La modestie de l’esprit doit se tenir de même, & se montrer dans la décence. […] Le second jour Herode Agrippa vint de bon matin se montrer sur le théatre avec un habit magnifique, dont le fonds étoit d’argent, & travaillé avec tant d’art, que lorsque le soleil levant le frappa de ses rayons, il éclata d’une si vive lumiere, qu’on en étoit ébloui.
Ces lettres, ni pour l’esprit, ni pour les sentimens, ni pour le style, n’ont rien que de très-commun, & ne sont pas toujours décentes ; elles ne servent qu’à montrer les foiblesses de ce Prince, & à élever un nuage qu’on auroit pu lui épargner, supposé même qu’elles soient vraies, ce qui est fort douteux ; car on aime à justifier les passions par des grands noms. […] Ces grands mots, ce jargon, bien loin de donner de la grandeur aux objets, ne montrent que la petitesse de celui qui les jette à la tête, & qui, concentré en lui-même, circonscrit dans la sphere de sa cotterie, le prend & se donne pour l’univers.
Les nudités, les parures, les charmes, les voix de tant de jolies magiciennes qui séduisent les cœurs, le prestige du spectacle, les rendez-vous qu’on s’y donne, le délire où l’on tombe, le temps même de la nuit toujours destiné au sabbat, surtout la perte de tant d’ames dont ces assemblées funestes préparent la réprobation, ne montrent que trop l’empire du Prince des ténèbres. […] Cahusac rapporte un traité de Philostrate sur la danse (il eut pu en citer vingt autres), où l’on voit des danses de toute espèce, souvent des plus licencieuses, où les femmes se montrent dans la plus énorme indécence.
Au contraire on leur apprend à la faire naître, à l’entretenir, à la tendre plus vive ; on leur apprend les mystères de l’amour, le langage des yeux, l’expression du geste, le hasard des rendez-vous, les fuites attrayantes, le sel des refus, l’intelligence des équivoques, le commerce des présens, l’art d’écrite des lettres, d’irriter les désirs, d’entretenir les espérances, de tromper les surveillans, de trouver des prétextes pour cacher & montrer un amour impatient de se faire connoître, & qui craint d’être connu. […] Il n’y a point de danger dans le monde, ou c’est là qu’il se trouve ; c’est là que son esprit se déploie avec plus d’éclat, ses maximes s’enseignent avec plus de succès, le luxe & la vanité sont inspirés avec plus d’artifice, les passions se montrent dans le plus beau jour, les plaisirs se goûtent avec plus de vivacité, la religion & la vertu sont le moins écoutées.
.° à montrer les héros estimables par la grandeur d'âme et les victoires qu'ils savent remporter sur leurs faiblesses ; 2.° à renvoyer les spectateurs avec le goût, l'amour, l'impression de la vertu et la haine du vice. Combien aurait-on mieux réussi et touché les cœurs, en tranchant tout d'un coup en deux mots cette affreuse reconnaissance, pour laisser la place à un sentiment de religion et de repentir, et si Commenge à sa place fondant en larmes sur ses péchés et sur ceux qu'il avait fait commettre, n'eût parlé que pour montrer sa conversion et édifier la Communauté ?
Le voici maintenant qui veut montrer que ni ceux qui vont à la Comédie, ni ceux qui la composent « ne relâchent point leur esprit jusqu’à la dissolution de l’harmonie de l’âme. […] Un Comique a le secret de montrer aux hommes leurs défauts sans qu’ils s’en puissent fâcher ; il y en a même qui assurent que ses bouffonneries avalent mieux que les plus morales et les plus sérieuses prédications.
« Qu’il faut qu’un galant homme ait toujours grand empire Sur les démangeaisons qui nous prennent d’écrire ; Qu’il doit tenir la bride aux grands empressements Qu’on a de faire éclat de tels amusements ; Et que par la chaleur de montrer ses ouvrages, On s’expose à jouer de mauvais personnages ; … … … … … … … … qu’un froid écrit assomme ; Qu’il ne faut que ce faible à décrier un homme ; Et qu’eût-on d’autre part cent belles qualités, On regarde les gens par leurs méchants côtés. […] Après avoir montré combien la Tragédie a perdu de son ancienne majesté, en perdant sa gravité, sa sévérité, sa modestie, sa décence, il passe à la Comédie moderne. […] M.F. aurait bien fait de s’en dispenser ; on ne les embrasse que pour lui montrer qu’il en avait plus d’une raison. […] On n’a eu pour but que de mettre la Comédie dans son vrai point de vue, et de montrer qu’elle n’est ni aussi pure ni aussi innocente qu’on le dit.