Si l’on souffre , dit-il, la Muse imitative, qui nous charme & nous trompe par la douceur de ses accens, bientôt les hommes n’auront plus pour objet ni la loi, ni les choses bonnes & belles, mais la douleur & la volupté. […] De-là les immenses fortunes de quelques-uns, qui accumulent l’espece, & font la loi au plus grand nombre.
Je ne parle point de ces ornemens du lieu de la Scene qui coutoient des sommes si considérables aux Grecs & aux Romains, & au Cardinal de Richelieu : les Piéces médiocres ne méritent pas ces dépenses, & les bonnes n’en ont pas besoin ; mais un appareil théatral, quand il est nécessaire à la Représentation, cause quelquefois un Spectacle agréable, & donne de la dignité à la Piéce, comme dans Athalie : on voit entrer un Enfant, escorté d’une nombreuse compagnie, un Enfant qui s’approche d’une Reine qui l’attend, & qui attire sur lui tous les regards, parce qu’il est le grand Personnage de cette Scene ; dans la suite on voit apporter en cérémonie un bandeau Royal qu’on pose sur une table, avec l’épée de David, & le Livre de la Loi, on voit seul avec un Enfant un homme respectable par son âge, sa dignité, ses vêtemens, & tout à coup ce Vieillard vénérable est aux pieds de cet Enfant. Les Levites entrent, & le serment est prêté en posant la main sur le Livre de la Loi.
Tout est plein dans l’Écriture des consolations spirituelles que Dieu promet à ses serviteurs : Venez à moi, & je vous soulagerai : Mon joug est doux, & mon fardeau léger : Venez, & voyez combien le Seigneur est doux : L’accomplissement de la loi est plus délicieux que le miel le plus exquis : Le cœur qui m’aime est dans une fête continuelle, tandis qu’il n’y a aucune paix à espérer pour l’impie.
comme s’il n’y avoit que les Religieux qui pussent mener une vie chrétienne, comme si la loi de l’Evangile n’étoit pas pour tout le monde.
Ce fut apparemment pour nous récompenser de notre fidélité à cette Loi fondamentale, que Melpomene & Thalie reserverent pour nous leurs faveurs, & nous destinerent trois grands Poëtes Dramatiques.
» Dans son Homélie 38 sur le même Chapitre onzième de saint Matthieu36 sur la fin, il dit que « les Acteurs des Comédies ont été déclarés infâmes par les Lois des anciens ». […] Ce que l’on vient de dire de la Comédie ne peut s’appliquer aux Tragédies qui se jouent dans les Collèges, selon les Lois Académiques, qui sont plutôt des exercices pour ceux qui en sont les Acteurs, que des divertissements pour les personnes qui y assistent. […] Cette conduite est conforme à la doctrine des Théologiens après Saint Thomas, lequel parlant des Lois humaines qui laissent beaucoup de péchés impunis, dit105 que si elles les défendaient tous, cela empêcherait plusieurs biens qui en pourraient revenir.
Cette femme idolâtre non seulement sera impudique, comme nous avons vu, mais indocile, fiere, livrée au monde, à l’humeur, au vice, engouée de sa beauté, pleine de l’esprit du théatre, n’apportera dans votre maison que le dégoût & l’ennui, en troublera le repos, en négligera les affaires, y voudra faire la loi, vous méprisera, se servira de vous comme d’un esclave. […] Voilà le vrai principe de la loi Salique.