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199. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Mais, si du moment qu’on joue la comédie on doit être réputé infâme, tant de rois, tant de princes, tant de magistrats, tant de prêtres, tant de religieux qui l’ont jouée, ou qui la jouent le seront aussi.

200. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Le théatre est un grand médiateur, il a réuni les Chevaliers & les Bourguemestres à l’opéra, le 19 novembre 1772, au moment qu’on commençoit une piéce fort devote, en faveur des Chevaliers, le feu prit derrieres le théatre, dans la chambre des acteurs, & fit bien de ravage, & sans la hardiesse & la dextérité d’un paysan, qui, au péril de sa vie, alla couper les cordes des chats des Déesses, & autres machines, & empêcha la communication du feu, l’incendie auroit eu les suites les plus funestes.

201. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

En ébranlant un moment les organes, ils ne peuvent faire goûter qu’un plaisir rapide qui passe avec l’ébranlement qui l’a causé & laisse l’ame dans la langueur & l’ennui.

202. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Ses crimes sont montés jusqu’au ciel ; qu’elle soit aussi profondément confondue qu’elle s’est impérieusement élevée ; que ses tourments répondent à ses délices, sa misère à son opulence, ses larmes à sa joie profane, son désespoir à sa présomption : « Quantum in deliciis fuit, tantum date illi tormenta. » Tous les peuples, saisis d’étonnement, s’écrieront : Malheur, malheur à vous, infâme prostituée, si fière de vos attraits, de vos talents, de vos parures, de votre gloire, de votre volupté ; dans un moment vous ne serez plus.

203. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Bien loin de là ; un moment après cet usage barbare va devenir un pur préjugé ; non pas un de ces préjugés sans conséquence, sur lesquels il y aurait peut-être de la pédanterie de trop fortement appuyer, mais un préjugé sans doute précieux, puisque vous le comprenez parmi ceux qu’on doit respecter.

204. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

On regarde cela comme une histoire ou une aventure représentée au naturel, dont la représentation et l’idée disparaît entièrement au même moment que le rideau est tiré. […] De plus il y a une espèce d’union et de commun accord entre ceux qui se trouvent dans le lieu de la Comédie, dès le moment qu’ils y sont tous assemblés pour la faire jouer : ce qui fait que le péché qu’il y a en cette occasion, devient celui de chaque particulier. […]  » C’est pourquoi saint Chrysostome, Homélie 5 de la Pénitence, conclut absolument90 : « Dès le moment, dit-il, que vous avez regardé l’iniquité du Théâtre, vous êtes coupable.

205. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

C’est se jouer du public, de crier au miracle, l’homme est naturellement imitateur & critique : qu’il prenne un moment la peine d’arranger les idées que la malignité lui suggere, il sera une comédie. […] Nous nous contentons de faire quelque fois venir sur le théatre quelque gros paysan, comme on fait venir des gros valets avec le stile selon la grossiereté de village, qui font rire un moment, pourvû qu’ils ne se montrent pas trop souvent, & qu’ils ne soient qu’accessoires à la piéce dont le fond doit toujours rouler sur des bourgeois ; mais ce qui paroit très-plat à bien de gens ; car, s’ils ne sont bien amenés à propos, & ne présentent une naïveté fine & agréable, qu’est-ce que quelques mots estropiés d’un patois de campagne qu’on n’entend guere ?

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