En un mot, le fond de la chose roule sur cette circonstance ; savoir que Polybe âgé de quatre-vingt-dix ans est mort, et qu’on s’étonne qu’il ne soit pas mort plus tôt. […] Virgile en un mot sait conserver tout ensemble et ce grand sens et ce beau feu qui font les génies supérieurs. […] En un mot, toute cette pièce est très édifiante : on n’y donne que des leçons de piété, on n’y chante que de saints cantiques ; et on ne la joue point sur un Théâtre public. […] En un mot, le Sacerdoce est un état noble. […] [NDE] On ne trouve pas ce mot dans les dictionnaires et on voit mal une référence au roi de Perse Cambyse.
En un mot, l’homme sans préjugés attaquera les nôtres ; et il en est que l’on doit respecter. […] En un mot, cet exemple épouvantable des horreurs de la superstition n’en serait pas le remède, mais peut en être le préservatif. […] Rousseau ne dit pas un mot. […] Rousseau désapprouve avec raison ce jeu de mots, et il s’écrie : et voilà comme on avilit la vertu ! […] La plupart des disputes philosophiques ne sont que des disputes de mots.
La voilà donc la grande Pythonisse, vêtue de blanc, pour marquer la pureté de ses mœurs ; car depuis la défunte Daphné, Apollon n’aime que les vierges ; aussi les muses font-elles appellées les chastes sœurs ; pere des poëtes, aussi chastes qu’elles ; la voilà l’intime amie de Voltaire, l’héroïne de toutes les pieces, qui a rempli de son nom tous les théatres, depuis Rouen jusqu’à Vienne, à Varsovie, à Petesbourg & au Palais de délices ; qui a fait résonner tous les échos, de sa voix mélodieuse, qui a allumé tant de passions, fait composer tant de vers, fait tourner ; la tête à l’Avocat Huerne, qui voit à ses pieds toutes les autres actrices, comme un grand chêne porte sa tête chenue au-dessus des nuages, & daigne à peine régarder les petits arbrisseaux qui croissent au tour de lui ; qui a formé pour le théatre sa chere fille, la charmante Hus, vestale comme elle ; en un mot, & c’est tout dire, ce mot renferme tous les éloges ; la voilà l’incomparable Clairon, qui à pas lents, & d’une démarche majestueuse, d’un air de reine, accompagnée des graces, des jeux, des ris, des talens, s’avance vers la statue du Dieu Voltaire. […] On a beau emboucher la trompette, & entasser des mots qu’Horace dit être d’un pied : Sesquipedalia verba . […] On ajoute la puérilité au galimathias, au délire ; enfin, qu’est-ce que cette Orgie dont il est confus , ce mot n’est là que pour la rime. […] Ce mot Idolâtre, qui revient plusieurs fois, n’exprime que trop bien la folie du théatre & de ses amateurs, Racine a donc formé ce grand homme. […] Tous les jours, & par-tout on voit des convois dans les rues, des funérailles dans les Eglises, des chants lugubres, des drapeaux mortuaires, des ossements, des têtes de morts, & de morts véritables dans la bierre, des tombeaux ouverts ; en un mot, les mêmes objets qui devroient encore plus nous frapper, puisqu’ils nous intéressent bien plus que les représentations ; mais on y est accoutumé.
La comédie Italienne a porté si loin dans tous les temps & la malignité & la licence, que sacrifiant les mœurs & les personnes à la fureur de dire un bon mot, & de faire rire le parterre, elle força Louis XIV à la chasser du royaume. […] Et je ne doute pas que leur décence n’ait contribué à les faire tomber : on n’aime que ce qui peint naturellement & fait saisir vivement l’objet des passions criminelles, suit leur marche, excite leurs sentimens, en fait goûter le plaisir, en assure les progrès, aiguise leurs traits émoussés par la satiété, en un mot, allume, ranime, entretient les ardeurs de la concupiscence & le foyer du péché. […] Tout est faux dans ces réflexions soi-disant philosophiques : chaque mot démontre l’aveuglement d’un enthousiaste. […] Ce mot barbarisme, terme de grammaire, comme le solécisme, signifie une faute contre la langue par un terme ou une phrase qui n’est point d’usage. […] L’Auteur finit par ces mots, la fin de nos erreurs sur nos opinions : expression louche, qui ne rend pas ce qu’il veut dire.
