâtre sur les ruines du premier. […] à peine les traces impures de ce premier passage étaient effacées, que l’esprit immonde est revenu ; qu’il s’est comme mis en possession de cette Ville ; qu’il y établit ses opérations, et qu’en quelque façon il s’y perpétue, si nous ne résistons à cette introduction dangereuse, et si nous ne troublons cette paix avec laquelle il prétend régner sur nos Diocésains.

9. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

Tu as une fois renoncé au diable et à ses spectacles ; ainsi il s’ensuit nécessairement qu’allant aux spectacles à dessein et de propos délibéré tu retournes en effet à ton premier maître qui est le diable : car ayant en même temps renoncé à tous les deux, et ayant dit et reconnu que le diable et ses pompes n’étaient qu’une même chose ; retournant vers l’un, tu retournes aussitôt vers l’autre : car je renonce, dis-tu, au diable, à ses pompes, aux spectacles et à ses œuvres, et après cela, tu dis, je crois en Dieu le Père tout-puissant, et en Jésus-Christ son Fils. […] C’est donc par ce moyen que tous les mystères du Symbole sont ruinés dans nos cœurs , et après avoir sapé ce premier fondement de notre créance, tout ce qui suit des autres vérités du Symbole menace ruine dans nos esprits : et un peu après, ce même Saint ajoute : s’il y a donc quelqu’un qui s’imagine que de se trouver aux spectacles ne soit qu’une faute légère, qu’il considère attentivement tout ce que nous venons de dire, et qu’il prenne bien garde que le plaisir et le contentement ne se trouve pas aux spectacles, mais la mort ; et quelques lignes après il dit, qu’est-ce qu’on remarque de semblable chez les Infidèles et chez les Barbares ? […] Je n’en veux pas dire davantage sur ce sujet, en ayant parlé ci-devant assez amplement, joint que les deux Auteurs que je viens de produire, Salvian et Tertullien s’en sont suffisamment expliqués, pour faire connaître à un chacun que les spectacles et les théâtres ne doivent jamais passer chez les vrais Chrétiens pour divertissements, puisqu’ils traitent ceux qui y assistent d’apostats, de prévaricateurs des Sacrements, de gens qui retournent vers le diable leur premier maître, qui préfèrent le démon à Dieu, qui font banqueroute à la foi de Jésus-Christ, qu’ils sont plus criminels que les païens, qu’ils sont sans Religion, qu’ils ne cherchent qu’à repaître leurs yeux adultères ; gens enfin qui se jettent volontairement dans le fort et la citadelle où se commettent toutes sortes d’impuretés.

10. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Nous vous remercions de votre obligeance ; un jour, si vous avez une injure à laver, comptez sur nous au premier appel ; en route, voilà notre adresse, au revoir. […] Je m’achemine vers un traiteur dont le ton de maison, que j’avais remarqué plusieurs fois en passant, m’avait plu au premier coup d’œil. […] Il y avait affluence, comme dans ma jeunesse, aux représentations du Premier navigateur et de Tarare, avec son prologue des vents. […] [NDA] Les acteurs du premier, dans leur origine, ne pouvaient jouer qu’à travers un canevas, fixé derrière la toile. […] [NDA] Premier titre du spectacle de Nicolet, aujourd’hui la Gaîté.

11. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Ce fut la tout l’apareil des premiers temps ; car les beautez de la nature suffisoient à la facilité des gens de ce siecle. […] Ce premier appareil s’appelloit la Pompe. […] Ce premier bruit de joye ou de respect estant cessé, ceux qui devoient paroistre en lisse se presentoient au combat. […] Tout cet assemblage d’esclaves destinez aux cruels plaisirs de ces premiers temps, estoit apellé famille. […] Pour les divertir on leur donnoit ces miserables épargnez des premiers perils, qui n’estant ny revêtus ny armez s’entretuoient les uns les autres.

12. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Mais si je vous disois que ce Religieux est homme aussi bien que vous, & qu’aprés une année entiere de Retraite & de Penitence, il est bien juste qu’il se divertisse durant quelques jours, pour se disposer à rentrer dans ses premiers exercices. […] Les enfans de ces premiers enfans de l’Eglise, auxquels les Païens n’avoient point d’autres reproches à faire, si ce n’est qu’ils ne paroissoient point dans le Cirque, qu’ils fuïoient le teatre & les spectacles publics, qu’on ne les voïoit ni couronnez des fleurs, ni vêtus de pourpre, qu’ils aimoient la pauvreté, & qu’ils avoient horreur des charges & des honneurs ! […] De tous ces eloges, que ces grands Saints donnoient à ces premiers imitateurs de Jesus-Christ ; y en a-t-il un seul, qui convienne aux Chrétiens de nôtre tems, au contraire de tous les reproches, qu’ils faisoient aux infidelles, y en a-t-il quelcun qu’on ne ne nous puisse faire avec justice ? […] Il n’y a gueres moins difference entre ces premiers Chrêtiens & ceux, qui portent aujourd’hui ce nom qu’il y en avoit alors entre ces mêmes Chrêtiens & ces Idolatres de leur tems.

13. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Douzième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 250-253

C’est de notre premier aspect que dépend l’illusion ; si l’amour semble croître par l’habitude à se voir, dans la vérité, ce n’est que le dévelopement, & l’affaiblissement peut-être de ce premier sentiment d’étonnement & d’admiration qu’une Beauté nonconnue avait d’abord causé.

14. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

De là, après quelques autres discours revenant à son premier sujet, il conclut qu’« elle peut bien juger considérant son air, qu’enfin tout homme est homme, et qu’un homme est de chair ». […] La Dame prie Damis de ne rien dire ; mais il s’obstine dans son premier dessein. […] » comme le Mari faisait au premier Acte touchant le même Panulphe. […] La raison de cela est que notre imagination, qui est le réceptacle naturel du Ridicule, selon sa manière ordinaire d’agir, en attache si fortement le caractère au matériel dans quoi elle [le] voit, comme sont ici les paroles et les manières de Panulphe, qu’en quelque autre lieu quoique plus décent, que nous trouvions ces mêmes manières, nous sommes d’abord frappés d’un souvenir de cette première fois, si elle a fait une impression extraordinaire, lequel se mêlant mal à propos avec l’occasion présente, et partageant l’âme à force de plaisir qu’il lui donne, confond les deux occasions en une, et transporte dans la dernière tout ce qui nous a charmés et nous a donné de la joie dans la première ; ce qui n’est autre que le Ridicule de cette première. […] Mais non seulement quand l’impression première de Ridicule, qui se fait dans l’esprit d’une femme, lorsqu’elle voit les mêmes raisonnement de Panulphe dans la bouche d’un homme du monde, s’effacerait absolument dans la suite, par la réflexion qu’elle ferait sur la différence qu’il y a de Panulphe à l’homme qui lui parle : non seulement, dis-je, quand cela arriverait, cette première impression ne laisserait pas de produire tout l’effet que je prétends, comme je l’ai prouvé ; mais il est même faux qu’elle puisse être effacée entièrement, parce que, outre que ces raisonnements paraissent ridicules, comme je l’ai fait voir, ils le sont en effet, et ont toujours réellement quelque degré de ridicule dans la bouche de qui que ce soit, s’ils n’en ont pas partout un aussi grand que dans Panulphe.

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