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83. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Il joua rarement dans ses pieces, à cause de son peu de voix : Il fut couronné, dit l’histoire, vingt fois. […] Germain, jusqu’au 6 Octobre 1584, que le Parlement leur fit défenses de jouer en quelque lieu que ce soit. […] Il y avoit encore la salle du jeu de paulme du bel air, rue de Vaugirard près le Luxembourg, où l’on commençoit à jouer les Opéra de Quinault & de Lulli. […] Au milieu de ses brillantes campagnes en Flandres, au camp devant l’Isle, il lui signa de sa main la permission d’aller faire jouer le Tartusse à Paris. […] Ils les formoient à imiter toutes sortes de gestes, d’actions, de postures, & leur faisoient jouer une partie de leurs pièces.

84. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Un Roi de France fit autrefois jouer pendant trois jours la vie de Jeanne de Naples. […] Il se joua de même de ses enfans, tant de sa premiere femme que des autres. […] Ces deux Princes firent réellement jouer Elizabeth sur les théatres de Madrid & de Paris. […] Une autre face qu’elle joua, ce fut le Parlement des femmes. […] L’actrice joua bien son rôle.

85. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Les comédiens répondent fort poliment, mais refusent de jouer sa piece. […] Un jeune & précieux petit-maître, on lui sera jouer le marquis, le fat ; il est paresseux, indolent, on lui-donne à jouer l’indolence, la paresse ; il est haut, il fera le glorieux ; s’il est polisson, étourdi, il fera le valet, &c. […] Par ce choix des acteurs, les pieces seront mal jouées. […] Il n’y a point de comédien qui joue également bien toutes sortes de personnages, il y en a peu qui en joue plusieurs disparates : il faut dans ce métier comme dans tous les autres métiers, suivre pour réussir son talent & son goût. […] Un comédien joue toutes sortes de rôles, & ne paroît jamais ce qu’il est.

86. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Mais si la morale des poëtes comiques est si abominable, comment les joue-t-on par-tout ? […] Ajoutons que les pieces qu’on joue à la cour sont ordinairement plus châtiées que celles qu’on joue à la ville ; mais quand même ces pieces ne seroient pas dans les regles de la bienséance, pensons-nous que le prince qui les voit représenter veuille faire une loi de son exemple ? […] Lorsqu’on joua devant lui, en 1670, la belle piece de Britannicus, il fut frappé du portrait que fait le poëte des folies de Néron, parmi lesquelles son amour excessif pour les spectacles lui donnoit les plus grands ridicules. […] Si l’on y a joué quelquefois des pieces de Moliere, ce n’est qu’après les avoir chârrées. […] Il y est même beaucoup moins répandu & fréquenté qu’en France, où chaque bourgade croit du bel air de jouer la comédie, sans penser qu’elle la donne en la jouant.

87. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

Après ce beau galimatias qui ne conclut rien, ce charitable donneur d’avis veut, par un grand discours fort utile à la religion et fort nécessaire à son sujet, prouver que les pièces de Molière ne valent rien, pource qu’elles sont trop bien jouées et qu’il sait leur donner de la grâce et en faire remarquer toutes les beautés. […] A quoi songiez-vous, Molière, quand vous fîtes dessein de jouer les tartufesc ? […] Je pourrais dire toutefois qu’il savait bien ce qu’il faisait en laissant jouer Le Festin de Pierre, qu’il ne voulait pas que les tartufes eussent plus d’autorité que lui dans son royaume, et qu’il ne croyait pas qu’ils pussent être juges équitables, puisqu’ils étaient intéressés. […] Je pourrais ajouter que ce grand monarque savait bien que le Festin de Pierre est souffert dans toute l’Europe, que l’Inquisition, quoique très rigoureuse, le permet en Italie et en Espagne, que depuis plusieurs années on le joue à Paris sur le théâtre italien et français, et même dans toutes les provinces, sans que l’on s’en soit plaint, et qu’on ne se serait pas encore soulevé contre cette pièce, si le mérite de son auteur ne lui eût suscité des envieux. […] Je n’en dirai pas davantage sur ce sujet, croyant y avoir assez répondu quand j’ai fait voir que Le Festin de Pierre avait été permis partout où on l’avait joué et qu’on l’avait joué partout.

88. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Ce sont des Rogers-bontempsc desquels parle Job disant : « Leurs enfants sortent comme troupeaux à l’ébat, et pour jouer ils ont le tambourin, la guiterne, et se réjouissent au son des chalumeaux. […] On en voit assez qui aimeront mieux un jour de Dimanche ou autre fête, aller à quelque bon déjeuner, jouer à la paume ou à l’ébat aux champs, qu’être au service et à la Grand-Messe. […] ) que David et tout le peuple jouaient devant le Seigneur de toutes sortes d’instruments : et qu’icelui dansant sautant de joie fut moqué de sa femme Michol, laquelle moquerie fut autant désagréable à Dieu, comme David jouant lui avait été agréable. […] « Ne soyez pas faits Idolâtres (dit-il) comme ceux-là desquels il est écrit, "le peuple s’assit pour manger et pour boire, puis ils se levèrent pour jouer"Saint Paul en la 1e épître aux Corinthiens, chap. 10 [10, 7]. […]  » Quelque mignon se voulant chatouiller et mettre en excusant son jeu, dira qu’il y a différence entre lui et un prophète ou religieux, lequel dira ne devoir aucunement jouer pource qu’il a renoncé à toute mondanité.

89. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques «  Analyse et sommaire du présent Traité  » p. 63

Ce que les Païens suivaient anciennement pour honorer et apaiser le Diable ne se peut maintenant faire entre les Chrétiens sans déshonorer et offenser Dieu : Or les Jeux Comiques et Tragiques se jouaient anciennement pour ladite fin : Ils ne peuvent donc être joués aujourd’hui sans ledit inconvénient.

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