La mort de son pere (le Prince de Condé) y ajouta un nouveau motif. […] Elle suivoit l’exemple de la veuve du Duc de Guise, qui demanda à ce tribual d’informer contre Henri III, sur la mort de son mari & de son beau-frere. […] Ecrit trouvé après sa mort, dont on donne l’extrait. […] C’étoit au Passage du Rhin qu’il fut tué roide mort. […] On mit après sa mort son cœur à l’un & son corps à l’autre.
Ils préparent les charmes, et les douceurs qui emportent la concupiscence ; et ensuite « quand la concupiscence a conçu, elle engendre le péché, et le péché étant accompli il engendre la mort ». […] Ne perdez pas par votre exemple celui pour qui Jésus-Christ est mort. » « Noli.… illum perdere pro quo Christus mortuus est. » Rom. c. 14.
Mais jetons un coup d’œil rapide sur les ministres d’une religion austère, sur ceux mêmes qui en suivent extérieurement les préceptes, sur tous ceux qui la font servir à leurs lâches projets, soit pour satisfaire leur envie, soit pour protéger leur ambition, et nous trouverons comme compagnes inséparables de leurs caractères : l’insatiabilité, qui les rend avides de richesses, d’honneurs et de vénération servile ; l’égoïsme, qui les porte à tout faire pour eux-mêmes et à ne rien rapporter aux autres ; insensibilité, qui, après avoir endurci leurs cœurs à la vue des maux qui accablent l’humanité, à l’aspect des souffrances qui précèdent la mort, et que, dans leurs exercices, ils sont appelés à contempler, rend leur âme inaccessible aux douces impressions de la vertu et aux charmes de la sociabilité ; la cupidité, qui les rend sévères pour ceux dont la misère réclame des soins qu’elle ne peut assez récompenser, adulateurs et serviles auprès de ceux à qui les richesses et le faste permettent de faire de nombreux sacrifices. […] [NDE] Le nuit de sa mort, Pier Soderini se présenta à la porte de l’Enfer ; mais Pluton lui cria, Comment, l’Enfer, âme stupide ?
Néanmoins ces espèces sont mortes et trop limitées, pour rendre nos sens et nos esprits satisfaits ; c’est pourquoi les Théâtres entreprennent d’achever, ce qui manque à tous ces arts, et de nous faire voir les choses éloignées, avec des expressions plus vives, qui emportent même quelques avantages sur le naturel. […] On y voit les premières complaisances, d’une beauté qui se terminent en des adultères, en des sacrilèges, en des jalousies enragées ; l’on y déploie tous les artifices de la perfidie, toutes les fureurs du désespoir ; tous les massacres, tous les venins de la cruauté, toutes les horribles cérémonies des démons ; les éléments sortent de leurs places, les furies de l’enfer, les morts des sépulcres, les Dieux de leur trône ; on va chercher les autres mondes pour soutenir les intérêts de cette funeste et malheureuse passion.
A peine fut-elle affermie sur le trône par la mort de Cathérine d’Aragon, dont elle avoit pris la place, qu’elle en fut honteusement précipitée. […] Sa mort mit fin à ses variations, à ses cruautés, à ses débauches. […] Ces dettes furent payées par l’Etat après sa mort tant bien que mal. […] La mort lui enleva ses deux Adonis, fort différens l’un de l’autre. […] Les larmes coulerent des yeux de l’un ; la mort ferma les yeux de l’autre.
Paul, &c. ou quelqu’un de ces dialogues des morts, où les interlocuteurs sont Achille & Tersite, Homere & Chapelain, Ovide & Caton, &c. […] On les a donnés au public après sa mort, dans le même temps qu’on a donné pour sujet du prix l’Eloge de Moliere. […] Moliere étoit triste & jaloux, toute sa vie sa femme fit son malheur, & après sa mort elle demandoit des autels pour son divin mari. […] Je le crois grand Poëte, parce qu’on récitoit ses vers après sa mort, & qu’on l’a laissé mourir de faim pendant sa vie. […] Cette froide & triviale antitese de vie & de mort, ne seroit-ce pas une plainte de l’auteur contre un siecle ingrat qui laisse mourir de faim les admirateurs de Moliere ?
On jouoit Psiché, je vous assure que M. étoit Psiché, enlevée comme elle dans un séjour enchanté, aussi surprise, aussi charmée qu’elle ; & la représentoit mieux à l’arrêt de mort de Psiché & la pompe funèbre qui ce suit ; elle pleura après s’être long-temps contrainte, l’honneur avoit combattu dans sa petite ame, mais enfin l’honneur qui n’est pas accoutumé à être le plus fort céda, & le mouchoir fut inondé de larmes, elle voulut s’en aller ou se cacher au fonds de la loge, elle s’imaginoit être déshonorée ; nous eûmes bien de la peine à la rassurer, je lui reprochai qu’elle étoit bien sensible : elle répondit, que ce n’étoit que la pitié ; mais quand les scènes de Psiché & de l’amour vinrent, elle ne le fut pas moins, & il n’étoit plus question de pitié, un air de joie douce & vive étoit peint sur son visage, & sa beauté n’y perdoit pas. […] Parmi ses Dialogues des morts on en trouve un entre Molière & Paracelse ; ce sont deux Charlatans qui se disent leurs vérités. […] Calvin étoit mort avant Cromvel, il n’a jamais dogmatisé en Hollande, & il ne parut plus en France depuis qu’il eut levé le masque. […] Godeau ne fut pas toujours le même, il se destinoit au monde, il eut une maîtresse qu’il aimoit beaucoup, pour qui il a composé des ouvrages tendres ; il est vrai, mais non pas licencieux, cette fille ne voulut point de lui, parce qu’il étoit laid & petit ; le mauvais succès de ses amours n’a pas peu contribué à lui faire quitter le monde, & il le fit de bonne foi, il embrassa l’état ecclésiastique & y mena jusqu’à sa mort une vie édifiante. […] Pavillon, Évêque d’Alet son ami, autre idole du temps, & celui de MM. de Gondi, Archevêque de Paris du même-temps, vont bien plus loin, ils veulent qu’on refuse la communion & le saint Viatique aux Comédiens à l’heure de la mort comme à des pécheurs publics & scandaleux, ce qui a été confirmé par MM. de Harlai & de Noailles conformément à la loi générale de l’Église.