Je ne disconviens pas que le théâtre n’étale quelques maximes assez passables, mais de combien d’erreurs et de faussetés sont-elles mêlées, combien de sentiments Païens et pis que Païens. […] Quant aux indécences et aux libertés de l’ancien théâtre contre lesquelles on ne trouve pas étrange que les Saints Pères se soient récriés, je dirai encore à notre confusion que les tragédies des anciens Païens surpassent les nôtres en gravité et en sagesse, ils n’introduisaient pas de femmes sur la Scène, croyant qu’un sexe consacré à la pudeur ne devait pas ainsi se livrer au public, et que c’était là une espèce de prostitution, j’avoue qu’il y avait souvent de l’idolâtrie mêlée et que leurs pièces comiques poussaient la licence jusqu’aux derniers excès, mais les nôtres sont-elles fort modestes, ce que vous appelez les farces n’a-t-il rien qui alarme les oreilles pudiques ?
Les païens mêmes croyaient qu’un sexe consacré à la pudeur, ne devait pas ainsi se livrer au public, et que c’était là une espèce de prostitution.
Dryden ; et quand il serait vrai que ce Comique Païen le surpasse, j’ai déjà paré cette objection. […] elles ont été désapprouvées par les Païens mêmes. […] Dryden n’a pas de son côté les Païens mêmes pour justifier ses singularités ; sur quel fondement les appuie-t-il donc ? […] Dans son Apologétique, il adresse ainsi la parole aux Païens. […] répond à une objection des Païens, et en vient au sujet que je traite.
Platon même, quoique Païen, veut que ceux qui dansent soient modérés dans cet exercice.
Page 22 Les philosophes de tout temps s’opposèrent à l’ambition, et déjouèrent les prétendus miracles des prêtres des païens. […] De la Comédie et des Comédiens chez les païens et chez les chrétiens. […] Page 101 Chez les païens, les comédiens empruntaient de la mythologie, le sujet de leurs comédies. […] Page 105 Le clergé, à des époques plus ou moins reculées, employait la religion, à l’exemple des païens, pour émouvoir puissamment leurs spectateurs.
Peut-être avez-vous oublié en écrivant votre lettre que la Comédie n’a point d’autre fin que d’inspirer des passions aux spectateurs, et que les passions dans le sentiment même des Philosophes Païens, sont les maladies, et les poisons des âmes. […] On n’y voit que la Morale des Païens, et l’on n’y entend que le nom des faux Dieux. […] « Saint Grégoire de Nazianze, dites-vous, n’a pas fait de difficulté de mettre la Passion de Notre-Seigneur en Tragédie r », mais quoiqu’il en soit, si vous prétendez vous servir de cet exemple, il faut vous résoudre à passer pour un Poète de la Passion, et à renoncer à toute l’Antiquité Païenne. […] L’un ôte tout le poison que les Païens ont mis dans leurs Comédiesad, l’autre en compose de nouvelles et tâche d’y mettre de nouveaux poisons, l’un enfin fait un sacrifice à Dieu en travaillant utilement pour le bien de l’Etat et de l’Eglise, et l’autre fait un sacrifice au Démon (comme dit saint Augustinae) en lui donnant des armes pour perdre les âmes. […] Pour justifier la Comédie qui est une source de corruption, vous raillez la pénitence qui est le principe de la vie spirituelle, vous riez de l’humilité que saint Bernard appelle la vertu de Jésus-Christ, et vous parlez avec une vanité de Païen, des actions les plus Saintes et des Ouvrages les plus Chrétiens.
Ils feront dix hérésies pour un bon mot : les Païens sont leurs oracles, la mythologie leur théologie, les métamorphoses d’Ovide leur évangile. […] des impiétés, des impuretés, pour être prises de la Bible, sont-elles moins dangereuses sur le théâtre que celles de la mythologie Païenne ? […] N’est-ce pas même une adresse du Démon pour faire regarder avec plus de sécurité et pratiquer avec moins de remords ce que la religion semble avoir consacré, et faire mépriser une histoire et des personnages où l’on trouve les mêmes aventures que dans les romans, imitateurs des Païens, qui canonisaient le crime par l’exemple des Dieux : « Quod Divos decuit, cur mihi turpè putem ? […] Ce cœur double marche par des voies différentes ; cet Acteur me bénit dans la bouche, me maudit dans le cœur, ses discours sont chrétiens, ses œuvres Païennes, sa créance impie, il ne mérite que mes anathèmes : « Væ homini nequam, ingredienti duabus viis. » Le Sage fait dans ses proverbes deux comparaisons qui ne sont pas flatteuses, 1.° Les bonnes maximes dans la bouche d’un fol sont comme des épines dans la main d’un ivrogne : 2.° Comme il est inutile à un boiteux d’avoir la jambe belle, ainsi les sentences sont déplacées dans la bouche d’un insensé. […] Les Comédiens ont quelquefois enfreint la défense de porter des habits ecclésiastiques et religieux, en faisant paraître des Abbés déguisés et des Prêtres juifs ou Païens habillés à peu près comme les nôtres.