Y a-t-il un mot de Jésus-Christ, de son Eglise, de ses mystères, des vertus évangéliques, l’humilité, la mortification, la pauvreté, le recueillement ? […] Nos Apôtres de l’hôtel de Bourgogne sont admirables, lorsqu’à la faveur de quelques mots raisonnables que dira un Acteur ordinairement subalterne, ils s’imaginent avoir trouvé un passeport à la licence théâtrale. […] Qu’est-ce encore que ce mélange affreux de blasphème, et de quelques mots de dévotion, de morale et de crimes, de pruderie et d’obscénité, où le mal l’emporte cent fois sur le bien ? […] Le dévotion est reléguée dans la bouche d’un valet, d’un paysan, qui dit quatre mots dans son jargon maussade, et ne paraît qu’un importun ennuyeux et ridicule ; le crédit et l’agrément sont tous pour l’impiété ; la tristesse, le dégoût, le mépris pour la piété. […] [NDE] Ici, le mot signifie que les intérêts de Dieu et ceux du monde ne peuvent pas se mélanger.
Cependant la Cour, par grâce, n’a pas voulu user de cette rigueur (refuser l’audience) envers un corps à qui on ne donne pas même le nom de Communauté, mais de troupe, dont on ne connaît pas l’établissement par une voie juridique. » On sait le bon mot de M. de Harlay, premier Président, à qui les Comédiens venaient demander quelque grâce : l’Orateur ayant débuté par ces paroles : ma compagnie vous demande telle grâce, M. de Harlay l’interrompit, et lui dit : « avant que de répondre à votre compagnie, il faut que je consulte ma troupe », et le renvoya. […] 354.), pour peindre l’excès de l’infamie d’une femme de qualité qui s’était absolument oubliée, il dit qu’elle en était venue à ce comble de bassesse, que de s’abandonner à des Comédiens, qu’il compare à des esclaves et des muletiers crasseux : « Servus, aut pulvere conspersus Mulio, aut Histrio scenæ ostentatione traductus. » Le Traducteur remarque que ce mot ostentatione traductus, en peignant les fonctions de Comédien, ajoute à l’infamie. […] une foule de Chrétiens se rassemble dans une salle pour applaudir à une troupe d’excommuniés qui ne le sont que par le plaisir qu’ils leur donnent. » C’est une question chez les Jurisconsultes si ces deux mots, infamis, inhonesta persona, marquent deux choses différentes, quoique ordinairement réunis, et je le crois avec le plus grand nombre. […] Commode, Caracalla, en un mot tout ce qu’on a vu de monstres sur le trône des Césars, ont été fous du théâtre ; ils entretenaient et souvent causaient leurs excès. […] Il y assistait même quelquefois malgré lui, mais sans y donner aucune attention ; il s’y occupait de choses utiles, lisait, apostillait ses lettres, donnait audience à ceux qui lui présentaient des requêtes ; en un mot il y était comme s’il n’y était pas.
Pour moi qui ne suis point de Port-Royal et qui n’ai de part à tout ceci qu’autant que j’y en veux prendre, je crois que sans vous faire d’affaire avec le P. du Bosc, ni avec M. de Marandéb, je vous puis dire un mot sur le sujet de votre lettre. […] Dites le vrai, Monsieur, l’envie de dire un bon mot vous a emporté, et vous n’en avez pas vu les conséquences. […] Car de répondre comme un écho qui répète les mots qu’on lui dit, que c’est l’auteur des Hérésies imaginaires qui en est un, cela pourrait passer à la Chine où l’on ne connaît ni l’un ni l’autre. […] Le voici : c’est que « les bons mots (des Chamillardes) ne sont d’ordinaire que de basses allusions, comme quand on dit que le grand O de M. […] [NDE] « Empoisonneurs publics » : expression d’abord employée par Nicole dans Les Hérésies imaginaires pour désigner les poètes et faiseurs de romans et reprise par Racine qui reprochait à Nicole ces mots.