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359. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Les Théâtres, depuis ceux du premier ordre jusqu’aux tréteaux de la foire, (C’est ainsi que s’appelaient, il y a quarante ans, les entreprises Nicolet, Audinot et Sallé, privilégiésb, obligés d’avoir spectacle aux enclos, connus sous les noms d’Abbaye Saint-Germain, des Foires Saint-Laurent et Saint-Ovide.) ne sauraient être trop censurés, tant les actions dramatiques, qu’on y représente chaque jour, ont d’influence sur toutes les classes et particulièrement sur la plus nombreuse, qui vient y chercher le délassement de ses travaux, plaisir toujours moins coûteux que ces orgies, qui laissent après elles des suites fâcheuses, mais qui n’est pas non plus sans danger pour tous les âges, et surtout pour les esprits faciles à s’ouvrir aux pernicieuses impressions d’une morale, parfois voisine de la dépravation. […] Je m’étonne que sous un gouvernement paternel, il existe une préférence aussi préjudiciable aux intérêts d’un spectacle, qu’il fallait ne pas laisser ouvrir, ou le laisser jouir des prérogatives accordées à ses aînés. […] si Plutus veut bien lui continuer ses faveurs, et l’indemniser des dédains d’Apollon, trop maltraité par lui, et sacrifié par ses druides au marmot de la rue de Chartres73 qui, si on le laisse faire, finira par avoir des intelligences chez les rossignols d’Ausonie74.

360. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

A de si grands désordres, dont les malheurs du temps ont trop laissé développer le germe dangereux, il n’est évidemment qu’un seul remède, et pour l’obtenir, il faut recourir à la religion. […] Dans la crainte de se laisser entraîner par l’orgueil, Esope conservait précieusement ses habits d’esclave pour ne jamais oublier son ancien état. […] Mais laissons ce que l’ouvrage a de bon ou de mauvais, sous le rapport de l’art théâtral, pour ne le considérer que sous celui de sa moralité, et de son influence sur les spectateurs : quel est l’exemple qu’il leur offre à imiter ? […] Avec le secours de tant de productions ou négligées ou abandonnées, il serait donc facile de réparer le vide que pourraient laisser celles que l’immoralité forcerait à bannir à jamais du théâtre. […] Il ne pouvait laisser son ouvrage imparfait.

361. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Les Romains la trouvèrent dans cet état, & l’y laissèrent : selon les apparences, tout le mérite de ces peuples guerriers était de conquérir des Royaumes, & de copier les arts des Nations qu’ils subjugaient : sans Homère aurions-nous Virgile ; & Cicéron sans Démosthène ? […] Nous avons une autre espèce de Drame naturel ou de Pastorale, à laquelle on donne le nom de Comédie-Poissarde, qui ne laisse pas d’avoir ses agrémens.

362. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Sous le spécieux prétexte de zèle pour la religion, trop souvent nos chers confrères laissent apercevoir des projets d’envahissement et de domination. […] Laissez nos princes ecclésiarquess exploiter à leur gré le théâtre, ils trouveront que tout ce qui s’y joue est à la plus grande gloire de Dieu ; mais n’espérez point de salut, tant que vous n’en remettrez pas la direction entre leurs mains.

363. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Nous la dépouillons de toute sa faiblesse, et nous lui laissons tout ce qu’elle peut avoir de charitable et d’humain. […] Il nous restait à mêler un peu d’amour dans la nouvelle Tragédie, pour nous ôter mieux ces noires idées que nous laissait l’ancienne par la superstition et par la terreur.

364. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

En troisième lieu, l’on peut regarder la représentation d’une Comédie comme celle d’un tableau, plus il est animé et plus on le regarde avec plaisir, on admire l’art du Peintre sans se laisser toucher des choses qu’il représente. […] Il est vrai que cet Historien ajoute que les Comédiens ne laissèrent pas de jouer au petit Bourbon, lorsque la Cour fut de retour de Poitiers : ce qui ne montre que trop évidemment, dit Mezeray, la dissolution où la Cour était plongée pour lors. […] Si l’homme n’avait point été corrompu par le péché, et qu’il fût demeuré parfaitement le maître des mouvements de son cœur, on pourrait croire qu’en voyant la représentation d’une chose malhonnête, il laisserait le mauvais plaisir que la chose est capable d’inspirer, pour se rendre seulement sensible à la manière de la représentation ; mais dans l’état de la nature corrompue, ces deux plaisirs sont trop voisins pour pouvoir, moralement parlant, prendre l’un et laisser l’autre. […] L’on ne demeure point d’accord que la plupart des Comédies soient réformées à un point qu’elles n’impriment, ou qu’elles ne laissent point de mauvaises idées capables de corrompre la pureté des mœurs d’un Chrétien. […] Cette conduite est conforme à la doctrine des Théologiens après Saint Thomas, lequel parlant des Lois humaines qui laissent beaucoup de péchés impunis, dit105 que si elles les défendaient tous, cela empêcherait plusieurs biens qui en pourraient revenir.

365. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Mais laissons les Théatres des Anciens pour ce qu’ils étoient. […] On s’y sent pressé à suivre la pente : on s’y laisse entraîner, & l’abyme est au bout. […] Irail laisse à douter si elle a eu lieu. […] Le Public se laisse abuser par des talens factices, & il est la dupe de la fausseté du bel esprit. […] Ils l’ont laissé dans l’enfance.

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