Je ne dis pas qu'on ne puisse quelquefois employer ces expressions métaphoriques, qui sont partout reçues, encore moins voudrais-je soupçonner la pureté d'intention d'un Auteur que j'ai connu rempli de piété, je dis seulement que c'est un homme qui, comme un grand nombre de Jésuites, nourri du théâtre, ayant composé et représenté des pièces, regardant les talents dramatiques comme un mérite distingué, s'en est rendu le langage familier, et le parle naturellement à tout propos, sans s'apercevoir de l'indécence de l'application qu'il en fait aux choses saintes. […] Mais en devenant les Apôtres de la scène, ont-ils bien suivi les lois de cette profonde politique dont les uns leur font un crime, et les autres un mérite ?
En privant le Comédien du mérite de l’analyse, de la discussion, des finesses de l’art, des coups de théâtre, & d’une intelligence supérieure ; nous ne faisons que le rendre à lui-même.
Ainsi le mérite, si c’en est un, en tombe moins sur les Comédiens que sur l’amour propre.
L’homme de Théâtre s’est vu admis dans les plus nobles Sociétés de la Cour & de la Capitale ; ses vains talents lui ont tenu lieu d’aïeux & de mérite.
d’ailleurs, les Poètes Dramatiques tiraient du contraste plusieurs avantages ; ils fesaient sortir avec force le principal caractère mis en action ; il semble qu’on en sentait un peu plus le ridicule ou le mérite.
Une courte explication du sujet en fera mieux sentir le mérite.
Il n’y a point de sujet qui mérite d’être plus attentivement considéré que celui duquel nous allons parler dans ce Chapitre, où nous ferons voir, et comme toucher au doigt, que ceux qui vont maintenant au bal s’exposent à beaucoup de périls d’offenser grièvement Dieu, et par conséquent pèchent mortellement.