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201. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

La masquerie leur sert de curée ; que par le moyen des masques se brassoient & marchandoient plusieurs bons mariages, parce que les masqués, après avoir entretenu une fille, & connu sa bonne grace & son savoir, la font demander, toutes lesquelles choses cèdent au profit & décoration de la chose publique.

202. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Il n’est pas moins inutile d’ajoûter, que quoyque l’on ne voye guere de pieces de Theâtre sans amour, & que pour l’y faire entrer, on n’a pas même égard à la verité de l’Histoire, pourvû qu’on ne sorte point de la vray-semblance ; neanmoins on n’y represente que des passions legitimes, qui ont pour fin le Mariage, que Dieu même a authorisé, & institué le premier ; parce que l’esprit de ceux qui les voyent representer, ne s’attache qu’à ce qui lui plaît, & fait abstraction des circonstances qui les peuvent justifier ; car ce n’est pas une chose que les Acteurs puissent regler dans ceux qui écoutent, ni arrêter dans les limites qui sont permises, comme fait le Poëte dans ses Vers ; au contraire les spectateurs n’en reçoivent souvent que ce qu’elles ont de criminel ; & elles agissent ensuite selon la difference des dispositions qu’elles rencontrent ; & l’on peut dire, que souvent la representation d’une passion couverte de ce voile d’honnêteté, a plus infailliblement son effet, que les autres les plus illegitimes, parce qu’on est moins sur ses gardes, qu’on s’en défie, & qu’on s’en défend le moins ; aussi agit-elle plus à coup sûr, & sans qu’on se précautionne des remedes qui pourroient en empêcher l’impression : d’où il s’ensuit que ces spectacles sont toûjours dangereux pour tout le monde, & qu’un Chrétien ne doit jamais se fier à sa propre vertu.

203. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Dans les derniers spectacles de celle dite Saint-Germain, les trois pièces qui figuraient le plus souvent ensemble sur l’affiche (mais beaucoup moins souvent que la Petite Sœur, le Mariage Enfantin, le Comédien d’Étampes, sur celle du Gymnase), étaient d’abord : ce bon Roi, dont le règne exemplaire lui valut le surnom de père du peuple32, qui faisait applaudir à ses vertus, précédé ou suivi de Cartouche 33, et des Amours de Montmartre 34.

204. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Il ne nous est pas plus permis d’entendre parler des adultères des hommes et des Dieux, que les Comédiens pour gagner de l’argent chantent avec toutes les grâces dont ils sont capables (à l’Opéra) : « Nec fas est nobis audire Deorum hominumque adulteria, quæ suavi verborum modulamine prœmiis inducti celebrant. » Les Chrétiens se font gloire de la modestie et de la continence, ils respectent le mariage, honorent la chasteté, et fuient l’injustice et le péché.

205. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Il fut engagé dès la première jeunesse dans l’état Ecclésiastique : et quoiqu’il reconnut assez qu’il n’y était point appelé, il y demeura jusqu’à la vingt-quatrième année de son âge, que Dieu le fit entrer dans l’état du mariage, où il l’appelait, prenant le soin de lui choisir une sage et vertueuse compagne pour l’aider à se conduire : « Faciamus ei adjutorium simile sibi. […]  »  Quelque temps après son mariage, il s’en alla en Catalogne commander l’armée du Roi en qualité de Vice-Roi, où il fit paraître la grandeur de son courage, et la prudence de sa conduite, par la prise de plusieurs villes, et par la conquête de plusieurs ProvincesVillefranche, Puycerda, Cadaques, et Castillon, Conflent, Cerdaigne, et une partie de la Catalogne. […] Cela a aussi donné lieu à leurs généalogies, et à leurs mariages, et leur a fait attribuer tout ce qui est de la faiblesse humaine de même que s’ils étaient hommes. ...

206. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Voici le contrat de mariage qu’il leur faisait passer, et qu’il recevait lui-même en qualité, disait-il, d’indigne secrétaire de Jésus. […] Arnoux de Saint-Jean-Baptiste, carme déchaussé, indigne secrétaire de Jésus. »   « On défie tous les notaires et tous les secrétaires du monde de faire voir, dans leurs protocoles, un contrat de mariage du style de celui-ci.

207. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

L’Opéra, par exemple, Hercole amante, orné de Ballets magnifiques, fut représenté à l’occasion du mariage de Louis XIV avec Marie-Thérese d’Autriche 74. […] C’est pourquoi, on n’y verra toujours que des Amans qui se déclarent leurs inclinations en secret, qui trouvent mille obstacles à leur amour, & qui ne parviennent enfin au mariage qu’après mille difficultés. […] « Sang farouche, dans l’Astrologue joué, [The mock-Astrologer] souleve hardiment l’étendard de la débauche, & se déclare contre un légitime Mariage. […] Elle se trouve engagée dans les liens d’un mariage malheureux : elle n’y connoissoit que les frémissemens de la crainte, les terreurs de l’antipathie & la rigueur des devoirs. […] C’est à la corruption qui y regne qu’il faut attribuer la cause de ce célibat impur & monstrueux qui s’est introduit dans toutes les conditions, & qui enveloppe dans son débordement le mariage même….

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