S’ils sont entrés dans un semblable détail, c’est qu’ils l’on cru nécessaire ; & c’est avec raison. […] On en voit la preuve dans le Sorcier, dans Tom-Jones, où le Théâtre est long-tems rempli de presque tous les Acteurs nécessaires à l’action de la Pièce.
S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la représentation. […] Ces grands génies auraient-ils mis tous leurs soins à faire dire à leurs Personnages des choses frappantes & sublimes, s’il n’avait été nécessaire que de combiner une intrigue ?
Il serait à souhaiter que les Auteurs qui consacrent leurs veilles au nouveau Spectacle, ainsi que ceux qui travaillent pour l’Opéra-Sérieux, fussent à la fois Poètes & Musiciens ; ils composeraient avec plus d’art les paroles qu’ils destinent pour le chant ; ils sentiraient d’abord si elles se prêteront à la modulation, si elles ont la douceur ou la force nécessaire. […] Il est pourtant nécessaire que le Musicien soit instruit, pour être en état de sentir ce qu’éxigent telle pensée, telle situation ; & pour peindre avec de vives couleurs ce que le Poète ne fait souvent qu’indiquer.
L’unique motif qui m’a porté à l’entreprendre, c’est le mérite de l’original si reconnu en Angleterre, que je me suis aisément persuadé que la traduction n’en déplairait pas en France : j’ai même cru qu’elle pouvait être en quelque sorte nécessaire aux deux Nations conjointement. […] « Heureux, si le Théâtre au bon sens ramené, N’avait point, de l’amour aux intrigues borné Cru devoir inspirer d’une aveugle tendresse Aux plus sages Héros la honte et la paresse : Peindre aux bords de l’Hydaspe Alexandre amoureux, Négligeant le combat pour parler de ses feux, Et du jaloux dessein de surprendre une ingrate Au fort de sa défaite occuper Mithridate : Faire d’un Musulman un Amant délicat Et du sage Titus un imbécile, un fat, Qui coiffé d’une femme et ne pouvant la suivre Pleure, se désespère, et veut cesser de vivre … … … … … … … … … … … … Mais on suppose en vain cet amour vertueux : Il ne sert qu’à nourrir de plus coupables feux L’amour dans ces Héros plus prompt à nous séduire, Que toute leur vertu n’est propre à nous instruire. » Au regard des Anglais, que la paix multiplie chaque jour dans le Royaume, ils seront bien aises d’avoir un excellent Auteur de leur nation traduit dans une langue qu’il leur est nécessaire de savoir pour vivre en un pays étranger avec quelque plaisir et quelque satisfaction. […] Enfin j’ai ajouté certaines liaisons du discours, dont l’Anglais peut se passer, et que nous autres nous jugeons nécessaires.
Il est vrai que la reconnoissance de Luzignan, & de ses enfans, est un épisode étranger à la piéce, & qui n’y est pas trop nécessaire, si ce n’est pour la remplir. […] Il faut imaginer des signes qui ne laissent aucun doute sur les objets reconnus, & on a de la peine à leur donner ce dégré d’authenticité qui leur est nécessaire. […] Mais Racine lui-même n’a pu l’y rendre nécessaire. […] Dans cette scène où Nérestan détermine Zaïre à recevoir les eaux du baptême, ne devoit-il pas prendre avec elle, dans une conjoncture si favorable, toutes les mesures nécessaires pour cette cérémonie ?
Loin de trop présumer de mes forces, en mettant au jour cet abrégé des règles les plus nécessaires au Théâtre, je n’ai cherché qu’à montrer avec quel zèle je saisis les occasions d’être utile ; & combien je serai flatté d’écrire désormais dans un genre qui distingue l’homme de Lettres, & qui lui mérite seul ce nom respectable. […] ces petites Brochures agréables qui ne contiennent rien dont il soit nécessaire de charger sa mémoire ?
JE rassemble ici ces trois qualités nécessaires au Drame, parce qu’elles doivent être unies dans une Pièce de Théâtre. […] De fameux Auteurs soutiennent qu’elle est nécessaire aux Drames. […] Une seule & même action est absolument nécessaire, personne n’en doute : or, en fesant changer souvent le lieu de la Scène, on semble ajouter une nouvelle action. […] Si elle représentait une rue ou la campagne, on n’y serait pas pour cela règner une nuit obscure ; une lueur assez forte éclairerait les objets, répandrait autour d’eux l’éclat nécessaire ; & ce serait à la Lune qu’on s’imaginerait la devoir, ou à d’autres causes étrangères. […] Ils ont cru qu’étant nécessaire de jetter de l’intérêt dans un Drame, & l’Opéra-Bouffon, ou la Comédie-mêlée-d’Ariettes n’étant fondés presque sur rien, il fallait doubler les personnages, afin que la variété des objets le rendit au moins supportable.