ne vous sera peut-être pas suspect ; parlant toutefois de cet usage détestable qu’avaient les Romains d’exposer sur le Théâtre les corps nus des filles débauchées, et ceux des jeunes garçons, rapporte de M. […] qui craint les coups de s’enfuir du combat, ou bien si une jeune Veuve qui ne s’accommoderait pas du Célibat, ferait un péché mortel de passer en de secondes Noces avant l’année de son veuvage ?
Seize chevaux montés par des prisonniers enchaînés, tous jeunes & bien faits, les cheveux épars, environnés de gardes, qui ont une mine affreuse, les menacent, & les frappent.
Il les faut enseigner aux jeunes enfants, à raison que sous les appâts et allèchements des fables,Platon 2. de Rep. ou de Iusto.
Est-ce exciter l’ambition d’un usurpateur que de lui représenter Polifonte justement mis à mort par le jeune Égiste son Prince légitime ? […] Vous insinuez d’abord qu’ils abuseront du ton de galanterie, auquel ils sont exercés pour séduire l’innocence des jeunes personnes, et; vous ajoutez : « Ces valets filoux si subtils de la langue et; de la main sur la Scene, dans les besoins d’un métier plus dispendieux que lucratif, n’auront-ils jamais de distractions utiles ? […] Qu’une femme jeune et; jolie ait une fois mis le pied sur les planches, elle ne manquera pas de trouver des adorateurs qui joindront à l’art d’un doucereux langage, la séduisante amorce des richesses. […] Vous n’empêcherez point « l’exposition des Dames et; Demoiselles parées tout de leur mieux et; mises en étalage ; l’affluence de la belle jeunesse viendra de son côté s’offrir en montre. » Si cela vous a paru très-pernicieux quand il a été question de la Comédie, je trouverai un surcroît de danger dans ces promenades trop réitérées, par la facilité qu’elles procureront aux jeunes personnes de faire des échappées à la faveur des excuses que la foule pourra leur fournir.
On y censure les vices, dit-on ; mais c’est d’une façon à ne les rendre que plus aimables, par les descriptions agréables qu’on en fait : il n’y est parlé que d’intrigues & d’amourettes, qui enseignent à de jeunes cœurs l’art d’aimer avec politesse, & de faire de criminelles conquêtes.
Un double mont, un chœur de poëtes, la Harpe, Marmontel, &c. avec les journalistes, une multitude d’Anglois, de Prussiens, de Russes ; un collége de Prêtres & de Prétresses d’Apollon : il paroissoit convenable que le grand Prêtre de ce Dieu, à la tête de tout, eût fait les honneurs ; mais le Sacerdoce féminin est plus du goût du chaste Héros de la piece ; ce fut la belle, la jeune, la savante, la dévote, l’incomparable Fretillon, qui, d’une voix unanime, en fut chargée.
Qu’elle coupoit les cordes des cloches pour qu’on manquât les offices, se faisoit habiller & deshabiller par des jeunes pages, au lieu de femmes de chambre, se déguisoit en hommes, & couroit la nuit, qu’elle abandonna son mari, s’alla promener en Piémont, en France, en Flandre, en Allemagne, qu’on lui dédia une tragédie, qu’elle en fit la fortune, &c. mais pourvu qu’on soit belle, ou du moins qu’on s’en croie, on a toute sorte de mérite, les graces effacent tous les défauts, le coloris du tein donne toutes les vertus.