Malgré tous leurs appas & leur cajolerie, Leurs yeux doux & riants sont pleins d’affeteries ; La mort, & non l’amour, pour punir leur tyran, Leur fera mieux que lui faire les yeux mourans.
Le mémoire historique que Favart a mis à la tête de sa farce, est plein de fautes & d’idées théatrales.
La vie du comte de Saxe est pleine de ce qu’on appelle foiblesse, & que sa religion n’approuva pas plus que la religion catholique.
La femme forte se lève de grand matin, parcourt toute la maison, s’instruit de ce qui s’y passe, met ordre à tout, règle ses domestiques, instruit ses enfans, distribue à chacun ses besoins & son travail, ne perd pas un moment ; pleine de force & de courage, de vigilance & d’adresse, le travail ne l’effraie pas, elle est capable des plus grandes choses, prend la quenouille & le fuseau, file le lin & la laine, fait à propos ses provisions.
Les Avis à son fils & à sa fille, sous un air empesé, peut-être trop sententieux, sont pleins de sagesse ; mais elle n’est pas suspecte de bigoterie.
Le Démon en effet toujours plein de malice et de ruses, rassemble sur les Théâtres tout ce que le monde à de plus éblouissant.
Dans une grande ville, pleine de gens intrigants, désœuvrés, sans Religion, sans principes, dont l’imagination dépravée par l’oisiveté, la fainéantise, par l’amour du plaisir et par de grands besoins, n’engendre que des monstres et n’inspire que des forfaits ; dans une grande ville où les mœurs et l’honneur ne sont rien, parce que chacun, dérobant aisément sa conduite aux yeux du public, ne se montre que par son crédit et n’est estimé que par ses richesses ; la Police ne saurait trop multiplier les plaisirs permis, ni trop s’appliquer à les rendre agréables, pour ôter aux particuliers la tentation d’en chercher de plus dangereux. […] En commençant par observer les faits avant de raisonner sur les causes, je vois en général que l’état de Comédien est un état de licence et de mauvaises mœurs ; que les hommes y sont livrés au désordre ; que les femmes y mènent une vie scandaleuse ; que les uns et les autres, avares et prodigues tout à la fois, toujours accablés de dettes et toujours versant l’argent à pleines mains, sont aussi peu retenus sur leurs dissipations, que peu scrupuleux sur les moyens d’y pourvoir. […] Dans le reste du Royaume, je vois Bordeaux, Rouen, grands ports de mer ; je vois Lille, Strasbourg, grandes villes de guerre, pleines d’Officiers oisifs qui passent leur vie à attendre qu’il soit midi et huit heures ; avoir un Théâtre de Comédie : encore faut-il des taxes involontaires pour le soutenir. […] Le monde intellectuel, sans en excepter la Géométrie, est plein de vérités incompréhensibles, et pourtant incontestables ; parce que la raison qui les démontre existantes, ne peut les toucher, pour ainsi dire, à travers les bornes qui l’arrêtent, mais seulement les apercevoir. […] Bientôt les fenêtres furent pleines de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs ; elles ne purent tenir longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maîtresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin, les enfants même éveillés par le bruit accoururent demi-vêtus entre les pères et les mères.