Si j’ai bien entendu ce qu’on vient de lire, madame Des Tianges n’a pas écrit pour défendre l’Opéra, la Comédie Italienne, ou les abus du Théâtre Français : elle propose de réformer ce dernier ; elle abandonne les deux autres. […] Charles d’Anjou, qui parvint alors au Royaume de Naples, porta la Poésie Provençale à Florence, où il avait été appelé : le séjour de la Cour de Rome dans le Comtat Vénaissin, acheva de communiquer aux Italiens le goût de la belle Littérature d’alors, dont la Provence était devenue le centre. […] Le premier sujet traité par les Italiens sous le nom de Tragédie, est la Sophonisbe du Trissin : mais la plus spirituelle des Nations semble ne pouvoir s’élever jusqu’au vrai Tragique : un Tribunal odieux met chez elle des entraves au génie : le Prêtre veut bien qu’on se donne en spectacle ; mais sous une forme ridicule : la décence tragique excite sa jalousie.
Nous instruisons un moment, mais nous avons longtemps séduit ; et, quelque forte que soit la leçon de Morale qui termine la pièce, le remède est trop faible et vient trop tard. » Louis Riccoboni, célèbre acteur du Théâtre italien de Paris, auquel il renonça par principe de religion, convient, dans l’un de ses ouvrages imprimé en 1743 et 1767, que, dès la première année qu’il monta sur le Théâtre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté.
Le Tasse, fameux Poëte Italien, pour s’ouvrir des avenues auprès de la Princesse Eléonore de Ferrare, dont il étoit amoureux, mais trop modeste à son gré, avança dans une foule d’ouvrages qu’il lui a consacrées, & prétendit lui prouver, contre le systeme de la pudicité Patricienne, que la pudeur étoit le partage des femmes du commun, mais non pas la vertu des Héroïnes & des Princesses, dont le rang & la gloire les mettoient fort au dessus des minuties roturieres de la modestie.
Ce fut sous son regne que les Comédiens Italiens vinrent en France, & s’y établirent.
Il n’y a point en cela, de distinction à faire de nation, ni d’Auteur ; François, Italiens, Anglois, Espagnols… Corneille, Racine, tous se réunissent à consacrer à l’amour, la Muse de la Tragédie. » Qu’on ne s’excuse point, dit encore le Pere Lebrun, sur ce qu’on n’entend pas de mauvais mots dans les Tragédies. […] Par la décision unanime des Théologiens François, Italiens, Espagnols &c.
La preuue que le Diable est autheur des masques & mommeries se tire de la proprieté & origine de ces mots de Mommon, & de Masque Mommo en Grec, Masca, en Toscan & Lombard, & en Latin Larua, signifient vn Demon & vn masque, & ainsi l’a bien interpreté le Cõcile de Nantes, Les faux-visages des Demons que les Italiens appellent masques ?
Quelques paroles trop libres qui échappaient, de temps en temps, aux Comédiens Italiens, et quelques licences qu’ils se donnaient dans leurs représentations, dont les personnes délicates étaient alarmées, faisaient crier contre eux le public, et les ont fait chasser sans ressource.