Les mœurs & la Religion n’ont pas de plus grands ennemis. […] Telles sont les influences respectives des mœurs sur les Ecrits, & des Ecrits sur les mœurs. […] Quel heureux présage pour la renaissance des mœurs ! […] ô mœurs, quelle indécence ! […] Seroit-ce à la férocité des mœurs ?
On voit clairement que dans sa fable il n’a envisagé que la correction des mœurs ; marchant toujours vers ce but, il ne s’est pas contenté de donner un caractère instructif à son principal Acteur, et de le punir par la perte de son bien, et par les moqueries de ses amis : il a voulu que les caractères épisodiques de sa Pièce ne continssent pas moins d’instruction que le caractère principal : c’est ce qui fait que Célimène n’est pas moins punie de sa coquetterie qu’Alceste de sa misanthropie. […] Aujourd’hui que je me vois forcé de l’examiner sur l’article des mœurs je ne puis me dispenser de faire précéder une remarque qui me paraît aussi juste que nécessaire. Molière dans le plus grand nombre de ses Pièces a été imitateur, il n’a inventé que la moindre partie de son Théâtre ; j’observe donc que lorsqu’il a imité, si la source où il puisait n’était pas pure, ses Comédies ne sont pas assez correctes : et de là vient qu’il nous a donné plusieurs Pièces où les bonnes mœurs ne sont pas toujours régulièrement conservées ; au contraire lorsqu’il a inventé, il nous a fait connaître combien il était exact observateur des règles de l’honnête homme, en respectant les égards de la Société civile, et en ne donnant que des Pièces utiles pour la correction des mœurs. […] Les mœurs des hommes en général sont l’objet naturel de la Comédie qui les critique pour les corriger ; mais il y a pourtant une espèce de mœurs, que la Comédie ne saurait peindre sans se dégrader, et qui n’appartient qu’à la farce ; si l’on savait traiter comme il faut la bonne critique, et distinguer ce qui convient à la farce, on ferait des ouvrages fort utiles à la République. […] Enfin cette farce est admirable pour la correction des mœurs, et le grand Molière le savait aussi bien que moi, quoiqu’il en dise.
Mais si le spectacle empêche que les mauvaises mœurs ne dégénèrent en brigandage, il est dès lors d’une utilité universelle, puisqu’il y a partout des gens de mauvaises mœurs. […] Quatre obstacles s’opposent à l’anoblissement du spectacle et à la pureté des mœurs qui le justifierait. […] Ils se garderont bien de les attaquer du côté des mœurs et de la probité. […] N’ai-je pas imaginé des lois pour le maintien de la police et des mœurs parmi les gens de spectacle ? […] , p. 115 : « Des Spectacles et des mœurs !
Saint Thomas d’Aquin, dont les mœurs valaient bien celles de Calvin et du Père Quesneli, Saint Thomas, qui n’avait jamais vu de bonnes Comédies, qui ne connaissait que des malheureux Histrions, devina pourtant que le Théâtre peut être utile : il eut assez de bon sens et de justice pour sentir le mérite de cet art, tout informe qu’il était : il le permit, et il l’approuva. […] Rien ne rend les hommes plus sociables, n’adoucit plus les mœurs, ne perfectionne plus leur raison, que de les rassembler pour leur faire goûter ensemble les plaisirs purs de l’esprit. […] C’est une des contradictions de nos mœurs, que d’un côté on ait laissé un reste d’infamie attaché aux Spectacles publics, et que de l’autre on ait regardé les représentations comme l’exercice le plus noble et le plus digne des personnes Royales. […] Qui a ses mœurs établies en règlement au-dessus de son siècle : ou qu’il torde et émousse ses règles : ou, ce que je lui conseille plûtot, qu’il se retire à quartier, et ne se mèle point de nous.
S’ils peuvent s’allier avec les mœurs. […] Le but de l’art Dramatique est de former les hommes à la vertu, & de perfectionner les mœurs. […] Les loix deviendroient impuissantes sur un peuple sans mœurs : une nation dont la morale seroit parfaite, n’auroit pas besoin de loix : les mœurs peuvent tout sans les loix ; & les loix ne peuvent rien sans elles. […] Il faisoit regner les mœurs. […] Il ne me reste plus qu’à examiner la conduite & les mœurs tant décriées des Comédiens.
vous allez applaudir à des hommes, dont vous détestez & l’état & les mœurs, auxquels vous seriez au désespoir de ressembler ? […] C’est à elle que les partisans du théâtre attribuent particulièrement le pouvoir de corriger les mœurs, & c’est elle que j’accuse sur tout de les altérer & de les corrompre. […] Etrange réformateur des mœurs, qui donne des leçons de la séduction la plus criminelle ! […] Vous le savez, mes Frères, & il n’est pas nécessaire que je vous indique ici cet opprobre de nos mœurs. […] diminue-t-elle les dangers qu’y courent la piété & les mœurs ?
Heureux à tous ses articles étoient aussi favorables aux mœurs & à la vertu, que trop souvent ils allarment. […] Les mœurs des Lacédémoniennes n’étoient pas plus pures que celles des Salenciennes. […] Tout dans ces pieces est le renversement absurde des mœurs & des usages de Salenci qu’on veut représenter. […] Les Juges y ont vu les risques que couroit le monument de la vertu la plus pure, & les mœurs des Salenciennes. […] Qu’on juge de la sagesse d’un amateur qui étudieroit l’histoire & les mœurs dans les pieces de théatre.