Je prie le Lecteur d’en être persuadé ; ce n’est qu’àprès une Etude réfléchie de la nature du nouveau Théâtre que j’ose en pénétrer les Mistères, & que je m’enhardis a donner des règles pour la composition de ses Poèmes.
On doit donc encore se flatter, ou du moins former des vœux, pour que ce parti religieux, si exigeant, ne parvienne pas à persuader au gouvernement de présenter des lois funestes, qui indiqueraient positivement le désir du ministère : 1°.
En vain se persuade-t-on, d’après une calomnie malheureusement accréditée, que des Confesseurs approuvent ou tolèrent ce genre de plaisir, et voient avec tranquillité leurs pénitents venir des Spectacles au Tribunal de la réconciliation, et passer de la Table sainte aux Spectacles… Point de règle plus fausse que de juger de la morale des Confesseurs par la conduite des pénitents. […] Il leur persuade que, pour être honnête homme ; il suffit de n’être pas un franc scélérat. » « J’aurais trop d’avantage, si je voulais passer de l’examen de Molière à celui de ses successeurs, qui, pour mieux suivre ses vues intéressées, se sont attachés dans leurs pièces à flatter une jeunesse débauchée et des femmes sans mœurs. » « La belle école que le Théâtre !
Cependant ces histoires même n’épargnent pas plus la scene que ses autres œuvres ; il doit en être bien persuadé, pour s’être permis de décréditer son idôle, & d’affoiblir le culte qu’il lui rend depuis si long tems ; la force de la vérité a pu seule les lui arracher contre son inclination & son intérêt, voilà les traits que je veux recueillir, je n’en garantis pas l’exactitude, il peut y avoir bien des choses altérées, sur tout dans ce qui intéresse la Réligion & le Clergé. […] Qui pourra se persuader que la fureur pour les spectacles fut telle, qu’on y donnoit tous les jours la comédie, & qu’elle étoit aussi frequentée qu’en tems de paix ?
En faut-il tant pour leur persuader ce que déjà elles croient ?
Il conseilla de même a Denys la lecture des Comédies de ce Poète, pour connaître les mœurs de la République d’Athènes : & c’était sans doute lui indiquer un bon délateur, un espion adroit, mais qu’on ne saurait se persuader qu’il estimât.
La secte ultramontaine considère que la religion, sous le point de vue qu’elle l’envisage, ne peut être maintenue et pratiquée que par la force, que par la terreur et par les supplices, tandis que la religion chrétienne, et je me fais un devoir de le répéter, est toute de paix, de douceur, et de charité : les gouvernements catholiques doivent donc être bien persuadés qu’ils n’obtiendront jamais la paix et la tranquillité, et ne feront jamais le bonheur des peuples, tant qu’ils souffriront dans leur sein, la secte ambitieuse et perturbatrice des jésuites.