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108. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Les actrices peuvent-elles s’en passer, le Parterre n’en exige-t-il point ? […] On a fait passer cette majesté volumineuse dans les vastes manches des robes du Palais, où on entreroit tout le corps, & dans l’immense robe qui suffiroit pour habiller trois ou quatre personnes. […] Ce goût a passé aux armoiries, Toutes y est blasonné de queues. […] Quoi de plus gentilhomme qu’une belle & longue queue, bien recoquillée qui passe élégamment entre les cuisses de l’animal, & vient fierement avec sa houpe surgir par derriere l’épaule. […] Quelques Ordres de Chevalerie passent ces bornes, & donnent à leur grand Commandeur le droit de queue au bout du manteau, ce qui figure mal avec le casque & l’épée.

109. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

C’est dommage que ces scènes se soient passées à mille lieues l’une de l’autre. […] Les femmes publiques ne sont pas encore passées en contribution. […] Mais on civilisa la plainte, & la procédure fut livrée au barreau : de l’épée le différend passa à la plume, & du champ de bataille au greffe. […] Son Dom Quichotte, prince fameux à Varsovie par des manœuvres de toutes especes, se déclara hautement pour sa Dulcinée, défia son ennemi, mit la lance en arrêt, & le menaça de la lui passer à travers le corps. […] Les partisans du prince se rassemblent, & de concert ils passent dans les loges & le parterre.

110. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Jamais au reste aucun Tribunal de justice n’a ordonné d’exécuter des fiançailles passées avec des Comédiens, ni ne leur a accordé des dommages et intérêts, quelque triste fruit qui en ait pu éclore. […] On ne connaît qu’un trait trop singulier pour le passer sous silence. […] Aucun cependant n’a voulu s’en avouer l’auteur, elles ont toutes passé sous le nom d’un autre. […] Ce n’était pas même l’intérêt des traitants de l’attaquer du côté de la profession ; la dérogeance d’un Comédien est personnelle, et ne passe pas à la famille, elle est passagère, et ne dure que pendant qu’il exerce. […] Néron en était si enthousiasmé qu’il y passait sa vie, se mêlait avec les Acteurs, chantait, jouait des instruments, disputait le prix, qu’il était bien sûr de gagner.

111. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

Et ce qui doit être de grande considération sont les paroles de Tite-Live« Quod genus ludorum ab Oscis acceptum tenuit juventus nec ab Histrionibus pollui passa est. », qui dit qu'après l'établissement des Jeux Scéniques, les jeunes gens qui jouèrent les Fables Atellanes, ne permirent jamais aux Histrions de se mêler avec eux, de crainte qu'ils ne corrompissent les innocentes railleries qui s'y faisaient ; Car puis qu'il est certain que les Comédiens et les Tragédiens ont toujours été dans un rang élevé au-dessus des Atellans, ils ont été bien moins capables de souffrir ce mélange des Bouffons, ni le commerce de leurs honteuses plaisanteries. […] Il ne faut pas non plus s'imaginer que les Comédies et les Tragédies aient jamais fait partie essentielle et nécessaire des Jeux Scéniques ; car ils furent institués et joués sans elles durant cent cinquante ans ou environ, depuis le Consulat de Stolon, jusques au temps de Plaute et de Nevius, devant lesquels je ne trouve point que Rome les ait connues, et si tôt qu'elles eurent acquis de l'estime, on les fit passer dans la célébration de tous les Jeux pour en augmenter la magnificence et le plaisir, comme on sait que les Comédies de Térence ont été représentées aux Jeux Megaliensc, Romains et autres. […] « Quod genus ludorum ab Oscis acceptum tenuit juventus nec ab Histrionibus pollui passa est. » « Si Mimus est, riseris ; si funerepus, timueris ; si Comœdia faveris. » Cicer. pro Flacco.

112. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Elizabeth, mariée au Roi d’Espagne, passa pour avoir été empoisonnée sur le soupçon de ses amours avec Dom Carlos, fils de son mari. […] Il est passé en proverbe : Dieu nous garde de la messe du Chancellier. […] Le premier fut en Orient. mais ne passa pas le temple de Delphes, où il fut vaincu, & se donna la mort. […] Cathérine ne passa-t-elle pas pour avoir trop aimé son troisieme fils Henri III. […] Sans quoi nous eussions passé pour de grands gueux.

113. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Il faut qu’un Musicien vienne lustrer & embellir les paroles du Poète : on lui doit donc presqu’à chaque Pièce la connaissance d’un homme de génie & d’un Compositeur célèbre ; Eh, combien ne nous en fait-il pas passer en revue ! […] Ce qui se passe sous nos yeux nous oblige à n’en point douter.

114. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

Ce Spectacle tient des anciennes Comédies, (dont on a parlé Note Comédie, nombre 8.) composées de simples Dialogues, & presque sans action, dont les Personnages étaient pris dans le bas-peuple ; les Scènes se passaient dans les Places ou dans les Cabarets, suivant qu’elles étaient Plataires ou Tabernaires. […] La Pièce rentra dans le néant avec son Auteur ; mais la justice du premier & la générosité du Philosophe passeront à la postérité.

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