Ce cantique ne respire qu’un amour céleste, et cependant parce qu’il y est représenté sous la figure d’un amour humain, on défendait la lecture de ce divin poème à la jeunesse : aujourd’hui on ne craint point de l’inviter à voir soupirer des amants pour le plaisir seulement de les voir s’aimer, et pour goûter les douceurs d’une folle passion.
Le Théâtre n’est que trop souvent une porte ouverte au dérangement de la jeunesse. […] La jeunesse qui sort des Colléges fournit, tous les trois ou quatre ans, une recrue considérable aux Spectacles ; et, presque tous les dix ans, on les voit entièrement renouvellés de Spectateurs.
Le feu de l’impureté qui fait des ravages si affreux dans la jeunesse leur paroît-il trop foible ?
Le Poëte François dont j’ai examiné les Ouvrages, ayant eu le bonheur de plaire à sa Nation, en suivant dans ses Tragédies, comme dans sa Comédie, les traces des Poëtes Grecs dont il s’étoit nourri dès sa jeunesse ; son succès doit inspirer à ceux qui ne connoissent point le Théâtre Grec, la curiosité de savoir si c’est chez les Grecs qu’il faut nécessairement chercher les vrais Principes de la Poësie Dramatique, & si ces mêmes Principes ont été également suivis par les autres Nations qui ont aimé & cultivé le même genre de Poësie.
Docte et sage Prélat dont le Ciel a fait choix, Pour instruire et former la jeunesse des Rois, Et qui par des discours vifs et pleins d’éloquence Sais confondre l’erreur, et bannir l’ignorance.
Il n’en eût pas plus fait dans le délire de la jeunesse, & dans le luxe de la Cour. […] L’homme toute sa vie le plus pieux & le plus sage, dans un âge très-avancé, devient amoureux, & fait mille folies, dans le plus fort des horreurs de la guerre, dont il est un des chefs, devient rival d’un jeune Prince, & l’appelle en duel ; ce qu’à peine la fougue d’une aveugle jeunesse pourroit faire croire. […] Le libertinage de la jeunesse le fit comédien : Juventa licentia factus histrio , né pour des emplois sérieux, transporté dans les folies du comique, rigide observateur, & peintre plaisant du ridicule ; mais sans affectation & sans gêne, serré dans sa prose, aisé dans ses vers, fertile en plaisanteries, il a réuni les bonnes qualités, & les défauts de tous les comiques. […] Education nationale, ou plan d’étude pour la jeunesse, par M. de la Chalotais, Procureur général, pag. 88. […] La jeunesse n’est-elle pas assez portée au vice, faut-il lui en donner des leçons, & les lui faire apprendre par méthode ?
Je n’ignore point combien le prémier est estimable par la délicatesse, l’élégance de son stile, & les beautés qu’il répand dans ses productions ; l’autre par l’art avec lequel il peint la Nature ; le troisième par plusieurs pièces charmantes, sur-tout par l’Ecole de la jeunesse, où l’on voit des Scènes dignes de la bonne Comédie, remplies de sublime & de pathétique.