Magnien, Paris, Le Livre de Poche, 1990, p. 87. […] Thierry, 1668, Livre II, Fable 12, p. 72-73. […] [NDE] Lucrèce, De Rerum natura, Livre premier, v. 101 : « tant la religion put conseiller de crimes !
Excès du temps que l'on y perd, de la dépense qu'on y fait, du danger que l'on y court, du plaisir que l'on y goûte, de l'ivresse à laquelle on se livre, de la liberté dont on y jouit, des passions qu'on y exprime et qu'on y sent, tout y est réuni, tout invite, l'un appuie l'autre, l'un embellit l'autre. […] Tout ennuie à la fin, les livres les plus amusants, les conversations les plus gaies, les fêtes les plus brillantes, les parties de plaisir les mieux assorties, la comédie elle-même, où l'on va, dit-on, se désennuyer. […] Le voyage dans un pays inconnu, ou le Temple de la piété (il fallait dire au temple), livre nouveau, où le sieur Compan tâche d'égayer la piété par de petites aventures, comme le voyage de Jean de Palafox, les romans immenses de l'Evêque du Bellay, d'un Minime d'Avignon, le château de l'âme de Sainte Thérèse ; ce pieux Roman trouvant la piété ennuyeuse, malgré toutes ces aventures, imagine de la faire divertir au théâtre, et lui forme jusque dans son temple la cour la plus singulière ; il lui donne pour favoris Borromée, François de Sales, Corneille et Racine.
Si quelques uns d’entr’eux avaient composés un Livre pareil à l’Encyclopédie, rien ne nous serait échappé.
» Et ce que l'on ne doit pas oublier en ce discours est que les Hébreux n'avaient point estimé les Poèmes Dramatiques indignes de leurs soins, ni contraires à la sainteté de leur Religion, comme nous le pouvons juger par le fragment qui nous en reste de la Tragédie d'Ezéchiel, intitulée, La Sortie d'Egypte ; mais les Auteurs du Talmud, ou Livre de narration d'Enoch, condamnent les Mimes, chansons, danses et bouffonneries, auxquelles ils disent que les enfants de Caïn s'étaient trop adonnés, sans avoir parlé de Tragédies ni de Comédies.
Renonce, renonce âme dévote aux plaisirs de la terre, choisis des plaisirs spirituels : Que les saintes lectures te charment, comme les mondains sont charmés par leurs mauvais livres ; Que les saintes assemblées et la prédication de la parole te divertissent, comme ils se divertissent à leurs criminels spectacles : Que les œuvres de miséricorde envers les pauvres et les affligés, te soient ce que sont aux gens du monde, leurs vaines courses, leurs jeux, et leurs conversations emportées, et si tu prends des relâches, que l’honnêteté et la sévère vertu soient les modératrices de tous tes plaisirs.
Augustin, qui dans les trois livres qu’il a écrits contre le mensonge, démontre que tout mensonge, même le plus léger, est un péché, ne doit pas être plus favorable à l’art de mentir & de parer le mensonge des couleurs de la vérité, non plus qu’à la passion aveugle qui se plaît à se repaître de la fausseté. […] dit le petit livre du Cosmopolite.
Écoutons à ce sujet un Ancien Auteur1 ; « S’il y a chose, dit-il, où l’esprit humain se donne carrière, c’est à juger d’autrui ; & notament cela est comme ordinaire à ceux qui font métier de mettre à bon escient le nez dans les Livres ». […] Je ne dirai peut-être qu’un mot pour les confondre ; mais c’est parce que mon Livre en général doit les détruire aisément, & que je me repose sur les lumiéres de mes Lecteurs.