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115. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

L’objection est forte et délicate, et contient presque tout ce qu’on peut dire contre les Comédies et contre les autres Spectacles. […]  » Jugez si le reste que dit ce Père peut être quelque chose de fort beau. […] Ce Repos se procure par ces sortes de paroles ou d’actions divertissantes que l’on appelle Jeux. » Se peut-il rien, Monsieur, de plus fort en faveur de la Comédie ? […]  : saint Augustin en parle fort au long dans la plupart de ses Ouvrages, et surtout dans la Lettre qu’il écrit à Possidonius Ep. 73. ad Possid. […] Il m’est fort aisé de vous faire voir qu’aucune de ces conditions ne manque à la Comédie, telle qu’elle est aujourd’hui ; après quoi, vous devez conclure qu’elle est bonne et entièrement permise.

116. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

En troisième lieu, non seulement il vous est impossible de les vaincre, mais même vous ne sauriez les convaincre ; car, comme dit le même Tertullien, la sensualité des hommes est fort ingénieuse à trouver des raisons, à forger des arguments pour se maintenir en ses droits, et fort éloquente à plaider une cause qu’elle affectionne avec passion.

117. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

A en juger par les traits qu’il lance fréquemment contre les choses saintes, on croiroit qu’il a fort peu de religion. […] Ce petit état se conserve libre, & met la France à de fortes contributions. […] On diroit que l’Auteur est un Pigmalion, qui aime les statues : J’étois fort jeune, dit-il, quand je la fis. […] Que sera-ce à plus forte raison, si on lui étale des peintures licencieuses, fussent-elles de la Vierge & des Saints ? […] est-on bien persuadé de l’immortalité de l’ame quand on la croit sur de si fortes preuves ?

118. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Précurseur, qui faisait l’admiration de la Judée, au rapport même de l’Historien Joseph, que faire danser devant le Roi une Fille mondaine fort ajustée, et fort adroite à cet exercice. […] Pères qu’il y en a fort peu qui y regardent de si près ; car toutes ces dissolutions criminelles passent dans le monde pour des enjouements permis. […] Ce bon Prince, après avoir travaillé dans son cabinet aux affaires de son état, voulut aller prendre l’air sur un balcon de son Palais qui était fort élevé, de là portait ses yeux sur la campagne, ils tombèrent malheureusement sur une belle femme, qui était dans un jardin disposée à se rafraîchir dans un bain. […] Samson le plus fort de tous entre les mains de ses ennemis, devint le plus faible entre les bras de Dalila, qu’il aimait passionnément. […] Mais celui du saint homme Job me semble encore plus fort pour prouver cette vérité : c’est un homme qui tenait le rang d’un prince dans son pays, comblé de richesses, d’honneurs, d’amis, et d’autorité, au au milieu d’une famille la plus heureuse qui fût au monde, par le moyen du nombre des Enfants bien nés et bien faits, que Dieu lui avait donnés.

119. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Il est fort plaisant qu'on vienne débiter gravement les admirables effets sur les mœurs du récit d'une punition, et qu'on ne veuille en croire aucun dans la représentation du crime. […] Le sort de la vertu et du vice lui est fort indifférent, pourvu qu'il remue. […] Tout cela ne va que fort indirectement à l'instruction », ou plutôt ce n'est que mieux apprêter le poison, et affaiblir le prétendu remède. […] La gazette d'Avignon (1  mars 1765) dit qu'on vient de frapper un médaillon où l'on voit la tête de la Clairon avec des vers fort plats à son honneur. […] Ils étaient fort embarrassés de justifier la doctrine et les œuvres de leur père ; il en fit, dit-on, pénitence à la fin de sa vie.

120. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Il suffit souvent que notre attention change d’objet, & qu’elle soit moins forte. […] Les instrumens identifiés, pour ainsi dire, avec l’action, formoient une unité de représentation, capables de faire les plus fortes impressions. […] Tout cela demande des changemens dans les desseins, des irrésolutions, des pauses mêmes qui établissent une division fort naturelle entre les parties d’une action.

121. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Ces mouvemens fortuits, et produits par les occasions, réiterés quelques fois de suite, deviennent des habitudes, et laissent dans l’ame une pente extrémement forte à les produire tout de nouveau. […] Les actes qui viennent des habitudes sont tousjours plus vifs, plus forts, et plus vehemens, que les autres. […] On ajoûte que la Comedie en particulier tourne le vice en ridicule, et est par là même plus propre à le décrediter que les plus fortes invectives des Prédicateurs.

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