Si cette retenue et cette sincérité ne produisent pas un effet fort agréable, on espère du moins qu’elles paraîtront estimables à quelques-uns, et excusables à tous.
Il est vrai qu’en cet endroit de sa seconde partie, après un fort long discours où il condamne amplement le jeu de dés, il vient à d’autres matières, par exemple à plusieurs métiers, et enfin à celui des histrions, qu’il approuve Ibid.
Clément d’Alexandrie dit que ces fortes d’assemblées sont honteuses & pleines d’iniquité : Clem. […] Il est inutile de dire qu’on ne danse qu’après les divins offices ; tout le jour est également saint, & s’il n’est pas permis de faire des œuvres serviles après la célébration de l’office divin, par la seule raison que le travail empêche qu’on ne s’occupe des choses spirituelles ; à plus forte raison ne doit-on pas s’occuper aux chansons profanes & aux danses, puisque elles sont infiniment plus capables de faire oublier Dieu & les choses spirituelles, que le travail même le plus pénible.
Clément d’Alexandrie qui dit à ceux qui fréquentoient les Spectacles : qu’elle est votre sécurité1 de vous jetter en une foule où la confusion regne, où le scandale triomphe, dans une assemblée où l’innocence est toujours fort en danger ? […] Cet Historien célébre est fort éloigné d’envisager, ainsi que le sieur de la M… l’éloignement que les Germains avoient pour toutes sortes de Spectacles, comme un effet de leur barbarie ; il attribue à cette sage abstinence l’intégrité de leurs mœurs.
Vous ne pouvez soutenir mes reproches, peut-être les trouvez-vous trop forts ; comment soutiendrez-vous ceux du souverain Juge, qui vous demandera compte de toutes vos actions au dernier jour ? […] sont-ils donc trop forts pour peindre un lieu détestable, rempli de mille maux, la vraie fournaise de Babilone ?
« Un travail moins assidu et une dépense plus forte exigent un dédommagement. […] Je vous répète pour finir que, si parmi toutes vos objections, vous trouvez que j’en aie négligé quelques-unes qui vous paraissent des plus fortes (car j’en ai négligé beaucoup pour n’être pas obligé, comme je vous l’ai dit, de faire un in-Folio) vous me trouverez toujours prêt à répondre.
On n’est pas instruit de même sur la Comédie, parce qu’elle ne fut pas d’abord recherchée comme la Tragédie, & que le Magistrat ne commença que fort tard à donner le Chœur aux Poëtes Comiques, c’est-à-dire, à accepter leurs Piéces pour être représentées : c’étoit ce qu’on appelloit donner le Chœur. […] Eschyle ayant ajouté un second Acteur, établit le Dialogue, & diminua les chants du Chœur, qui cependant sont encore fort considérables dans ses Pieces. […] L’éloge des richesses qu’il faisoit faire à un Avare, souleva si fort l’assemblée, qu’on vouloit chasser l’Acteur, & faire finir la Piéce.