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56. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Ces effets tiennent du prodige ; cependant ne seroit-on pas dépourvu de sens, si, l’encensoir à la main, on rendoit de vives actions de grace à cette machine, à cet amas de bois, de fer, de terre & de pierre ? […] Le Théatre doit verser le sel à pleines mains. […] Dans ses mains, toutes les expressions font image.

57. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Dieu se se joua de tous ces projets ; Elisabeth survécut à Marie, monta sur le trône, refusa la main de Philippe, & détruisit la religion catholique. […] Elle en a refusé jusqu’à vingt-quatre ; ce seroit une pièce bien ennuyeuse si l’on faisoit paroître sur la scène ces vingt-quatre amans, les uns sérieux & tragiques, les autres comiques & divertissant ; plusieurs ne seroient que pour le remplissage, & joueroient un fort petit rôle, mais traités séparément par une main habile, on en feroit plusieurs pièces. […] Cette Princesse se faisoit représenter un globe à la main comme l’Empereur, comme pour dire qu’elle gouverne le monde ; on le voit dans toutes les estampes. […] Leicester aimoit ailleurs, & un mari de la main d’Elisabeth étoit trop justement suspect à Marie pour l’accepter. […] Mais sous le règne d’Elisabeth, l’Angleterre étoit un théatre, où elle jouoit tour à tour dés tragédies, des comédies, des farces de toute espèce ; le parterre battoit des mains.

58. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Au fils de Racine, comme à celui de Virgile, on leur criera d’une commune voix, sur tout s’ils ont hérité des talens paternels : Embouchez la trompette, & qu’elle retentisse dans vos mains des noms glorieux que vous portez. […] D’autres pourroient être corrigées par des mains habiles. […] Ma sœur du fil fatal eût armé votre main. […] Au cinquieme Acte, & c’est où j’en voulois venir, Rodrigue entre inopinément chez sa Maîtresse, qui a promis sa main au vainqueur de son Amant. […] C’est un choc continuel d’antithèses ; le supplice & le combat, la mort & la vie, le cœur & le bras, la main de Chimène & celle de Sanche.

59. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Mais elles échappent à la mémoire des hommes, dont la plupart ne sortent jamais du cercle tracé par la main des plaisirs ou celle de la frivolité. […] Faut-il s’étonner, si dans l’oubli des principes religieux, tant d’infortunés fatigués de l’éclat du jour, portent sur eux-mêmes une main barbare et dénaturée ! […] et qui peut résister à celui qui tient dans sa main le destin des empires ? […] L’église en m’imprimant un signe ineffaçable, Défendit en nos mains le sang le plus coupable. […] Ceux qui n’ont point ce fonds, imposent un tribut à leurs mains.

60. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Un Mutius Scévola, qui ayant manqué à frapper un Roi, eût été cruellement meurtri, s’il n’eût laissé brûler sa main ; Et combien y en a-t-il parmi nous, qui sans donner aucune marque de crainte, ont vu brûler tous leurs membres pouvant se délivrer d’une parole ? […] Nous ne prenons point de couronnes qui se sèchent, mais nous en apportons avec nous faites de fleurs immortelles que la libérale main de Dieu nous a données.

61. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Thalie se moque de sa frayeur, Sofie lui demande si elle croit que les coups de la main d’un Dieu font horreur, & que l’adultere est glorieux au mari, quand un Dieu est son rival  : (morale de l’Amphitrion.) […] Les Princes-mêmes, qui sont des Reines, en épousant leurs maîtresses, leur disent galammant, je tiens de votre main. […] Le Maréchal de Villars & le Maréchal de Saxe ont été aussi couronnés à la comédie ; mais après de véritables victoires : la couronne après des defaites, eût été une insulte ; ils l’ont été non par un acteur, mais de la main des graces, la premiere actrice, la reine des cœurs, qui monta à leur loge pour la leur offrir, ils étoient trop galans pour réfuser une couronne de la main des graces ; mais ils rendirent la couronne le lendemain, par un présent considérable, qu’ils envoyerent à l’actrice. […] Ces couronnes théatrales, qui n’avoient été jusqu’ici accordées qu’aux fameux guerriers, sont un reste de l’ancienne Chevalerie, & des Tournois ; où le Chevalier vainqueur recevoit la couronne par le jugement des arbitres, & de la main de sa maîtresse. […] Il n’avoit signé que la derniere page, & il est très possible, en décousant les cayers, d’insérer d’autres feuilles écrites de la même main.

62. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Il fut frappé en Angleterre, une médaille contre Innocent X, qu’on accusoit de trop écouter Dona Olympia, sa belle-sœur ; d’un côté on voyoit le portrait de cette Dame, coëffée à l’ordinaire, ayant la thiare en tête, & les clefs de Saint Pierre à la main, de l’autre, le portrait du Pape, ayant les cheveux frisés, poudrés, tressés comme une femme, tenant d’une main un fuseau, & de l’autre une quenouille, & dans l’exergue, nouvel Hercule. Sur ce plan on fit une estampe sur un Prélat François, qui passoit pour aimer une actrice, & l’écouter un peu trop ; d’un côté on voyoit l’actrice magnifiquement & peu modestement parée, à l’ordinaire, ayant la croix pectorale, la mitre en tête, la crosse à la main, & donnant la bénédiction. […] La ville de Milan offensoit grandement Dieu dans ces jours, elle étoit livrée habituellement à la débauche, & on eût dit que ce qui étoit péché mortel les autres jours, ne fut pas péché véniel ces jours là, & les Milanois élargissoient tellement la main aux deshonnêtetés, mascarades, comédies, spectacles vains & lascifs : qu’il y avoit à pleurer à chaudes larmes. […] Il n’y eut jamais d’Imprimeur à Figeac, il falut écrire ; mais malgré le soin qu’on prit de déguiser l’écriture, on crut connoître la main, peu exercée, qui avoit tracé ces caractères. La découverte ne fut pas difficile à faire, à peine y a-t-il vingt personnes qui sachent écrire ; on dépista bientôt la jeune main qui s’étoit prêtée.

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