Sur la Lettre du Théologien Défenseur de la Comédie. […] Du jugement qu’on a porté des Jeux de Théâtre, ou des divertissements qui en approchaient depuis les Scholastiques jusqu’à nos jours. 187 LETTRE.
Les Arts & les Lettres firent en Grèce des progrès rapides. […] Le luxe énorme, la méchanceté de la plus-part de ses successeurs, qui préférèrent les combats sanglans des Gladiateurs & des bêtes féroces aux charmes de la Comédie, firent disparaître peu-à-peu l’amour des Lettres. […] La France était trop voisine de l’Italie, pour ne pas caresser à son exemple les Arts & les Lettres. […] Je demande d’où vient cette différence dans les Lettres & dans les Sciences ? […] L’on peut tirer de ce que je viens de dire une preuve assez claire du frivole & de l’inutilité des Lettres.
« Il y a, dit-il, p. 38 [« Lettre d’un théologien », page 38]. […] « Mille gens, dit-il, d’une éminente vertu et d’une conscience fort délicate, pour ne pas dire scrupuleuse, ont été obligés de m’avouer qu’à heure qu’il est, la comédie est si épurée sur le théâtre français, qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne pût entendre. » p. 38 [« Lettre d’un théologien », page 38].
Ses amours avec Heloïse, les lettres galantes, les burlesques avantures étoient de ces événemens des amans de Cithere, qui font rire le public un moment, dont on ne se souvient plus le lendemain, & qui ne méritent pas qu’on s’en souvienne. […] Il donna au public un recueil de tout ce qu’il put en déterrer, où étoient entr’autres ses lettres amoureuses, que personne ne connoissoit. […] On les a mis au jour ; on en a fait des Romans, on a traduit ses lettres, & dès lors on lui a donné le plus grand mérite, il est devenu le prodige de son siécle, le Philosophe, le Théologien par excellence ; il a eu trois mille écoliers qui logeoient sous des tentes, au tour de son hermitage. […] Une lettre écrite par Abaillard à Philinte, où ce philosophe raconte, sans pudeur, & avec complaisance, ses infamies. […] On y a opposé la Lettre du P.
A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE Touchant une Lettre ou Dissertation en faveur de la Comédie. Monseigneur, Si j’avais l’honneur d’être mieux connu de Votre Grandeur, je prendrais la liberté de l’aller voir au lieu de celle que je prends de lui écrire, pour la supplier très humblement de me regarder comme le seul coupable de l’impression d’une Lettre que j’ai mise au devant de quelques Pièces de Théâtre que j’ai données au Public, (si toutefois il y a du crime à mettre au jour les sentiments des Pères de l’Eglise, touchant les Spectacles qui peuvent être permis, et ceux qui doivent absolument être défendus). […] Après lui avoir plusieurs fois réitéré la même prière il me renvoya mes Ouvrages, et la Lettre dont il m’a dit qu’on lui fait un crime auprès de vous. […] Voilà, Monseigneur, à quelle occasion ce Théologien a écrit la Lettre qui fait tant de bruit, et dans quel esprit j’ai pris la liberté, à son insu, de la mettre au jour.
Dans le même temps elle écrivit à la Reine une longue lettre, éloquente & pathétique, pour se justifier & lui demander grace. […] Il est difficile de voir un plus grand contraste que cette requête & cette lettre : elles eurent le même sort. […] Au milieu de ces troubles elle pensoit aux Carmelites, se repentoit de n’être pas religieuse, leur écrivoit des lettres de dévotion, comme une novice, & avec la même plume elle en écrivoit de tendres au Duc de la Rochefoucault, pour l’inviter à presser la guerre, & au Roi d’Espagne, pour lui demander des troupes : elle composoit même les lettres que sa famille ne faisoit que copier. […] Elle écrivit à la Reine une lettre très-respectueuse, pour l’assurer de sa fidélité. […] Malgré la sagesse de ces lettres, il y a des expressions fort singulieres.
Dixième Lettre. […] comme il les aime : je le laisse avec eux pour fermer ma Lettre.