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117. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Louis XIV. comme le remarque très-bien M. de Voltaire, s’abstint de ces danses, quand il eut conçu l’idée de la véritable grandeur. […] Comment Rome auroit-elle pu croire que couvrir les Comédiens d’infamie, c’étoit leur donner une preuve de la haute idée qu’elle avoit d’eux ? […] Rome entretenoit dans les siens l’idée de la vraie gloire, en avilissant une profession qui pouvoit les séduire.

118. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Cet esprit est inconnu à la scène, on ne les goûte que comme un sentiment noble, une idée sublime, uu objet merveilleux, qui frappe l’esprit & l’amuse. […] Non : il va se passer une scène si sublime, si extraordinaire, que tous les Poëtes, Acteurs, Actrices, amateurs, amatrices, depuis Thespis jusqu’à Panard, n’en ont pas eu la moindre idée. […] Veillez sur vous, gardez-vous de toute impureté, évitez le commerce des femmes, & hors la vôtre, craignez jusqu’à l’idée du crime (quelle puérile délicatesse !). […] Les mêmes bons mots, mêmes jeux de théatre, mêmes idées, sentences, morale, intrigue, ressassés de mille manieres, se retrouvent par-tout. […] Je suis bien éloigné d’en faire aucune application aux augustes mariages qu’on célébroit, & où les époux, qui ne s’étoient jamais vûs, ne pouvoient être conduits par la passion, & n’agissoient que par obéissance à leurs pères ; mais je dis que c’est là l’idée que le théatre donne du mariage, & celle qu’il en a.

119. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Av Roy. » pp. -

Voicy les plus illustres & les plus fins, qui nous restent de la magnificence & de là delicatesse Romaine : & dont les Images puissent fournir quelque Idée d’un divertissement digne de V.

120. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Vous avez avec les gens de bien une querelle bien plus importante, dans le peu que j’ai parcouru de vos ouvrages, j’y ai bientôt reconnu que ces agréables Romans ne convenoient pas à l’austere dignité dont je suis revêtu, & à la pureté des idées que la Réligion nous prescrit ; réduit à m’en rapporter aux idées d’autrui, j’ai appris que vous vous proposiez une morale sage, ennemie du vice ; mais que vous vous arrêtiez souvent à des aventures tendres & passionnées, que tandis que vous combattez l’amour licencieux, vous le peignez avec des couleurs si naïves & si tendres, qu’elles doivent faire sur le lecteur une impression toute autre que celle que vous vous proposés, & qu’à force d’être naturelles elles deviennent séduisantes. […] Le Czar Pierre, dans ses voyages singuliers en Hollande, en Angleterre, en France, pour apprendre le métier de charpentier, alla quelquefois à la comédie, dont on n’avoit aucune idée en Moscovie. […] Son caractére enjoué, plaisant, tournant tout en badinage ; & cependant prévenu en faveur de ses idées, délicat sur le point d’honneur, atrabilaire, opiniâtre, & absolu dans ses opinions, ne souffrant la contradiction qu’avec peine. […] La ville de Verone dont il a écrit au long l’histoire, idolâtroit son citoyen, entr’autre hommage, elle lui dressa une statue avec cette inscription simple, mais profonde, au Marquis Maffei vivant, elle est dans le goût de celle que Montpellier dressa au feu Roi, à Louis XIV après sa mort ; l’une & l’autre idée est également vive, la flatterie ne loue guere après la mort un Prince qu’on n’a plus intérêt de ménager, l’envie ne souffre guere qu’on loue pendant la vie un grand homme qui peut effacer ses rivaux, la vérité seule dicte ces éloges, Maffei eut la modestie de faire ôter la statue de la salle de l’Académie où on l’avoit placée, & où on la remise après sa mort, ce trait lui fait honneur, on doit, dit-on, en ériger une à Voltaire dans la salle du spectacle, avec la même inscription à Voltaire vivant, je doute qu’il la refuse, il y a même bien de l’apparence qu’il a mis une bonne somme dans la souscription que ses amis ont ouverte pour fournir aux frais. […] Voici l’idée que Madame de Launai, lett.

121. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Les mêmes termes ; les mêmes idées reviennent à tous momens ; c’est toujours du brûlant, du délicieux, de l’adorable, le cou d’albâtre, les cheveux flottans, des yeux brûlans, des levres de rose : toujours des nudités, des baisers, de l’ivresse, &c. […] Dans son voyage qu’il appelle Pot-pourri, où il a voulu imiter Bachaumont, & qui n’est qu’un tissu d’indécences, après avoir décrit avec le pinceau le plus grossier, le prétendu libertinage d’un Curé, il acheve son portrait imaginaire par le mêlange profâne & scandaleux des idées de religion adaptées au vice. […] Chez lui les idées de la destruction n’ont plus rien d’affreux ; il s’est familiarisé avec elle, & n’en avance pas moins dans les délices de la vie, quoiqu’elles se rapprochent des termes dont il ose envisager la perspective. […] Leur véridique Panégyriste doit-il l’être beaucoup de l’idée qu’il donne de lui-même. […] Le théatre sans doute adopte ces idées infames, la vertu les verra-t-elle sans rougir ?

122. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Ces titres remplissent bien l’idée de ce qu’on appelle honneur ! […] La conscience est selon eux une chimère gênante, et la vertu une pédanterie qui sied mal à un Cavalier : les vues et les soins d’un avenir sont des idées et des précautions propres du vulgaire : quiconque donne dans ces travers est un homme sans honneur, un homme à noyer. […] Et voilà comment on confond les marques naturelles de l’honneur et de l’infamie, comment on renverse les idées de la vertu et du vice, comment on substitue ce qu’il y a de plus monstrueux à la place de ce qui est uniquement convenable à l’homme. […] En vérité, il y a des gens qui ont une haute idée du vice, ou qui en ont une bien basse d’un riche et honorable établissement ! […] Dans le vieux Bachelier, Charper homme sensé dans l’idée de M.C.

123. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

On ne saurait guère donner d'une femme une idée plus affreuse. […] Elle ne donne pas une idée plus avantageuse du reste de sa vie dans deux lettres qu'on lui fait écrire à son amant, et par lui précieusement conservées. […]  » On trouve ces idées si belles, si pures, qu'on les lui fait répéter à la mort : « Je cherchai pour l'objet de ce nœud respectable Un mortel qui jamais ne me parût aimable, Dont le choix odieux rassurât mon amant. […] Quelle idée a-t-il de l'état religieux ? […] D'un pinceau délicat l'artifice agréable, Du plus affreux objet fait un objet aimable. » Il y a quelque chose de vrai dans cette idée.

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