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55. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

A près avoir parcouru les différens genres qui ont quelque rapport au Spectacle moderne, voyons combien d’Actes il est à propos de prescrire à ses Poèmes. […] Leur Orchestre ne se fesait point scrupule de jouer autrefois dans les entre-Actes d’une Tragédie des airs extrêmement gais, & dans ceux d’une Comédie, des Symphonies nobles & sérieuses ; mais depuis quelque tems, tout ce qu’il éxécute est lié au genre & même au sujet de la Pièce représentée, autant que la vraisemblance le permet. […] Que le genre de l’Opéra-Bouffon veut que ses Pièces soient très-courtes. […] D’ailleurs son genre primitif, & peut-être le seul qui lui soit vraîment propre, étant la bouffonnerie, il fatiguerait à la fin, s’il ne s’arrêtait à propos.

56. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Zozime, Suidas, & plusieurs autres rapportent l’origine des Pantomimes au temps d’Auguste : peut-être par la raison que les deux plus fameux Pantomimes, Pylade & Bathylle, parurent sous le règne de ce Prince, qui aimait passionnément ce genre de Spectacle. […] Au bruit d’un Chœur composé de Musique vocale & instrumentale, il exprimait avec vérité le sens de toutes sortes de Poèmes : Il excellait dans la Danse Tragique, s’occupait même de la Comique & de la Satyrique, & se distingua dans tous les genres. […] En effet, on vit depuis le vrai genre Dramatique déchoir insensiblement, & bientôt il fut presqu’absolument oublié.

57. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Entre tous les genres de Poésie, celui qui demande particulièrement un talent naturel, et un génie supérieur, c’est la Poésie dramatique. […] Quel ouvrage d’esprit, et quel autre genre de Poésie pourrait-on imaginer qui fût plus utile à la société, et plus propre à y soutenir les bonnes mœurs que la Comédie, lorsqu’elle aura pour unique objet d’instruire et de corriger généralement toutes sortes de personnes ? […] Je crois que, pour y parvenir, il serait à propos de renouveller ce genre de Comédie inventé par les Grecs, qui, se renfermant dans les bornes de la sagesse et de la modestie, ne se permit de fronder et de ridiculiser les vices qu’en général, sans aucune application personnelle.

58. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Molière, le régénérateur du genre comique, et le contemporain de Racine, conserva son indépendance. […] Ce sont sans doute les motifs qui font préférer ce genre extraordinaire à nos chefs-d’œuvre et aux tragédies de M. […] Cette préférence prouve au moins l’influence d’un mauvais genre sur le goût du public. […] Examinons si dans les spectacles d’un autre genre nous trouvons plus de déférence pour les mœurs. […] Ainsi que cette réunion distinguée d’hommes célèbres en tout genre, ainsi que tous les hommes jaloux de la gloire nationale, je répudie une scène qui calomnie nos mœurs, flétrit notre littérature, repousse l’ami des hommes, la femme qui sait encore rougir, d’où la jeune fille ne peut sortir sans tache, et le jeune homme sans ressentir moins d’horreur pour le crime.

59. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Pourquoi l’on ne fait guères attention au stile des Pièces du nouveau genre. […] Qu’il est nécessaire de rapporter les endroits les plus mal-écrits des Pièces du nouveau genre. Peut-être que si je passais sous silence les phrases, les passages qu’on critique le plus dans les Poèmes du nouveau genre, parce qu’ils sont en éffet mal tournés, trivials ou obscurs ; peut-être, dis-je, m’accuserait-on de les taire par politique, afin de cacher ce qui ternit la gloire du Théâtre, en faveur duquel j’écris : dans la crainte qu’on ne puisse me faire une telle imputation, je vais faire passer sous les yeux du Lecteur les morceaux les plus critiqués. […] C’est que le genre que cet Auteur embrasse lui fait faire souvent des faux pas. […] Les prémïers travaillent ordinairement dans un genre simple & naïf ; les autres n’ont composés que dans le genre noble & sublime.

60. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Sous Auguste l’Empire devenu tranquille, produisit des chefs-d’œuvres de poésie, mais d’un genre étranger à la représentation. […] On s’amuse à de vaines dissertations dans tous les genres de littérature, Romans, Histoires, Comédies, Opera même ; tout est dissertation, & voilà tout. […] Ceux qui nous ont précédé & qui ont imaginé ce genre de spectacle, semblent l’avoir mieux connu. […] On confond ainsi tous les genres. […] On doit entendre ici la belle pantomime, dans le genre du Spectacle de Servandoni, donné aux Thuilleries il y a quelques années.

61. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Je ne doute nullement que ces Parades ne pussent devenir utiles, si des Auteurs moins libres que Vadé, mais aussi bons observateurs, daignaient donner quelques momens à ces peintures ; la manière & le faire honorent l’Artiste, quel que soit le genre qu’il ait adopté. […] La Direction de la Capitale pourra, lorsqu’elle le jugera à propos, rappeler les Sujets qu’elle aura donnés à la Province, sans autre condition que de renvoyer des Eléves dans le même genre pour les remplacer. […] Sarrazin, 1729 : les Rôles de Vieillard dans le Tragique, dans le Haut-comique & les Drames du genre moderne. […] D’AUBERVAL, 1761 : les seconds rôles dans les deux genres : son Jeu quelquefois est senti : mais sa démarche semble guindée, & son accourir pour les Récits est ridicule. […] BELLECOUR, en 1747 : Les rôles de Soubrette, avec cette facilité, cet enjoûment propres à son genre.

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