Malheur à ceux qui les flatteraient.
Il était ordinaire aux pères de prendre à la lettre la parole de Notre-Seigneur : « Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez ».
« Un petit bout d’oreille échappé par malheur…. » (Lafontaine.) […] Mais quelle que soit votre décision, Monsieur, et quand j’aurais le malheur d’être condamné par vous, je n’en réclamerais pas moins, et avec humilité, toute votre indulgence : puis-je espérer que vous daignerez me l’accorder ?
Car si par malheur le Marivaudagerime (je ne sai ce que c’est) faisoit des progrès, & si une piece vantée à Paris n’étoit pas entendue hors de sa banlieue, le Théatre François perdroit beaucoup de la réputation qu’il s’est acquise chez les étrangers, où le manege & la mode des beaux Arts ne peuvent atteindre. Ce qui seroit pour l’état un malheur irréparable.
Le feu le plus dévorant n’est pas celui qui consume les corps, c’est celui qui détruit l’innocence & la vertu de nos ames ; & par le malheur le plus déplorable, ceux qui en sont consumés ne le sentent pas. […] Si l’on pouvoit bien se représenter les injures, les accusations, la jalousie, les bizarreries, les emportemens, la fureur de ces infames créatures, les chagrins, les remords, les alarmes, les pertes, les malheurs de ceux qui leur sont livrés, & qu’on ne peut bien comprendre que par l’expérience ; on avoueroit qu’il n’y a point de guerre plus affreuse, plus continuelle, où il y ait moins de trève, moins d’espérance & de succès.
C’est un grand malheur pour un État lorsqu’il se trouve beaucoup de gens dans la Capitale qui peuvent y vivre sans rien faire : ces dangereux frelons y corrompent les mœurs ; la contagion gagne les conditions occupées, & de la Ville, elle s’étend jusqu’aux Provinces les plus reculées.
Molière peignit si vivement l’hypocrisie, qu’outre le scandale que cette peinture causa parmi les plus sages, si par malheur il y avait eu quelque hypocrite de bien avéré dans la Ville, le peuple l’aurait déchiré.