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131. (1824) Du danger des spectacles « INTRODUCTION. » pp. 1-3

Sans doute, nous sommes loin d’avoir discuté le sujet dans toute son étendue ; nous nous sommes contenté d’en mettre un léger aperçu sous les yeux du lecteur : mais, quelque bornées que soient les limites que nous nous sommes imposées, nous ne doutons pas que ce petit nombre de pages n’appelle la plus sérieuse attention.

132. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Au peuple près & aux gens de la campagne, tout le monde en porte, & plusieurs à l’excès, & il y en a grand nombre de l’un & de l’autre sexe, pour qui chaque jour il faut moins de farine en pain, qu’il ne lui en faut en poudre. […] Une infinité d’Ecclésiastiques de tous les rangs, depuis la premiere Dignité jusqu’au dernier Bedeau, ose y paroître couvert de poudre, & même monter à l’Autel, quoique le nombre de ceux qui y montent soit petit, un Prêtre curieux de sa parure, a peu de goût pour célébrer la sainte Messe, & il fait bien. […] Si les Perruquiers avoient le droit exclusif de coëffer les Dames, pourquoi laissoient-ils établir des Coëffeuses, dont le nombre est si considerable ? […] Tout le théatre n’est lui même qu’une espece de fard, non seulement parce que acteurs, actrices, danseuses, figurantes, & tout ce qui y paroit, est réellement fardé, & même un grand nombre des spectateurs & des spectatrices, jusqu’aux personnages des peintures & des tapisseries ; mais parce que tout l’appareil de la scéne & tout l’art Dramatique n’est que du fard ; geste, déclamation, chant, danse, habit, décoration, tout cela ne fait que farder quelques pensées communes, qu’il fait valoir, & qui dépouillées de tout cet extérieur imposant se réduisent à rien. […] On ne sentoit plus la douceur, la légereté, les inflexions qui en expriment les nuances des sentiments, & donnent beaucoup de grace à la déclamation ; ils étoient en grand nombre ; on en avoit pour chaque rôle, ils représentoient des hommes, des femmes, des viellards, des jeunes gens, des princes, des esclaves ; l’acteur les prenoit en entrant sur la scéne, & les quittoit en sortant ; cet usage étoit commode, on n’avoit pas besoin de composer son visage : acteur, ou actrice, jeune ou vieux, laid ou joli, le visage étoit tout fait, & la tête toute coëffée ; mais aussi étoient-ils toujours les mêmes, on ne pouvoit ni peindre les mouvemens des passions, ni diversifier le feu des regards, ni répandre à propos les graces du souris ; & ce qui est le plus terrible pour une femme, sa beauté étoit cachée, & ne pouvoit faire de conquêtes ; on ne conservoit pas le chef-d’œuvre de la toilette, dont ces vilains masques dérangeoient toute l’architecture.

133. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Grand nombre de comédies ne valent que là-dessus plusieurs dont le titre même est une grossiereté, & le tissu une obscénité perpétuelle. […] Heureusement tout n’est pas théatre : le plus grand nombre des époux est fidelle. […] Les plaintes ordinaires des maris & des femmes, les raisons du refus de tous les célibataires, tournées de mille manieres, assaisonnées de toutes les plaisanteries, les grossieretés, les obscénités, que l’imagination a fourni aux Auteurs, ou que leur mémoire a ramassé dans les halles, tout cela absolument faux dans le plus grand nombre des mariages, fût-il vrai dans quelques-uns, la religion, la patience, la soumission à la volonté de Dieu, la charité qui gagne tout, seroient pour un Chrétien une solide consolation, un trésor de mérite. […] On charge même le portrait, on exagère les peines, on grossit les fautes, on multiplie à l’infini le nombre des infortunés. […] La comédie de l’Avare, l’une du petit nombre des bonnes pieces de Moliere, est scandaleuse sur ces article.

134. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-3

[Introduction] ON a pu remarquer dans le nombre infini d’anecdottes de toute espece, répandues dans cet ouvrage, que tout s’éleve contre le théatre, ceux même qui le louent & le fréquentent.

135. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Ce nombre honnête de rasades valoit bien un Temple de Bacchus, qu’on avoit eu tort de ne pas élever ; mais qui y suppléa. […] Chapitre 70, rapporte que ce Cardinal étant Légat du Pape à Florence, on y fit des réjouissances ridicules, on fit crier que tous ceux qui voudroient savoir de nouvelles de l’autre monde, en apprendroient le premier Mai sur le Pont de la Ville ; au jour marqué parurent sur la riviere Darne, un grand nombre de barques, remplies de personnages qui représentoient l’enfer, des feux, des fouets, des roues, & divers instrumens de supplices, des Dragons, des Serpens, des démons, des hommes nuds qu’on frappoient, qui crioient & hurloient comme des Damnés dans les tourmens ; mais rien ne pouvoit être plus tragique, que ce qui termina cette scene, dans le tems qu’on étoit le plus attentif, le Pont qui étoit de bois, trop chargé par la foule immense du peuple, tomba tout à coup. […] Qu’il y a bien de choses permises, qui sentent le luxe, la magnificence de bâtimens, le nombre des domestiques, le théatre public ; parce que le peuple aime les spectacles. […] Ce ne fut qu’en 1725 qu’on vit disparoître en peu d’heures tous ces monuments de la gloire du Grand Henri, qu’il y avoit lui-même fait éléver, pour y substituer plusieurs rangs de loges, tout au tour, & de tous côtés des peintures grotesques, grand nombre de particuliers qui ont fait des théatres de société ont offert à Thalie de pareils sacrifices, de ce qu’il y avoit de plus beau dans leurs appartements.

136. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Des noms du lieu & du nombre des Cirques. […] Le nombre des tours ou des courses qu’il faisoit faire (car cela est encor en question) a esté en Grece iusqu’à douze fois, à Rome, iusqu’à sept, & Domitian les reduisit à cinq. […] Mais le second dependoit de la pure indulgence de l’Empereur, qui voulant reconnoistre le merite d’un Gladiateur qui avoit emporté un certain nombre de victoires, luy donnoit ce congé solemnel, & luy permetoit de gouster le repos & de vivre affranchy de la servitude & de l’infamie de sa premier profession. […] Mais d’ailleurs le plaisir agissant sur les esprits avec autant de force que la Religion, plusieurs particuliers regalerent leurs amis ; pendant ou apres les Festins, d’une ou deux paires d’Athletes, ou de plus grand nombre selon la depence qu’ils en vouloient faire.

137. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Dans le grand nombre d’ouvrages qu’on a écrits contre le théâtre, on n’a guère traité la question s’il est permis d’aller à la comédie les jours de fête. […] » La terrible vérité du petit nombre des élus a-t-elle besoin de preuves ? […] Le grand nombre des mondains qui vont habituellement à la comédie, ne l’observent pas mieux : que leur dirais-je ? […] Pour le petit nombre des amateurs qui l’observe, je lui représenterai que non seulement l’esprit de pénitence proscrit toutes ces voluptés, mais qu’en particulier deux choses condamnent les spectacles dans la loi du jeûne. 1.° Le jeûne doit être exempt de péché et accompagné de bonnes œuvres. 2.° Le véritable jeûne ne se borne pas à la privation des aliments, il embrasse tous les plaisirs : « Frustra corpori esca subtrahitur, nisi mens ab iniquitate reveretur. » S. 

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