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107. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Il est des ornemens qui font honneur, qui rappellent des événemens intéressans, des actions honorables, comme la Croix de Saint Louis, le Cordon bleu, & la plupart des Ordres de Chevalerie, quoique souvent ce ne soit qu’une décoration qui couvre de grands vices ; mais que dit une queue ? […] Cet équipage tient à l’ancienne Chevalerie, où, pour l’honneur de leur maîtresse, les Preux & dévots Chevaliers portoient des rubans, des écharpes, des ceintures très-longues & traînantes, qui étoient la livrée de leurs Dames. […] Il est singulier que ces queues, qui ne sont point dans l’ordre de la nature, dont on n’a aucun besoin, qui ne signifient rien, ne rendent aucun service, qui au contraire embarrassent, qui ont un air puétile & effeminé, qu’on a pris des femmes, & que ces femmes ont pris du théatre, il est singulier, dis-je, que non seulement des Evêques, sérieux & graves, mais encore des personnes distinguées dans le Clergé les aient arborées, & s’en fassent honneur. […] Bien loin donc que ce soit un honneur, c’est dans la verité une humiliation qu’une queue traînante. […] L’un des plus beaux titres de noblesse, & des plus brillans honneurs, qu’on ne peut disputer aux queues, c’est qu’elles sont arborées & sur mer dans les pavillons & les girouettes des vaisseaux, & sur terre dans les drapeaux & les étendards de l’armée.

108. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

On en a fait un Conte de Fées, le seul honneur que cette fable mérite. […] Tout le monde sait l’honneur que lui a fait Edouard III, Roi d’Angleterre, en établissant l’ordre de la jarretiere, dont les plus grands Seigneurs se font gloire d’être décorés. […] Les biens, les honneurs dont en l’a comblé, le faste des personnes distinguées dont on l’illustre, ne sont qu’un masque pour en couvrir la difformité ; la vanité humaine n’est occupée qu’à reparer des défauts. […] Les Romains, ombrageux sur leur autorité, s’imaginerent qu’il vouloit par là préparer le peuple à lui accorder les honneurs royaux, & faire entendre qu’il étoit supérieur aux Rois, en faisant servir le diademe de jarretiere. […] Il y a apparence que ces passages de l’Ecriture ont engagé les Evêques à élever leurs souliers jusqu’à l’honneur d’être un ornement exclusif de la dignité Episcopale, quand ils officient pontificalement.

109. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Rechercher un trépas si funeste à ma gloire ; Endurer que l’Espagne impute à ma mémoire, D’avoir mal soutenu l’honneur de ma Maison ?  N’écoutons plus ce penser suborneur ;  Courons à la vengeance. » Non, non ; la chimère de l’honneur lui fera hasarder et sa vie et son salut, pour avoir raison d’une parole peut-être indiscrète, ou d’un affront prétendu. […] Enfin ce vrai Sathan, dont la gueule altérée De l’honneur féminin voulait faire curée. » Sut si bien pervertir l’esprit de cette jeune insensée, qu’elle lui écrivit cette lettre. […] Les jeunes gens qui n’ont ni crainte de Dieu, ni honneur, ni conscience, apprendront d’Arnolphe dans l’Ecole des FemmesDans l’Ecole des Femmes. […] C’est l’honneur qui les doit tenir dans le devoir, Non la sévérité que des parents font voir.

110. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Libanius répond ensuite au prétexte de la nécessité, dont on se servait ; les spectacles faisaient alors partie des fêtes que tout l’empire célébrait à l’honneur de l’Empereur le jour de sa naissance et de son avènement au trône. […] Il existe au milieu du Palais un corps formé de ses propres suppôts, qui non seulement dans ses cavalcades, ses habits d’ordonnance, le titre pompeux de ses Officiers, donne au public un spectacle comique, mais qui encore a été pendant deux ou trois siècles une troupe de Comédiens, représentant des pièces de théâtre, et obligé de les représenter certains jours de l’année à l’honneur du Prince et de ses amis et féaux les gens tenant la Cour du Parlement, auxquels ils allaient les inviter par des réveille-matin et des aubades, avec des fanfares et des instruments de musique. […] N’eût-on égard qu’à son style, le Barreau de Paris, si fécond en Orateurs éloquents et en habiles Ecrivains, n’aurait pas dû pour son honneur souffrir dans le même tableau le nom d’Huerne de la Mothe à côté des Patrus et des Cochin. […] « Messieurs, la discipline de notre Ordre, et l’honneur de notre profession, notre attachement aux véritables maximes, et notre zèle pour la religion, ne nous ont pas permis de garder le silence, ni de demeurer dans l’inaction au sujet du livre pernicieux intitulé, Liberté de la France contre le pouvoir arbitraire de l’excommunication, terminée par une consultation signée la Huerne de la Mothe, Avocat au Parlement. […] Ainsi c’est pour remplir les vœux de l’ordre des Avocats que j’ai l’honneur de le dénoncer. » « Après ce discours du Bâtonnier, M.

111. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Cette délicatesse d’un Clergé si respectable lui fait honneur, on la porte jusqu’à ne pas recevoir le pain béni de la main des Comédiens quand ils le font offrir, on ne les invite pas à le présenter, on ne souffre pas qu’ils le fassent donner par d’autres, comme on le tolère ailleurs. […] Cochin les honneurs de l’impression, lui répondit supérieurement. […] « Elle a voulu empêcher ces conjonctions malheureuses qui troublent le repos et flétrissent l’honneur des familles par des alliances encore plus honteuses par la corruption des mœurs que par l’inégalité de la naissance. […] Pour pouvoir se défendre, elle devrait être affermie dans des principes d’honneur et soutenue par l’estime, et déjà comme Comédienne elle est regardée comme la copie de ce qu’elle représente, sa vertu est ordinairement au-dessous du rien, etc. » Que disons nous de plus dans tout cet ouvrage ? […] le bel objet pour les fidèles qui viendront à la sainte messe ou au sermon, le bel objet pour le Prédicateur qui, selon son devoir, prêchera contre les spectacles, que des Muses à demi nues, des Génies portant le masque et le cothurne, autour d’un Auteur dramatique, qui lui donne le démenti par les honneurs religieux qu’il reçoit !

112. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

La plupart des régents Jésuites en donnoient quelques unes, & souvent y mêloient des traits dont les meilleurs comiques se faisoient honneur. […] Rien de plus glorieux au théatre : ces honneurs effacent bien avantageusement l’infamie, attachée à l’état de comédien ; puisque non seulement on y tolére, on y loue, on y recempense, mais encore on y forme des comédiens, on y invite, on couronne les Auteurs. […] L’esprit de ce jeune homme fut cultivé par les plus habiles hommes de son tems, Calchondile, Politien, qu’on se fit honneur d’entretenir auprès de lui, à grands frais. […] Le catalogue de Lallao le dit aussi, cependant on a donné à la Calandra l’honneur d’être appellée la premiere comédie que nous ayions. […] Mais aucune que je sache n’est parvenue aux honneurs que reçut Andreini.

113. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

D’autres faisoient le même honneur aux aîles de papillons, qu’ils alloient cherchant & voltigeant après eux. […] Plusieurs leurs firent l’honneur de les imiter, composerent aussi des vers. […] Ces vers sont tirés des nouveaux contes soi-disant d’un cousin de Rabelais, qui croit se faire honneur d’appartenir à ce libertin, qui devroit en rougir, s’il lui appartenoit, & qui doit bien plus rougir d’avoir la foiblesse de s’en faire honneur. […] Et, pour leur propre honneur, devroient-ils montrer un si mauvais goût ? […] Ces objets font peu d’honneur au peintre, & ne méritent pas notre attention.

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