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263. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Dans l’Avocat chansonnier, nom donné au premier personnage à cause de deux couplets sans esprit qu’il fait contre une femme, l’action principale est étouffée par quatre ou cinq scènes épisodiques entre le maître et son valet, entre le maître et son perruquier. […] Dans je ne sais plus quelle intrigue un Coquin demande à d’autres, comment il faut s’y prendre pour se délivrer des obstacles que leur oppose certain personnage, et l’un d’eux répond de sang froid : la riviere coule pour tout le monde J’ai vu, oui, j’ai vu tous les Spectateurs s’indigner de cette atroce application d’un Proverbe consolant dans son vrai sens ; j’ai vu frémir jusqu’aux Tartares ; les Tartares, Monsieur, sont la foule de gens sans aveu, qui, chaque soir, se répandent sous les galeries, dans le jardin et les différens jeux du Palais-royal.

264. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Il transforme le lecteur en tous ses personnages.

265. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

C’est aussi pour cela, que l’on court volontiers au théâtre, où l’on voit si bien faire ce personnage, & d’où l’on tire de si belles leçons : Theâtre mal-heureux, sur lequel on a veü naître de nos jours, quelque chose de pis, que ce qu’avoit celuy des Romains, où la pieté n’estoit pas tant décriée par les infidelles, qui l’ignoroient, qu’on l’a veuë l’estre aujourd’huy par des Chrêtiens, qui la connoissant, en ont fait leur fable & leur divertissement !

266. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Ajoutons à tant de témoignages si exprès, et si formels, les sentiments de beaucoup de personnages illustres en piété, qui ont fait des Sermons entiers contre la danse, et qui considèrent de près, et dans la lumière de la vérité, les péchés qui s’y commettent ordinairement, et qui naissent des regards, des attouchements et des entretiens, les condamnent encore, et les détestent comme un divertissement diabolique ; et ne croient point que personne se puisse innocemment exposer au péril qui s’y trouve, quelque chaste et quelque établi qu’il soit dans la mortification des sens.

267. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Mais, si votre pénitent est un roi, ou quelque personnage de sa maison, vous n’êtes pas si difficile, et ce qui était un gros péché pour ce pauvre roturier, n’est plus qu’une peccadille pour ces grands seigneurs.

268. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Et cela, Monsieur, ne doit pas trop vous surprendre ; car le Théâtre a ses Docteurs aussi bien que la Sorbonne ; et il y a peu de Comédies, du moins chez les Italiens, où il n’y ait un personnage qui contrefait le Docteur, et à qui on fait dire beaucoup de contrevérités et d’impertinences en forme d’oracles. […] N’est-ce pas là, Monsieur, un personnage bien digne du Docteur Angélique ? […] Mais Tertullien poursuit, et il fait une triste peinture des Spectacles qui suivront le Jugement dernier ; et c’est là que les Comédiens feront leur personnage. Mais quel personnage ? […] « Pourquoi, dit-il, les Comédiens seront-ils plutôt infâmes, que les jeunes gens dans les Collèges, que les personnes les plus sages, et quelquefois les plus qualifiées, les Princes mêmes et les Rois, les Prêtres et les Religieux, qui tous pour se divertir et sans scandale représentent des personnages dans les Comédies ? 

269. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Or ce qu’ils ont appelé Scène, regardait nommément les Comédies et Tragédies, esquelles certains, qu’on appelait mimos imitateurs et bateleurs, ou histrions, c’est à dire, joueurs en l’ancienne langue Toscane ; en latin ludiones, représentaient divers personnages, et diverses actions et aventures pour donner plaisir au peuple. Les Grecs les ont aussi appelés hypocrites, pource qu’un coquin, représente sur le théâtre la personne d’un Roi, et un tout autre personnage qu’il n’est, d’où vient que ce même nom est attribué à ceux qui font les dévots, et sous le voile de dévotion couvrent leur impiété ; ou qui font les gens de bien en apparence, et ne valent rien en effet. […] Et sur cela il raconte et déteste, ce qu’il dit avoir appris d’un des Juges, qu’en une compagnie de Comédiens, une femme qui jouait le personnage de la Madeleine, fut surprise en adultère avec celui qui jouait le personnage du Sauveur, et qui le représentait, en voix, gestes, et habits. «  Vilaine insigne, disait- il, et d’autant plus, qu’ils étaient ouïs avec un grand applaudissement du peuple, et souvent tiraient des larmes des spectateurs  ». […] Ils feignent des personnages desquels on ne trouve ni trace ni vestige : auxquels ils attribuent des discours forgés à plaisir, et si ineptement et lourdement, qu’ils semblent avoir voulu se moquer de Dieu et des hommes.

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