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79. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

Elle me porte à me figurer qu’un Turc, qu’un Grec, qu’un Romain, parlent la Langue Française avec une délicatesse infinie.

80. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [H] » pp. 416-417

L’entrée du milieu était toujours celle du principal Acteur : ainsi dans la Scène Tragique, c’était ordinairement la porte d’un Palais : celles qui étaient à droite ou à gauche, étaient destinées à ceux qui jouaient les seconds Rôles ; & les deux autres, qui étaient sur les aîles, servaient, l’une à ceux qui arrivaient de la campagne, & l’autre à ceux qui venaient du Port ou de la Place publique.

81. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

Vous connoissez Madame *** elle a de l’esprit, & elle s’en pique, quand, disoit-elle, quelque chose de la nature porte au peché, on ne peut pas en user librement sans peché ; cela parle de soi sans autre preuve à un esprit, qui a seulement un petit raion d’intelligence : est-ce que la Comedie, qu’on represente ici, donne de soi-même quelque penchant au peché ?

82. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre III. L’amour profane est la plus dangereuse de toutes les passions. » pp. 29-31

L’attrait qui porte les deux sexes à s’unir l’un à l’autre, depuis la dégradation de l’homme, a dégénéré en une révolte des sens contre l’esprit ; il est si inséparable de notre être, que la sagesse ne consiste pas à n’en point ressentir l’impression, mais à l’assujettir à la retenue qu’exige le devoir.

83. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Ce grand Traité sera fort utile au théatre, où se fait le plus grand usage des odeurs ; les Acteurs & les Actrices sont tous embaumés, poudrés, essences, pommades tout est odoriférant, les cheveux, les rubans, le linge, les habits, les meubles par-tout des odeurs ; on porte sur soi des boëtes, des phioles pleines de parfums, des liqueurs que de temps en temps on répand sur soi, sur ses mouchoirs, sur son sein, sur les mouches, sur les éventails, les coulisses, les foyers, les cellules des Actrices & dans leur maison, à leurs toilettes, leurs cabinets, leurs boudoirs, leur salle à manger ; tout en est si rempli qu’en entrant chez elles l’odorat en est saisi, ce goût n’est pas nouveau. […] On se familiarise avec elle, on ne porte plus de parfums pour soi, on les porte pour les autres qui n’en savent aucun gré, souvent même en sont incommodés. […] Montagne y donnoit si fort qu’il parfumoit jusqu’à les moustaches, qu’on portoit alors fort grandes, afin d’avoir toujours la cassolette sous le nez ; aujourd’hui qu’on ne porte plus de moustaches, le tabac produit le même effet, on en prend à tout moment sans aucune nécessité ; on en est quelquefois couvert d’une manière dégoûtante.

84. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

La Pologne devroit gémir, la guerre n’avoit été entreprise que pour conserver la Religion & la liberté, conformément à la garantie que la Porte avoit promise, ainsi que bien d’autres princes, mais qu’elle a été la seule à exécuter. […] Stanislas, évêque de Cracovie & martyr, patron du Royaume, dont le Roi porte le nom, comme le portoit Stanislas Leczinski, Roi de Pologne, Duc de Lorraine. […] On porte aujourd’hui à sa mémoire & à son culte une atteinte aussi injurieuse que profâne, en faisans servir la solemnité de la fête à sa célébrité du théatre ; c’est-à-dire, au triomphe du vice, don son zele le rendit la victime. […] Pour mieux completter son triomphe, le Maréchal lui-même, à la tête de sa cohorte, donna la comédie, & en fut le premier acteur, malgré la dignité, la gravité de sa charge, l’une des premieres du royaume ; il courut les rues, au milieu d’une troupe de musiciens, de ménétriers, de danseurs, courant, chantant, dansant, s’arrêtant aux portes des maisons qui lui étoient attachées ; & qui, mêlant leur acclamations au bruit du charivari, le recevoient comme le nouveau chef de la République.

85. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Il est dans l’ordre que son exécution porte le même caractère légal, et qu’elle n’oblige, comme toutes les autres sentences, qu’après la notification juridique (la dénonciation publique). […] ) porte l’excommunication bien plus loin ; il veut qu’on avertisse les Princes et les Magistrats qui se sont obligés de chasser de leurs terres tous les Comédiens, ces hommes perdus : « Histriones, perditos homines, de suis finibus Principes et Magistratus ejiciant. » Il ne faut pas s’attendre qu’il y ait dans chaque diocèse une excommunication particulière portée contre les Comédiens, comme il y a partout une défense d’aller à la comédie, parce que des gens de tout diocèse peuvent aller au spectacle, et qu’on ne voit des troupes réglées de Comédiens avoir un théâtre que dans les grandes villes. […] Ce Père porte la sévérité jusqu’à priver de la communion ecclésiastique un homme qui sans être Comédien lui-même, s’occupait à instruire, à former, à exercer les Comédiens, comme les Régents dans les collèges passent une partie de l’année à préparer les jeunes Acteurs. […] Une ordonnance du 10 avril 1721 porte qu’après que les intéressés au privilège de l’Opéra auront prélevé sur le produit de chaque représentation six cents livres pour leurs frais, ils seront tenus de donner le neuvième du surplus aux Receveurs de l’Hôtel-Dieu.

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