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76. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

D'ailleurs, je crois qu’on aurait de la peine à vous faire entendre raison sur le sujet de l’auteur des Hérésies imaginaires. […] Mais peut-on nier que cette traduction ne soit un excellent moyen pour conserver la pureté et l’innocence de ceux qui ne cherchant dans cet ouvrage que ce qu’on y doit chercher, qui est d’y prendre une teinture de l’air et du style de cet auteur, et d’y apprendre la pureté de sa langue, se tiennent à ce que la traduction leur explique, et sont détournés de lire le reste où le secours de cette traduction leur manque, par la peine qu’ils auraient à l’entendre ? […] N'est-il pas vrai, Monsieur, que vous avez bien de la peine à comprendre comment il peut y avoir des gens de cette humeur-là ? […] Cela vaut la peine que vous y songiez.

77. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

où il décide le contraire par ces paroles : « A l’égard de ceux qui vont à la Comédie, il y en a qu’il serait indécent et scandaleux d’y voir assister, comme sont les Religieux, et surtout les plus réformés ; et je vous avoue que j’aurais de la peine à les sauver du péché mortel, aussi bien que les Evêques, les Abbés et tous les gens constitués en dignité Ecclésiastique.  […] Il soutient qu’elle est supposée, qu’il a cherché partout sans l’avoir pu trouver ; qu’il n’est pas probable qu’un saint Evêque, tel qu’était saint Charles, ait fait une Ordonnance pour permettre la Comédie, lorsqu’on trouve le contraire dans le premier concile Provincial de Milan, où ce saint Archevêque parle avec ses Suffragants en ces termes : « Nous avons, dit-il, trouvé à propos d’exhorter les Princes et les Magistrats, de chasser de leurs Provinces les Comédiens, les Farceurs, les Bateleurs, et autres gens semblables de mauvaise vie, et de défendre aux Hôteliers et à tous autres sous de grièves peines, de les recevoir chez eux.  […] Qu’ils se plaignent plutôt d’eux-mêmes : c’est la juste peine de les avoir menées dans ces Ecoles infâmes, où l’on va admirer toutes ces intrigues, et les apprendre en même temps. […] Et l’autre défend aux Clercs d’assister aux Jeux du Théâtre, sous peine d’être interdits de toute fonction Ecclésiastique, Tit. 9. chap. 27.

78. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Il me paraît donc que la Tragédie d’Iphigénie peut rester telle qu’elle est ; sauf à examiner pourtant avec attention, s’il n’y a rien, dans les maximes et dans les expressions, qui puisse blesser la pureté des mœurs ; ce que je ne me suis pas donné la peine de rechercher. […] Ce n’est pas que j’ignore que mon Lecteur, s’il a retenu tout ce qu’il a lu jusqu’à présent, ne soit en droit de me regarder comme l’ennemi déclaré de la passion d’amour sur la Scène ; et j’avoue sans peine qu’il aura raison : cependant, autant que je suis contraire à cette passion, lorsque la représentation en est nuisible, et qu’au lieu de guérir une maladie, elle ne fait que la rendre plus dangereuse ; autant suis-je éloigné de l’exclure du Théâtre, toutes les fois qu’elle y pourra paraître avec utilité, et d’une manière qui tende à en corriger les inconvénients. […] Je ne sais si je me suis trompé ; mais, en tout cas, je soumets sans peine mon jugement à la décision de mon Lecteur, à laquelle je souscris aveuglément. […] Si pourtant on se donne la peine de lire avec attention la mort de César, de M. de Voltaire, je suis persuadé qu’on conviendra que, dans toute Pièce aussi bien imaginée et aussi rigoureusement écrite que celle-ci, les rôles des femmes peuvent être supprimés, sans que les Spectateurs les regrettent.

79. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Je lui conseille, encore une fois, de rejetter tout sujet un peu relevé, qui demande du travail de la part du Poète, & de l’attention de la part du Spectateur ; le Spectacle moderne n’en est point susceptible ; on l’avouera sans peine si l’on connait bien son genre & sa nature ; il semble dire ce Vers à tous les Auteurs dont il enflamme le génie : N’offrez point un sujet d’incidens trop chargé. […] La Tragédie est donc plus séconde que sa Rivale, & par conséquent moins difficile, puisque les sujets sérieux viennent s’offrir sans peine. […] Les jeunes Poètes qui se consacrent au Théâtre moderne ont peut-être certaine peine à rencontrer des Sujets.

80. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

On a peine à ne pas excuser Phèdre incestueuse et versant le sang innocent. […] Ce n’est point-là le Misanthrope : c’est un honnête homme du monde qui se fait peine de tromper celui qui le consulte. […] Belle instruction pour la jeunesse que celle où les hommes faits ont bien de la peine à se garantir de la séduction du vice ! […] Je me contenterai de montrer par exemple sensible que ces instruments ne sont ni des lois ni des peines, ni nulle espèce de moyens coactifs. […] N’est-ce pas elle qui met dans leurs yeux ce regard timide et tendre auquel on résiste avec tant de peine ?

81. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

A peine en tout un Siècle en voit-on deux ou trois Dignes de ton suffrage, et dignes de mon choix. […] Pardon, Madame, si je vous mène si loin pour vous y laisser : deux de mes Amis, que vous n’aurez pas de peine à reconnaître quand vous saurez qu’ils me viennent prendre pour aller à Berny, m’arrachent la plume des mains ; et ne me laissent que la liberté de vous assurer qu’on ne peut être avec plus de respect que je le suis, Madame, votre très humble et très obéissant serviteur.

82. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Toutes les bourses, fermées à l’aumône, s’ouvrent pour la comédie, et étalent à l’avidité du Publicain une fausse richesse qui irrite sa soif ; les frais de la construction, de la décoration, des habits, de l’entretien, s’imposent sans difficulté, se lèvent sans peine ; on ne trouve pas un sol pour les pauvres. […] Il a fallu pour cela parcourir bien des livres qui n’en valent pas la peine, pour trouver une perle dans le fumier.

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