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190. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Non-seulement la plus-part des Tragédies nouvelles qu’on joue aujourd’hui sont mal écrites, mais ceux qui en sont les Auteurs prennent des licences singulieres dans leur versification ; ils semblent vouloir insensiblement secouer le joug de la rime : ils terminent hardiment plusieurs de leurs Vers, par des mots qui n’ont aucun son, aucune terminaison semblable, & qui ne riment ni à l’oreille ni aux yeux35.

191. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Ce n’est pas dans une Pièce de vers d’aussi peu d’étendue qu’il est permis de prendre des licences.

192. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Les hommes et les femmes y traitent l’amour avec une retenue et avec une modestie qui sont dignes d’admiration, surtout lorsqu’on les compare à la licence qui règne ordinairement sur le Théâtre ; et, quoique ce soient des personnes du plus haut rang qui nous y donnent des leçons d’une si belle conduite et d’une si rare modération, ce n’est pas seulement pour les Princesses et pour les Seigneurs que cette Pièce est instructive ; les personnes de la plus basse naissance en peuvent tirer les mêmes avantages.

193. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Cette pièce a fait tant de bruit dans Paris ; elle a causé un scandale si public, et tous les gens de bien en ont ressenti une si juste douleur, que c’est trahir visiblement la cause de Dieu, de se taire dans une occasion où sa Gloire est ouvertement attaquée, où la Foi est exposée aux insultes d’un Bouffon qui fait commerce de ses Mystères, et qui en prostitue la sainteté : où un Athée foudroyé en apparence, foudroie en effet tous les fondements de la Religion, à la face du Louvre, dans la Maison d’un Prince Chrétien, à la vue de tant de sages Magistrats et si zélés pour les intérêts de Dieu, en dérision de tant de bons Pasteurs, que l’on fait passer pour des Tartuffe, et dont l’on décrie artificieusement la conduite : mais principalement sous le Règne du plus Grand et du plus Religieux Monarque du Monde : cependant que ce généreux Prince occupe tous ses soins à maintenir la Religion, Molière travaille à la détruire : le Roi abat les Temples de l’Hérésie, et Molière élève des Autels à l’Impiété, et autant que la vertu du Prince s’efforce d’établir dans le cœur de ses Sujets le Culte du vrai Dieu par l’exemple de ses actions ; autant l’humeur libertine de Molière tâche d’en ruiner la créance dans leurs esprits, par la licence de ses Ouvrages.

194. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Faisons-leur sentir combien les objets dans lesquels ils font consister les plaisirs sont méprisables, opposons dans mes tableaux des gens raisonnables à des fous, profitons du penchant de mes spectateurs à la volupté pour en faire des Amants tendres, galants, et raisonnables, ce qui me serait impossible s’ils n’avaient aucun goût pour le plaisir ; ils aiment la société, qu’ils apprennent de moi quels sont les amusements honnêtes qu’ils doivent chercher dans la société ; pour leur faire préférer la compagnie des femmes estimables, tâchons de leur inspirer du dégoût et même de l’horreur pour les débauches de cabaret auxquelles ils se livrent beaucoup moins par goût que pour suivre la mode ; faisons-leur sentir que ces rubans, ces pompons, ces colifichets dont ils sont affublés les rendent ridicules aux yeux du Sexe, et que la licence de leurs propos les rend aussi méprisables qu’une conversation galante et sensée les rendrait aimables aux yeux des personnes dont ils désirent la conquête. […] Enfin de la licence on arrêta le cours.

195. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Selon eux, la Comédie demeura dans une licence grossiere, jusqu’au commencement du Regne de Louis XIV. c’est-à-dire, au commencement du dix-septieme siécle. […] Jean Dryden, l’un des plus fameux Poëtes de la nation Angloise, se livra, du tems de Moliere, à toute la licence de son Pays. […] Augustin, on sait que les plus grandes licences étant passées en coûtume, on s’habitue même à en faire l’Apologie : & pour lors, quoique réprouvées, elles parviennent à forcer l’autorité publique de les tolérer.

196. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

On ne peut exprimer jusqu’à quel point la licence fut portée à Rome, sous les derniers Empereurs.

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